La F1 pourrait ‘finir comme l’IndyCar’, avertit Szafnauer

Un avertissement lancé à Liberty Media

Par Alexandre C.

2 avril 2018 - 13:17

Haas fait jaser et jalouser nombre de directeurs d’écurie après Melbourne. L’équipe américaine exploite au maximum son partenariat technique avec Ferrari, si bien que les performances de cette « Ferrari blanche » (dixit Fernando Alonso) interrogent sur la légalité même de ce procédé.

Ce partenariat technique a pourtant permis à Haas de se rapprocher de McLaren et de Renault en ce début de saison. Or, Liberty Media veut justement éliminer les écarts de performance trop importants pour l’après-2021, et pourrait annoncer des décisions en ce sens à Bahreïn, dans une dizaine de jours.

En IndyCar, les performances des écuries sont bien plus proches… parce que les bases aérodynamiques des voitures sont beaucoup plus semblables qu’en F1. Un tel modèle n’est pourtant pas applicable en F1, prévient Otmar Szafnauer, le directeur des opérations de Force India.

« Philosophiquement parlement, si vous pouviez tout d’un coup acheter la voiture d’une autre équipe, alors ça changerait totalement la F1. Si vous poussez la logique de ce modèle, cela signifie que la F1 va finir comme l’IndyCar. »

« Vous aurez un gars développant la meilleure voiture du plateau et tout le monde voudra se l’offrir. Et ce gars sera probablement vendeur parce qu’il sera devant dans la course au développement, car c’est lui qui aura développé ce modèle, et de ce fait, une seule équipe gagnera toutes les courses. »

« Et nous aurons pour finir un championnat pareil à l’IndyCar… Mais je ne crois pas que ça corresponde à l’identité de la F1. Je ne dis pas que l’IndyCar soit un mauvais championnat, c’est juste un championnat différent… »

Pour Szafnauer, le bon modèle applicable en F1 serait celui adopté par… Force India. L’écurie achète sa boîte de vitesses et bien sûr son V6 à Mercedes, mais développe tous les autres

« Nous sommes ceux qui dépensent le moins d’argent, et de ce que j’ai compris, nous sommes la plus petite écurie maintenant. Et pourtant nous faisons tout par nous-mêmes, sauf la boîte de vitesses. »

« Si l’on considère que nous faisons tout nous-mêmes et que nous sommes relativement compétitifs par rapport à l’argent que nous dépensons et à notre nombre d’employés, alors, pourquoi ne pas appliquer un modèle comparable au nôtre à toutes les autres écuries ? Nous ne sommes pas loin des autres du point de vue de la performance, mais nous ne dépensons qu’une fraction de leur budget. »