Symonds fan des trois types de gommes par weekend

Cela pimente la stratégie des écuries

Par Paul Gombeaud

10 avril 2016 - 18:01
Symonds fan des trois types de (…)

Le directeur technique de Williams Pat Symonds affirme qu’il apprécie beaucoup le fait que les pilotes aient désormais trois types de gommes à leur disposition lors d’un weekend de Grand Prix.

Alors que les stratégies pneumatiques étaient parfois très prévisibles auparavant, les choix des différentes écuries rendent les courses bien plus incertaines selon l’ingénieur britannique.

"Je trouve ça génial, même si j’imagine que ce n’est pas forcément le cas de celui qui met en place les stratégies ! Je pense que c’est plutôt une bonne chose et plus le défi est difficile, plus je l’apprécie," a commenté Symonds.

"Il ne suffit pas simplement de choisir le bon nombre de trains de pneus, il faut aussi bien connaître son niveau de compétitivité. C’est fondamental. Vous ne choisirez pas la même stratégie si vous roulez cinquième ou quinzième et il faut aussi être en mesure de mesurer la vitesse des autres écuries. Il y a beaucoup d’analyses à effectuer et c’est vraiment un défi de taille."

La stratégie n’a pas vraiment réussi du côté de Williams à Bahreïn, les FW38 de Massa et Bottas ayant progressivement perdu des places dans la hiérarchie malgré un début de course prometteur. Mais Symonds est confiant quant au fait que son équipe saura rapidement prendre les bonnes décisions, notamment grâce aux outils technologiques à sa disposition.

"Bien sûr, tout ça ne se calcule pas mentalement. Nous savons quels pneus nous pourrons utiliser pour une course et nous commençons nos simulations en tenant compte aussi des choix de nos adversaires. A Bahreïn par exemple, nous avons pu constater que les philosophies de Ferrari et Mercedes étaient très différentes. Durant le weekend, vous voyez ce qu’ils utilisent et vous savez ainsi ce qu’il leur reste pour la course. Vous avez alors une idée à peu près précise de leur stratégie de course, même si bien sûr ils peuvent toujours la changer."

"L’exemple parfait est le Grand Prix de Russie 2014 où tout le monde avait choisi les mauvais pneus mais Nico Rosberg, par pure chance, a utilisé les bons et montré la voie à tout le monde. Cela peut encore arriver aujourd’hui mais ce n’est pas si difficile. Les calculs prennent plus de temps car il y a plus de possibilités désormais, mais ce n’est pas plus compliqué pour autant une fois que les données sont enregistrées dans nos logiciels. Cela dit, je pense que nos stratèges me tueraient pour ce que je viens de dire !"

Massa était particulièrement remonté à l’issue de la course de Bahreïn car il estime que sans l’erreur stratégique de son équipe qui a opté pour les medium, il aurait pu viser le top 5. Symonds affirme que Williams fera ainsi de son mieux pour éviter des scénarios similaires lors des prochaines courses mais il rappelle que les écuries sont contraintes de choisir leurs gommes 14 semaines avant une course, ce qui n’est pas simple à gérer.

"Il ne faut pas oublier que nous avons déjà choisi nos pneus jusqu’au Grand Prix d’Azerbaïdjan. Peut-être aurons-nous mal estimé les choses lors de certaines courses mais nous devrons apprendre de cela. C’est un peu comme en 2004 lorsque nous débutions les qualifications avec le réservoir plein pour disputer la course ensuite. Il nous avait fallu quelques épreuves pour nous y faire mais l’aspect fondamental est de savoir où vous vous situez dans la hiérarchie. Et cette année, les premiers choix de pneus ont été effectués avant même que la voiture ne roule pour la première fois, il y avait donc une part de hasard là-dedans."

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