Schumacher, une arrivée très difficile chez Ferrari
Les tifosi n’étaient pas conquis
Michael vient tout juste d’être présenté comme le nouveau pilote Ferrari. Sa première visite en Italie n’est pas simple. Quand il débarque à Monza fin 1995 pour ses premiers tours de test, l’encre de son contrat n’a pas encore eu le temps de sécher. Qu’aperçoit-il dans la tribune principale depuis les stands ? Une grande banderole provocante avec cette inscription : « Plutôt 1 Alesi aujourd’hui que 100 Schumacher demain ».
C’est bien le signe qu’il ne lui sera pas facile de conquérir le coeur des tifosi. Au cours des trois années précédentes et même s’ils n’ont pas signé de très grands succès, Jean Alesi et Gerhard Berger ont parfaitement collé à la mentalité italienne. Il y avait, d’un côté, un Alesi au sang chaud qui ne pouvait pas renier la moitié de ses origines siciliennes et qui laissait toujours parler ses émotions, dans la joie ou la colère. De l’autre côté, Gerhard Berger le playboy, le bourreau des cœurs, toujours coquin et détendu, très populaire après s’être retrouvé prisonnier de sa voiture en flammes à Imola en 1989.
Et c’est cet Allemand pragmatique et froid qui doit piloter la Ferrari si sacrée ? Ce « Tedesco », certes très bon et performant, n’est pas encore taillé pour le costume du héros mélodramatique dans l’histoire dramaturgique et théâtrale de l’écurie italienne. Les sceptiques, encore nombreux, se disent qu’on pourrait éventuellement l’accepter s’il apportait enfin le titre tant désiré à la Scuderia. Il serait alors vénéré et respecté. Mais pourra-t-il devenir le chouchou et être aussi aimé que l’a été Gilles Villeneuve ?
Extraits du livre Michael Schumacher, sa vie, ses victoires, ses rêves
La biographie de Michael Schumacher est sortie le 22 octobre aux éditions Talent Sport.
Karin STURM, « Michael Schumacher, sa vie, ses victoires, ses rêves », 264 pages, 22 euros.
Internet : http://www.talentsport.fr
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