La hiérarchie se dessine déjà au sein de certaines équipes

Des pilotes en difficulté, d’autres en état de grâce

Par Emmanuel Touzot

3 mai 2017 - 14:31
La hiérarchie se dessine déjà au (...)

Nous ne sommes pas encore arrivés au quart de la saison, mais la première partie hors Europe s’est achevée dimanche à Sotchi et dans deux semaines, la Formule 1 retrouve le vieux continent à l’occasion de son désormais classique retour à Barcelone.

C’est le moment de tirer un premier bilan de ce début de saison au sein des équipes, puisque dans la plupart des duos, un rapport de force s’est déjà établi.

Chez Ferrari, Kimi Räikkönen se retrouve face à un excellent Sebastian Vettel en ce début de saison et n’arrive pas à faire jeu égal avec son équipier. Le Finlandais montre une bonne pointe de vitesse quand il est à son plus haut niveau, comme il l’a toujours fait, mais Vettel est plus rapide et bien plus constant en course, là où le Finlandais se réveille souvent trop tard.

Parfois transparent, parfois dépassé en 2016, Vettel s’est repris et a entamé sa saison de la meilleure des manières avec quatre podiums dont deux victoires. Räikkönen est donc clairement en dessous malgré un début de saison plus que correct, lors duquel il a signé son premier podium à Sotchi.

Chez Mercedes, la tendance était clairement en faveur de Lewis Hamilton, poleman à Melbourne et en Chine et vainqueur lors de la course de Shanghai. Plutôt proche en qualifications, Valtteri Bottas a commis une erreur évitable en Chine. A Bahreïn, il a signé sa première pole position, mal convertie le dimanche avec une course hors du rythme.

Vainqueur dimanche pendant que Lewis Hamilton passait totalement à côté de son week-end, Bottas montre qu’il peut prendre le relais du Britannique et apporter à Mercedes ce que Rosberg apportait. Comme l’Allemand, il sera difficile pour lui de lutter sur un tour face à Hamilton, mais il prouve déjà être le pilote digne d’une équipe championne du monde. Avantage Hamilton toutefois, mais pas si facilement que l’on aurait pu le penser.

Williams est une autre équipe où la hiérarchie est très bien dessinée, et c’est même probablement l’une de celles où l’écart est le plus grand entre un Felipe Massa revenu de sa courte retraite avec un très haut niveau, et un Lance Stroll brouillon et pas encore dans le rythme. Bilan : Massa a terminé sixième à deux reprises là où Stroll n’a vu le drapeau à damiers qu’une seule fois, et une seule Q3 pour le Canadien contre quatre pour le Brésilien.

Chez Renault, la situation est encore plus évidente avec l’ultra domination de Nico Hulkenberg sur un Jolyon Palmer totalement hors du coup. Difficile de tirer sur l’ambulance tant les résultats du Britannique parlent d’eux-mêmes et démontrent son retard actuellement. La seule apparition de ce dernier en Q3 n’a pas aidé à le faire terminer mieux que dernier, à Bahreïn, ce qui en dit long sur son rythme en course.

Force India est également un exemple d’équipe à la hiérarchie assez claire puisque Sergio Pérez n’a pas été battu une seule fois par Esteban Ocon, que ce soit en qualifications ou en course. Toutefois, on ne peut pas dire que l’écart soit grand, surtout que le Français continue de découvrir les circuits et qu’il a quand même terminé quatre fois dans les points, dont deux fois juste derrière son équipier. Son passage en Q3 à Sotchi confirme ses progrès et laisse penser que l’écart entre lui et le Mexicain tend à se resserrer.

C’est aussi le cas chez Red Bull où les deux pilotes ont terminé entre la troisième et la cinquième place à chaque fois qu’ils ont vu la ligne d’arrivée, avec le seul podium signé par Max Verstappen. Malgré sa malchance et la rapidité du Néerlandais en course, Ricciardo a été nettement meilleur en qualifications, ce qui ne permet pas franchement de donner un vainqueur dans ce duel.

Même chose chez Toro Rosso, où Sainz et Kvyat sont très proches en rythme de qualification et de course. L’avantage comptable va nettement à l’Espagnol du fait de la fiabilité délicate de la STR12 qui a coûté un abandon à Kvyat à deux reprises. A Sotchi, les deux hommes étaient roue dans roue mais la voiture ne s’est pas montrée à son avantage.

Du côté des Américains de Haas, le bilan aux points est strictement identique, tout comme le bilan en qualifications, à 2 contre 2. L’avantage irait quand même à Romain Grosjean pour ses très belles performances lorsqu’il a devancé le Danois en qualifications, puisqu’il a signé le meilleur résultat de l’équipe avec une sixième place sur la grille.

Ceci dit, son avantage est finalement infime puisque tout comme Magnussen à Bahreïn, Grosjean est parti bon dernier à Sotchi après une qualification totalement ratée. Compte tenu de l’enjeu dans leur carrière respective, les deux hommes vont devoir hausser leur niveau.

Chez Sauber, la situation est particulière puisque les titulaires n’ont disputé que deux courses ensemble du fait de la blessure de Pascal Wehrlein cet hiver. L’Allemand a toutefois signé un retour fracassant à Bahreïn et a nettement devancé le Suédois. A Sotchi, il l’a de nouveau battu en qualifications mais a terminé derrière en course. Léger avantage pour Wehrlein, donc, mais de peu, et là encore, la faible cote d’Ericsson va devoir pousser l’Allemand à terminer nettement devant.

Enfin, le cas McLaren est le plus difficile à juger puisque les deux hommes ont dû composer avec une voiture ni fiable ni performante. Fernando Alonso s’est montré largement meilleur en qualifications que Vandoorne, mais le Belge n’a pas pu se reposer sur son expérience, contrairement à son aîné, et a forcément souffert du peu de roulage effectué cet hiver et en essais lors des week-ends de Grand Prix.

En course, Alonso a fait des miracles en termes de résistance face à une concurrence mieux armée mais n’a terminé aucune des courses jusqu’ici, là où Vandoorne a vu le drapeau à damiers à deux reprises. L’avantage va forcément à Alonso mais il est difficile de savoir si, dans des conditions normales, l’ancien champion GP2 ne serait pas capable de tenir la dragée haute à son champion du monde d’équipier.

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