Hamilton : Le meilleur scénario pour une 60e victoire en F1
Surpris autant par le chiffre que par la manière
Parti pour évoluer dans l’ombre des Red Bull et des Ferrari, Lewis Hamilton s’est retrouvé en tête du Grand Prix de Singapour au quatrième virage après le chaos qui a animé le peloton lorsque les Ferrari et Max Verstappen se sont accrochés. De là, il a contrôlé la course et évité les problèmes pour aller chercher son 60e succès en Formule 1.
"Je n’avais même pas réalisé" réagit-il lorsqu’on lui dit qu’il a signé sa 60e victoire. "Ce genre de victoire est bien plus satisfaisant qu’une pole ou une victoire normale, lorsque c’est fait dans de telles conditions. C’est la course la plus difficile pour nous et il y a de nombreuses manières lignes blanches qui sont aussi peintes à la couleur de l’asphalte, donc c’est dangereux. C’est très difficile et je devais en plus contrôler Daniel qui était juste derrière, je ne pouvais faire aucune erreur, c’était un grand défi que j’ai adoré".
Hamilton est très souvent contre l’ultra sécurité en Formule 1 et regrette notamment les départs retardés pour cause de pluie. Il est donc le premier satisfait de la procédure normale de départ qu’a utilisé la direction de course malgré la pluie qui redoublait.
"C’était génial, ce n’était pas si trempé sur la grille et je pense que c’est toujours pire quand il s’agit d’un départ lancé avec toutes les projections d’eau, je crois que c’est plus dangereux. C’était la bonne décision. Est-ce que ça a contribué à l’accident ? Je ne pense pas. Kimi est très bien parti, Sebastian pas si bien, mais je crois que c’est surtout un incident de course malheureux".
Du fait de cet incident, Hamilton a ajouté 25 points à son avance en tête du championnat qui se porte désormais à 28 points avec six courses restantes, ce qui le met dans la position du gestionnaire.
"Cela ne changera pas grand chose car tout fonctionne actuellement. Peu importe mon approche, il n’y a aucune raison de la changer. C’est un équilibre parfait entre agressivité et prudence et la formule fonctionne pour le moment, donc je vais continuer jusqu’à la dernière course. C’est ma 60e victoire, je ne sais pas pourquoi mais j’ai du mal à réaliser".
"Je pensais devoir limiter les dégâts à Singapour et minimiser la perte. Si j’avais été coincé derrière Kimi, j’aurais pu finir cinquième, donc ça aurait pu être pire. Je suis ravi d’avoir réussi autrement car comme je l’ai dit, toute l’équipe travaille très dur et je pense que nous avons réussi à tout faire fonctionner dans notre sens".
"Cela n’aurait pas pu être un meilleur scénario pour nous sur un circuit où nos rivaux étaient dans un autre monde dans d’autres conditions et nous n’avions que peu d’espoir. Il fallait donc parier sur un bon départ et une bonne stratégie pour éventuellement gagner une ou deux places, voire la pluie. Normalement, la pluie nous fait un peu peur car c’est dangereux, surtout que nous n’avions jamais couru ici sous la pluie".
"Même une fois en tête, il a fallu que je sois prudent car j’aurais facilement pu tout gâcher. J’ai pensé à Senna, à Monaco, lorsqu’il était en tête et avait heurté le rail. J’y repense tout le temps en me disant de ne pas faire pareil. J’ai eu de telles expériences et j’ai retenu la leçon, cela me parle et quand j’y pense, ça m’aide à resté concentré".
Hamilton doit maintenant faire le point de l’avantage qu’est censée avoir la Mercedes sur les circuits restants pour se méfier des courses difficiles : "En Malaisie, nous devrions être à un bon niveau. Au Japon, sur un circuit qui nécessite de l’appui, ce sera serré mais les Red Bull pourraient être en forme et ce ne sera pas notre meilleur course".
"Le Mexique et Austin devraient nous convenir mais le Brésil devrait être un terrain pour Ferrari. Je pense que ce sera très serré dans les prochaines courses et si je devais en donner une, je pense que Mexico, en altitude, fera la part belle aux voitures qui ont plus d’appui. Nous verrons bien".
Le Britannique a pris l’avantage pour un quatrième sacre et semble parti pour prolonger pour trois ans chez Mercedes. Il ne pense toutefois pas (encore) à viser les records de victoires ou de titres de Schumacher.
"C’est déjà bien assez dur de gagner un championnat et c’est déjà difficile de décrocher ce quatrième. Je me fais plaisir et j’ai l’impression de piloter mieux que jamais et c’est un bon ressenti. Nous avons une voiture du niveau de celle de Ferrari et parfois, Red Bull se joint à nous et c’est superbe de lutter contre une autre équipe afin de jouer avec nos forces et travailler sur nos faiblesses".
"Je ne sais pas si je vais atteindre les records de Michael, je ne sais même pas si j’ai envie de courir après sept titres. Je ne sais pas comment les autres pilotes voient cela mais je préfère chasser les victoires. Les records sont faits pour être battus et ils le seront, mais je ne sais pas s’ils le seront par moi".