11e équipe de F1 : LKY SUNZ, un projet Made in Asia… et irréaliste ?
Le projet semble moins abouti qu’Andretti
Il n’y a pas qu’Andretti qui espère devenir la 11e équipe en F1. Le projet LKY SUNZ, mené par Benjamin Durand, qui portait il y a quelques mois encore le mort-né projet Panthera, espère aussi rejoindre Mercedes, Red Bull, Ferrari et consorts.
Les autres co-fondateurs de LKY SUNZ sont Andrew Pyrah, nommé directeur commercial, et Paul Fleming, président.
LKY SUNZ est-il proche d’une entrée en F1 ? On pourrait en douter.
Cependant le projet assure aujourd’hui avoir le soutien « de plus d’un gouvernement » en Asie du Sud-Est.
Car l’ambition est en effet, tout en ayant une base en Europe, de développer une forte présence en Asie. Et de promouvoir aussi des talents africains. Vaste programme.
Andrew Pyrah, le co-fondateur du projet, en a dit plus sur cette ambition à The Race. Il reconnaît que la tâche est ardue, si ce n’est onirique…
« Traditionnellement, la Formule 1 est européenne, elle a ce couloir traditionnel en Europe, c’est la base centrale. Mais nous pensons différemment. »
« Nous rêvons presque. Nous faisons des choses que les gens disent impossibles, mais on ne peut pas supprimer un continent entier pour des raisons logistiques. Mais nous sommes persuadés que c’est possible. »
« Notre projet permet un groupe démographique complètement nouveau de s’impliquer dans une équipe de Formule 1 et de s’engager dans la Formule 1, car ils considèrent évidemment que c’est un sport très occidental. Nous sommes donc pleinement engagés dans la région asiatique. »
« Il y aura un bureau satellite en Europe, certaines installations n’étant pas encore en Asie. »
« Par exemple, les installations aérodynamiques seront basées dans une zone plus traditionnelle, mais toutes les autres parties de l’équipe seront hébergées dans notre complexe que nous construirons évidemment dans le sud-est de l’Asie. Si nous avons la chance d’obtenir une licence, elle sera construite entre ce moment et notre première saison en 2026. »
« Nous ne pouvons pas construire une usine et une équipe de course pendant cette période avant 2026]= en Asie, n’est-ce pas ? Nous nous associerons à une société d’ingénierie automobile qui nous aidera à construire la voiture à temps pour notre première saison et, pendant ce temps, nous construirons une usine en Asie. »
« Nous formerons notre propre personnel, nous mettrons en place des programmes d’académie en Asie et en Afrique afin d’être prêts lorsque l’usine sera construite, nous pourrons la remplir avec des personnes que nous aurons formées nous-mêmes et qui auront atteint le niveau F1 nécessaire à la construction d’une équipe de course performante. »
Sans base encore, sans accord de la FIA et de la FOM pour devenir une nouvelle équipe, LKY SUNZ semble un projet moins crédible pour le moment que celui d’Andretti.
Le projet a tout de même recruté Tim Milnes comme aérodynamicien (ancien de Renault, Caterham et Manor).
Pour vendre son projet, Pyrah, qui assure qu’il n’aura pas de problème à payer le fonds anti-dilution de 200 millions de dollars, met donc en avant la diversification géographique qu’il apporte. Afin de convaincre la FOM comme les autres équipes du bien-fondé de son projet.
« Il y a évidemment le paiement anti-dilution. Cochons cette case, d’accord. »
« Mais encore une fois, il s’agit de savoir ce que vous apportez de différent au sport par rapport à ce qui existe déjà. »
« Le fait que l’équipe se soit engagée dans cette région [l’Asie du Sud-Est] ne risque-t-il pas d’amener soudain un autre pays de cette région à dire "vous savez quoi, nous aimerions accueillir une course de Formule 1" ? »
« Il y a ensuite les droits payés par les promoteurs et tous les autres aspects liés à l’accueil d’une course de Formule 1 par un nouveau pays. »
« Les équipes doivent également considérer la situation en se disant que si elles s’engagent désormais dans cette région, si elles s’engagent en Afrique, si elles s’engagent en Asie, il s’agit d’un grand et vieux continent où vivent de nombreuses personnes. Cela signifie des fans supplémentaires, un engagement supplémentaire. »
« Tout d’un coup, nous pouvons demander plus de frais de sponsoring ou nous pouvons aller sur ces marchés et dire : Écoutez, ça vous dirait de devenir partenaire de notre équipe ? »
La marche à gravir est très haute et Pyrah d’ailleurs le reconnaît : son projet ne sera pas très compétitif d’emblée...
« Nous sommes très réalistes quant à notre position dans le championnat. »
« Aucune personne saine d’esprit ne peut venir dire que nous serons immédiatement des prétendants au titre. Si nous parvenons à améliorer nos installations et à placer les bonnes personnes aux bons postes, je pense que nous pourrons être très compétitifs. »
« Mais être très compétitif ne veut pas dire monter sur le podium les deux premières années, n’est-ce pas ? »
« Nous sommes très réalistes. Nos prévisions ne tablent pas sur une place sur le podium. Nous avons été très réalistes en ce qui concerne les places où nous pensons finir. Cela pourrait être le milieu de grille, un peu en dessous. »
Pas de réponse de la FIA encore
Pour le moment, la FIA semble ouvrir la porte bien plus à Andretti qu’à LKY SUNZ, mais Pyrah ne désespère pas.
« Ils doivent être discrets dans leur processus. Ils doivent prendre la bonne décision. Et quelle que soit la décision qu’ils prennent, nous devons également la respecter. »
« Je mentirais si je disais que je ne suis pas confiant, car nous savons que la FIA a les mêmes valeurs que nous. »