Quel avenir pour Hamilton ?

Hill se pose des questions

Par Camille Komaël

26 juin 2013 - 15:50
Quel avenir pour Hamilton ?

La carrière de Lewis Hamilton est atypique d’une certaine manière : tout a débuté quand il a osé aborder Ron Dennis à l’âge de neuf ans et lui a avoué son désir de piloter un jour une McLaren en F1. Couvé par son père, Anthony Hamilton, et par Ron Dennis dans les catégories inférieures et lors de ses débuts chez McLaren, il s’en est progressivement détaché.

Damon Hill trouve l’histoire d’Hamilton fascinante, mais se demande la tournure que va prendre celle-ci. "Lewis a une grande histoire à raconter. La question est : comment cette histoire va se finir ? Où va la carrière de Lewis ?"

Le Britannique craint que son compatriote gâche son talent en se concentrant sur d’autres objectifs que la course. "Il est changeant. Il a tout son talent mais d’une certaine manière ce talent est gaspillé et perdu."

"Il est parti chez Mercedes. Il n’a pas 30 ans, mais il s’en approche. L’horloge tourne pour Lewis", avertit-il.

Damon Hill sous-entend qu’à l’inverse d’Alonso ou de Vettel, Hamilton n’est pas pleinement concentré sur la F1 et que cela peut lui causer du tort. "Je ne veux pas dire que Lewis est naïf, mais il a beaucoup à apprendre. Il veut vraiment poursuivre sa carrière de la manière dont il l’entend. Mais pour réussir en Formule 1, vous devez être un peu sans pitié, avoir un objectif."

"Peut-être qu’il ne veut pas avoir ça. Il veut grimper dans sa voiture et montrer ce qu’il sait faire."

La construction d’une personnalité

Lewis Hamilton est managé par le groupe de Simon Fuller, le même qui s’occupe de David Beckham, et le parallèle n’a pas échappé à Damon Hill. "Pour les gens comme Lewis, il y a deux voies de carrière : le modèle de Beckham (qui est managé par le même groupe que Lewis [XIX Entertainment]. Ce modèle a montré que quelques personnes peuvent être au-dessus de leur sport."

Hill reconnaît qu’Hamilton a le profil parfait. "Le groupe de management de Lewis suggère qu’il devrait suivre le modèle de Beckham. Lewis a clairement beaucoup de points pour lui au niveau de sa personnalité. Sa petite amie est une chanteuse célèbre."

L’ex-pilote doute toutefois du sens donné au mot "succès", et il semble préférer des victoires en piste à des invitations sur des plateaux télé. "Mais comment mesure-t-on le succès de quelqu’un ? Est-ce que c’est la célébrité, ou bien du vrai succès ?"

Damon Hill soulève le fait que la Formule 1 et le football ne fonctionnent pas de la même manière et que cela peut du coup poser des problèmes à Hamilton, en ce qui concerne son plan de carrière. "La difficulté pour Lewis est que la Formule 1 ne considère pas ses pilotes en tant que célébrités. Ce sont des stars parce qu’ils réalisent des performances."

"Si vous êtes un footballeur, vous gagnez si votre équipe gagne. Quand vous êtes un pilote, ce n’est pas comme ça, ce sont vos propres performances qui comptent", rappelle-t-il.

L’Anglais explique que la Formule 1 accorde plus d’importance aux palmarès individuels. "Au final, on ne regarde pas les carrières en disant : ’Tu étais dans une équipe qui gagnait’. On regarde les résultats et on dit ’combien de courses ou de championnats as-tu gagné ?’"

Mercedes, le bon choix

Damon Hill donne toutefois raison à Hamilton sur un point : son changement d’écurie. Le champion du monde 2008 a en effet quitté McLaren fin 2012 pour rejoindre Mercedes, et cela s’est avéré payant. "Quand Lewis a décidé de quitter McLaren, c’est apparu comme un changement risqué. Mais, pendant l’hiver, Mercedes a été plus compétitive qu’elle ne l’a jamais été avant, donc Lewis a fait le bon choix."

"Lewis n’a pas perdu toutes ses chances de gagner le championnat cette année. Il a la voiture pour gagner le Grand Prix de Grande-Bretagne. Sebastian Vettel sera dur à battre, mais ce n’est pas impossible", conclut Hill, qui n’a pas perdu tout espoir en son compatriote, bien au contraire.

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