A la conquête de la Chine - Guide du circuit de Shanghaï

Alan Permane nous décrit le défi chinois

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12 avril 2012 - 07:07
A la conquête de la Chine - Guide du (…)

La troisième manche du championnat du monde nous amène en Chine où, pour la seule fois de l’année, le son suraigu des moteurs surpasse celui des foules et des klaxons dans ce pays bourdonnant d’activité. Le directeur des opérations piste de Lotus, Alan Permane, nous guide à travers les challenges du Circuit International de Shanghaï.

Le circuit

Il a été dessiné par Hermann Tilke et Peter Wahl, faisant son entrée au calendrier en 2004. Le décor est basé sur le terme chinois ‘shang’, qui signifie haut ou au-dessus. Il associe une remarquable architecture moderne et des éléments plus traditionnels, tels que les hospitalités perchées en surplomb d’un lac dans le style des pavillons classiques

Diverses conditions climatiques ont régné lors des récentes éditions, une course sur le sec en 2011, un mélange sec-humide en 2010 et des trombes d’eau en 2009. Les températures peuvent varier entre 10 et 18°C à cette période de l’année, offrant d’autres difficultés à résoudre pour les pilotes et les ingénieurs, après l’intense moiteur de la Malaisie.
Le tracé

Le tracé comporte deux lignes droites et un assortiment de virages, des épingles serrées aux grandes courbes larges en passant par les virages radiaux. Les fréquents changements de direction donnent une extrême importance au réglage des cartographies moteur pour bien sortir des virages. Une attention particulière doit être portée aux virages 12 et 13, qui forment une courbe en rayon et commandent la plus longue ligne droite du circuit.

Les virages 1 et 2 sont bosselés, ce qui déséquilibre la voiture. Cela rend délicat le freinage en entrée du 1. Celui-ci commande directement le 2 et peut être considéré comme une seule courbe qui s’ouvre et impose une forte charge sur le train avant. Une bonne gestion des pneus à cet endroit aidera pour leur longévité.

Les virages 3 et 6 ont de fortes exigences en motricité en sortie alors que le 4 requiert un gros freinage en entrée. Les virages 7 et 8 imposent de l’agilité dans les changements de direction rapides. Le freinage en entrée du virage 9 compliqué. Il est très fort et arrive à la suite de courbes à haute vitesse. La sortie est importante et réclame une bonne motricité encore une fois parce qu’elle prépare la voiture pour le virage 10 et l’entrée sur la ligne droite.

Les virages 12 et 13 sont capitaux pour réussir un bon tour, en particulier le 13 avec sa partie relevée qui propose un challenge intéressant pour les pilotes. Il ouvre sur la ligne droite, un des endroits les plus rapides de la saison, au bout de laquelle arrive un gros freinage. Même si c’est un des plus durs du circuit, ils sont assez espacés sur le tour pour permettre aux freins de refroidir. Dans l’ensemble, ce circuit n’est pas très dur pour les freins.

La voiture

A Shanghaï, il faut légèrement moins d’appui qu’à Sepang et à l’Albert Park pour s’accorder avec les possibilités de dépassement offertes par les deux grandes lignes droites. L’aileron avant est un peu moins chargé que sur les deux circuits précédents.

En matière de réglage de suspensions, les vibreurs sont de hauteur réduite, ce qui implique que la garde au sol peut être plus basse que d’habitude. La zone de freinage bosselée du virage 1 met à l’épreuve les qualités d’amortissement de la voiture. Les réglages doivent être orientés sur une agilité dans les changements de direction imposée aussi bien dans les courbes rapides (virages 7 et 8) que dans les virages lents (virages 2 et 3, puis 9 et 10).

Shanghaï n’est pas un circuit très exigeant pour les freins. Quelques zones de fort freinage, imposent jusqu’à 5 G en décélération – virage 1 vers le 2, virages 6, 11 et 14 – mais elles sont suffisamment distantes sur le tour pour permettre aux disques et aux plaquettes de refroidir.

Pirelli a désigné les gommes médiums (marquage blanc) et tendres (jaune). L’asphalte n’est pas particulièrement abrasif et les températures pas vraiment élevées, la dégradation ne sera donc pas très forte. Mais la voiture subit d’importantes forces latérales dans les virages 1, 8 et 13.

Shanghaï se situe au milieu de l’échelle des contraintes pour les moteurs. Il comporte une longue ligne droite où le moteur est utilisé à pleine charge, mais le reste du tracé comprend 16 virages à moyenne ou basse vitesse. Ce qui signifie que le moteur est utilisé sur des plages de régime plus faibles.

La ligne droite entre les virages 13 et 14 est la plus longue du calendrier de la F1. Les rapports de boite sont donc calculés avec minutie pour gérer l’accélération et la vitesse maxi, en tenant compte des réglages aéro, de la puissance, de la météo et de l’utilisation du KERS et du DRS. Des rapports courts favorisent l’accélération, un dernier rapport long permet une vitesse de pointe plus élevée.

Source : www.lotusf1team.com

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