Une course très importante pour Ferrari et Alonso

Ferrari et Alonso vont jouer gros au Brésil : le pilote espagnol est le seul à pouvoir être titré parmi les cinq pilotes encore en course, sinon tout se jouera à Abu Dhabi. La théorie mathématique accorde donc une chance à Fernando si ses rivaux font une course très moyenne ou malchanceuse.

Stefano Domenicali, le directeur de la Scuderia, ne croit pas à un titre au Brésil, peut-être par superstition. "Interlagos a peu de chances de décider du titre mais ce sera une course très importante. Si on perdait des points importants là-bas, tout se jouerait à Abu Dhabi et ce serait impossible de prédire ce qui s’y passerait."

Pour Ferrari, le Brésil a été synonyme d’autant de larmes de joie que de tristesse. Domenicali en a été le témoin lors de sa longue carrière avec la Scuderia. "Mon meilleur souvenir c’est le sacre de Kimi Raikkonen et de notre équipe en 2007. C’était vraiment mémorable alors qu’on avait pas mal de retard dans les deux championnats. Et le plus mauvais souvenir c’est en 2008, avec le dernier virage du dernier tour, celui que je surnomme le virage Felipe. Quand Felipe a passé la ligne d’arrivée il était champion du monde mais quelques secondes après, Lewis Hamilton a récupéré le titre dans le dernier virage ! Cela a vraiment été un moment très amer et difficile pour Felipe et l’équipe, même si on a décroché le titre constructeurs cette année-là."

Au sein de l’équipe de Maranello, tout le monde a donc suivi le conseil des patrons : garder les pieds sur terre. "Nous gardons la même approche pour les dernières semaines du championnat, en gardant à l’esprit les forces de nos rivaux, Red Bull et McLaren. Nous avons bien vu au cours de la saison que les courses sont indécises et qu’il faut donc rester prudent. En ce qui concerne notre voiture, nous aurons de petites nouveautés dans le domaine aérodynamique mais rien de très significatif. La différence se fera sur la fiabilité, la capacité à finir les courses sans perdre des points précieux. Je pense que notre F10 sera à l’aise au Brésil et gardera, pour le meilleur ou le pire, les forces et faiblesses relatives qu’on lui a connu dans les dernières courses. On peut donc encore s’attendre à ce que Red Bull soit très forte et que McLaren apporte encore plus d’évolutions," poursuit l’Italien.

Ferrari a gagné dix fois au Brésil, dont deux fois grâce à Felipe Massa en 2006 et 2008. "Le Brésil c’est la course à domicile de Felipe et comme je le connais, je suis certain qu’il aura la motivation supplémentaire pour bien faire," affirme Domenicali. "Il veut montrer à ses fans ce dont il est capable, je m’attends donc à ce qu’il lutte pour la victoire. Il sera très rapide et c’est exactement ce dont on a besoin pour atteindre nos objectifs."

Felipe lui-même est vraiment impatient : "c’est la course qui m’a le plus manqué l’an passé, quand j’ai dû assister en spectateur à la fin de la saison après mon accident de Budapest. Et après avoir loupé l’édition 2009, ce serait génial d’y revenir en décrochant la victoire, surtout que ce serait vital pour décrocher les titres dans les deux championnats."

Massa attirera les regards de ses fans, Alonso presque tous les autres : il n’a jamais gagné au Brésil mais une troisième place obtenue en 2005 lui avait permis d’y décrocher son premier titre de champion du monde. Et une deuxième place l’année suivante, toujours à Interlagos, lui avait permis de conserver son titre. "Fernando abordera cette course comme les dernières, c’est-à-dire avec une grande détermination, en gardant à l’esprit que le plus important sera de terminer et, à moins que quelque chose d’imprévisible se produise, cela signifiera qu’il marquera beaucoup de points importants," ajoute Domenicali.

Alonso sait très bien que tout peut se passer : "j’aborderai cette course avec le même état d’esprit que les autres, en me concentrant sur notre travail et en profitant de chaque opportunité. On fera le total à Abu Dhabi. Je m’attends à une course spectaculaire sur ce tracé, surtout avec les conditions météo changeantes. Cela pourrait jouer un grand rôle et il faudra se tenir prêt à toutes les éventualités. Les écarts seront très faibles, beaucoup de pilotes seront en quelques dixièmes."