Interview de Jenson Button

A Monaco, vous partez deuxième, vous menez la course et prenez de l’avance lors du deuxième relais et vous finissez finalement troisième. Satisfaction ou déception ?

D’un côté c’est plaisant de savoir qu’on avait une voiture capable de gagner la course lors des deux derniers Grands Prix. De l’autre ce n’est jamais satisfaisant de voir une victoire potentielle s’échapper, mais c’est Monaco. Il y a beaucoup de positif à tirer de ce week-end. On est arrivé avec une bonne voiture, tout de suite dans le rythme. Les ingénieurs ont fait du super boulot entre jeudi et samedi pour améliorer les réglages et nous avons entamé les qualifications avec une très bonne voiture. J’étais ravi de la deuxième place en qualifs mais s’il n’y avait pas eu ce drapeau rouge (causé par l’accident de Perez), je pense qu’on aurait pu aller plus vite. Est-ce que cela aurait suffi pour la pole ? Qui sait... mais deuxième c’était déjà une bonne place pour prendre le départ.

Ensuite c’est allé relativement bien en course. Les ingénieurs m’ont bien tenu informé de ce qui se passait et la voiture était facile à emmener aux limites, particulièrement lors du deuxième relais où on a été vraiment très rapides. Je ne pense pas avoir fait d’erreur en piste mais malheureusement on a été privé d’un meilleur résultat par des circonstances hors de notre contrôle (drapeau rouge et nouveau départ suite à l’accident de Petrov).

Comme je l’ai dit c’est comme ça que ça se passe à Monaco. Même si c’était décevant de ne pas gagner, ce qui aurait été fantastique pour l’équipe, on a engrangé de très bons points et je pense que ça augure bien des prochaines courses.

Vous avez suivi de près Alonso et Vettel lors des 20 dernières tours. A quel point était-ce difficile de trouver une petite place pour les dépasser ?

Bien, si cela avait été facile, j’aurais essayé quelque chose ! En fait ils ont tous les deux très bien piloté. C’était difficile de rouler si près d’eux car à Monaco, lorsque vous êtes très proche de l’arrière d’une autre voiture, vous n’avez pas une bonne vision des points de corde, ce qui est est un peu délicat sur un circuit aussi étroit et sinueux.

Je pouvais donc être proche d’eux mais la seule façon de passer aurait été de forcer un peu le passage si l’un d’eux commettait une erreur ou allait un peu hors trajectoire. Mais je ne voulais pas spécialement tenter ça parce que je voyais bien que les pneus de Vettel étaient en train de se finir et que Fernando cherchait un moyen de passer. J’attendais un peu mon tour, que Fernando lance une attaque parce que cela se serait terminé soit par un accident entre eux, soit par une ouverture pour moi pour m’infiltrer et aussi passer Vettel.

A quel point cette course a-t-elle été frustrante ?

C’est comme ça Monaco. Je pense toutefois que nous pourrions modifier le circuit pour qu’il soit meilleur. Samedi, après l’accident de Perez, les gens ont commencé à évoquer ce que nous pourrions faire pour améliorer la zone de dégagement après la chicane. Etant donné que nous sommes presque sûrs qu’il n’y aura jamais le moindre dépassement à Monaco, et s’il y en a un c’est parce qu’une voiture est sortie de la piste ou dans le mur, je crois que nous devrions redessiner complètement cette partie du circuit, peut-être en resserrant ce virage, ce qui offrirait une meilleure opportunité de dépassement à cet endroit.

Si nous devons revoir cet endroit du circuit avant la course de l’année prochaine, ne serait-ce pas une bonne idée de faire le boulot correctement et de créer un endroit où les voitures pourraient se dépasser ? Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais selon moi ce serait une bonne chose pour améliorer la sécurité et le spectacle.

Qu’allez-vous faire d’ici la prochaine course au Canada ?

Nous allons faire un débriefing et travailler dans le simulateur à l’usine. Je vais aussi m’entraîner et participer au Triathlon de Blenheim ce week-end avant de prendre l’avion pour le Canada. Je serai donc très occupé.