Interview de Bernard Rey sur l’accord Williams-Renault

Le président de Renault Sport F1 répond à quelques questions

Par Franck Drui

4 juillet 2011 - 15:46
Interview de Bernard Rey sur l'acco

Pourquoi Renault Sport F1 a t-elle choisi Williams comme quatrième partenaire ?

Avec une quatrième équipe, un tiers de la grille, Renault a davantage l’occasion d’augmenter sa visibilité de marque au travers de résultats crédibles et d’opportunités marketing, donc d’optimiser encore ses investissements dans le sport. Renault reste en F1TM pour réussir d’une manière rentable, et le partenariat avec Williams possède un réel potentiel pour venir compléter les bons résultats que nous avons obtenus ces dernières années avec nos trois autres équipes partenaires. Williams a récemment pris plusieurs mesures conséquentes, tant commercialement que techniquement, pour mettre à jour son mode opérationnel et nous pensons que ce partenariat est une nouvelle étape importante dans l’application de son plan de rigueur. Il confirme combien l’équipe est déterminée à obtenir des résultats, ce qui correspond parfaitement à nos propres objectifs.

Il est fait mention d’autres opportunités commerciales, qu’est-ce que cela signifie exactement ?

Des discussions concernant d’autres opportunités d’affaires ainsi que de marketing client sont en cours, et nous avons déjà échangé avec Williams au sujet de synergies F1-véhicules de route. Il y a une forte dose de bonne volonté des deux côtés et toutes les voies seront explorées dans les mois à venir. Bien sûr, Williams et Renault ont déjà collaboré sur plusieurs projets au cours de leurs précédentes neuf années de relations, y compris celles où Williams Grand Prix Engineering faisait courir des Renault Laguna en BTCC (le Championnat Britannique des Voitures de Tourisme) de 1995 à 1997. L’association fut très prospère, obtenant la triple couronne des championnats pilotes, équipes et constructeurs en 1997, avec Alain Menu. Nous n’avons aucune intention de retourner sur cette voie, mais plutôt de concentrer nos efforts sur la F1 et d’en extraire la quintessence.

De quelle façon Renault Sport F1 va t’elle modifier son mode opérationnel pour fournir une quatrième équipe ?

A la fin de l’année 2010, nous avons annoncé qu’une troisième équipe, Team Lotus, viendrait s’ajouter à nos partenaires déjà existants, Lotus Renault GP et Red Bull Racing. Par les résultats obtenus cette année, nous avons déjà démontré que cela n’a entrainé aucune dégradation en termes de performance ou de service. L’équipe de Viry voit cela de façon très positive et nous sommes impatients d’entamer un nouveau partenariat. Nous avons les installations suffisantes pour répondre adéquatement aux besoins d’un quatrième client et tiendrons compte de nos ressources en internes avant de recruter plus de personnel si nécessaire. Notre priorité est de maintenir un excellent service client et la satisfaction de ce dernier, nous allons donc prendre les mesures requises pour restructurer notre mode opérationnel si besoin.

Quelle sera la structure de l’équipe moteur Williams ?

Chaque partenaire a une équipe dédiée de six ingénieurs et techniciens, avec un responsable des activités piste qui supervise le suivi des équipes distinctes. Les informations châssis sont confidentielles entre les équipes et seules les performances du moteur ou des détails de fiabilité sont partagées par le responsable des activités piste. Nous aimerions continuer ce mode de fonctionnement puisqu’il est admis par tous – à l’intérieur comme à l’extérieur de notre entreprise – que cela fonctionne bien cette année.

Avec quatre équipes, y aura t-il une préférence donnée à l’une d’entre elles ?

Renault Sport F1 traite toutes ses équipes partenaires de façon égalitaire et chaque équipe a accès aux mêmes installations et aux mêmes expertises maison. Nos écuries partenaires ont des stratégies et priorités différentes et nous essayons d’adresser chaque besoin comme faisant partie de notre service, mais nous n’avons pas de politique préférentielle vers une écurie. De plus, les contrats actuels nous empêchent de favoriser une écurie. Nous croyons que la concurrence entre les équipes et parmi nos clients est saine et bénéfique pour la performance globale et le développement du moteur.

Williams collabore avec d’autres fabricants, y compris Jaguar. Y voyez-vous un conflit d’intérêts, ou bien une opportunité pour des initiatives conjointes ?

A l’heure actuelle nos intérêts sont avec AT&T Williams, qui regroupe les activités F1 de l’équipe. Williams collabore également avec Jaguar sur un autre projet routier mais cela reste très distinct des opérations F1TM. Nous allons travailler avec l’équipe pour créer des opportunités marketing pour la marque Renault, mais nous ne prévoyons actuellement aucune collaboration non-F1TM avec les autres partenaires de l’équipe.

Quand commencerez-vous à travailler sur la collaboration de 2012 ?

Nous avons eu des réunions préparatrices pour définir le personnel à impliquer et une petite équipe a déjà visité les locaux de l’écurie au Royaume-Uni. Lorsque la conception de leur châssis 2012 débutera pour de bon, nous commencerons à travailler beaucoup plus étroitement. Nous parlons ici plus spécifiquement des deux prochains mois, puis de cet hiver et de la période des essais de la saison prochaine.

Qui aura la responsabilité de fournir le KERS à Williams ?

Depuis l’introduction du KERS, Williams a investi dans les technologies hybrides car il voit cela comme faisant partie de l’avenir de la F1TM. Même si les nouveaux critères de motorisation à venir en 2014 exigeront un degré d’intégration encore plus important entre le IKE (Integrated Kinetic Energy) et l’ERS (Energy Recovery System), les deux peuvent exister indépendamment dans la réglementation actuelle. Cependant RSF1 et Williams ont accepté d’envisager des synergies avant 2014 si cela peut être bénéfique tant d’un point de vue technique que financier.

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