Magnussen explique son approche (rugueuse) de la course auto
Il aurait aimé piloter dans les années 60
Kevin Magnussen est connu pour être un pilote rude en piste, prêt à tout pour gagner une place. Pierre Gasly en a encore fait les frais dimanche et s’est emporté contre le Danois.
Ce mauvais caractère, qui pose parfois problème en course, est aussi le miroir d’une vraie volonté de faire au mieux, et d’une détermination sans faille.
"Je n’aime pas les compromis" lance-t-il. "Je donnerai tout. Je mourrai dans la voiture. Je ne lâcherai rien" poursuit le Danois au sujet de sa manière d’aborder la course, exprimant un discours très en décalage avec la F1 sécuritaire moderne.
"Je risquerais ma vie, absolument. Quand on met notre casque et que l’on court, c’est tout ce qui existe pour nous. J’aime ma famille, et il y a beaucoup de choses que j’aime dans al vie, mais quand je suis dans une monoplace, il n’y a rien d’autre qui ne compte. Quand je suis au volant, ma vie se résume à la Formule 1."
Une détermination qui surpasse la prudence, ce n’est pas une caractéristique que l’on retrouve souvent chez les jeunes pilotes. Magnussen avoue qu’il aurait aimé se battre à une époque où la Formule 1 était plus libérée, même s’il fallait accepter les risques qui l’accompagnaient.
"J’aurais rêvé de piloter dans les années 60. Si j’avais un souhait, ce serait d’être né dans les années 30 et d’être jeune dans les années 50 et 60. Mon cœur de pilote est triste lorsque je vois des choses si éloignées de ce qu’elles étaient à l’époque. J’envie tellement ces gars."
"C’était juste de la course pure et c’était plus passionnant. On pouvait faire la différence du moment où l’on décidait de prendre des risques. Et si l’on était à l’aise avec cette limite. Maintenant, tout le monde est sûr, il n’y a pas de risque. A l’époque, si vous aviez la capacité de rester calme, à la limite de la mort, vous faisiez la différence. Et ce n’est plus un facteur qui compte."
Il assume même ce comportement parfois limite en piste et n’a aucun problème à jouer avec le risque de pénalité. Il explique que cette approche sans concession part du principe que lorsqu’il est hors des points, il n’a rien à perdre.
"Je suis rude. Dans une situation comme celle-ci, dans une équipe du milieu de peloton il n’y a aucune garantie de marquer des points. Et parfois, on n’a rien à perdre. On peut être pénalisé, on peut perdre son aileron avant, mais il n’y a rien à perdre si l’on finit 11e."
"Il faut y aller. Parfois, il faut être plus agressif quand on se bat. Si l’on se bat pour le championnat, il faut jouer à long terme. Il faut changer son approche. Si je me battais pour le championnat, vous ne me verriez pas courir de la même façon."
Cette approche d’un autre temps n’empêche pas Magnussen de prendre beaucoup de plaisir au volant, surtout depuis qu’il est arrivé chez Haas, après deux saisons difficiles chez McLaren et Renault : "J’aime courir, je ne ressens pas de pression négative, je n’ai pas ce mauvais ressenti que j’avais, surtout chez McLaren."
"Je me sens bien plus heureux quand je vais sur les circuits. J’ai toujours hâte d’y aller, comme quand j’étais gamin et que je n’arrivais pas à dormir pendant une semaine car j’étais trop excité. J’allais sur les circuits avec une grande énergie et un bel esprit de combattant. J’ai de nouveau cela. Je n’avais pas encore ressenti ça en Formule 1"