Button s’attaque à la réalisation TV de la F1

Jenson Button ne manque pas d’idées pour améliorer le spectacle en F1. Après avoir suggéré de raccourcir la durée des courses pour s’adapter aux exigences du jeune public, le pilote McLaren s’en prend désormais à la réalisation TV des dimanches de Grand Prix.

Selon les vœux de Bernie Ecclestone, les caméras doivent couvrir de larges angles afin de bien mettre en évidence les panneaux publicitaires, comme ceux de Rolex ou Heineken. Or, cela signifie qu’il y a moins de zooms sur les pilotes et les voitures, ce qui ne plaît pas au gentleman anglais.

« Les angles de caméra devraient être là pour la vitesse, non pas seulement pour la publicité. Si vous avez une caméra qui filme de loin une ligne droite, l’impression de vitesse n’est pas au rendez-vous, même si vous êtes à 300 km/h. »

Jenson Button ne pense donc même pas que la solution passe par une amélioration de la vitesse maximale des voitures en elle-même. D’ailleurs, le pilote anglais trouve excessives les vitesses de pointe extrêmement élevées atteintes cette saison – on attend encore des records de vitesse à Mexico, peut-être au-delà de 365 km/h.

« C’est absurde, tout simplement fou. J’espère qu’avec les nouveaux propriétaires [Liberty Media], nous comprendrons mieux ce que les fans veulent vraiment, et que nous n’aurons pas de longs plans de dix secondes. Avec une caméra sur le vibreur au point de corde, vous pourriez voir les voitures arriver roue contre roue, ce serait incroyable. »

Jenson Button a également tenu à réagir à la proposition du même Bernie Ecclestone, d’installer des sortes de murs autour des virages pour empêcher les pilotes de couper et de commettre trop d’erreurs sans conséquence. « Je comprends qu’il y ait possiblement trop de zones de dégagement en asphalte et que, en tant que pilotes, nous aimons avoir des limites, parce que c’est le sujet de discussion de nombreux briefings : pouvons-nous mettre les quatre roues au-delà de la ligne blanche ? Donc pour nous, c’est bien plus facile si nous savons ce qui est autorisé. Mais la sécurité n’est pas là par hasard. »

« En tant que pilotes, nous aimons être pénalisés si nous partons au large. Mais on pourrait mettre des zones de graviers puis de l’asphalte plus loin, pour ralentir les voitures. Le problème est que la plupart des circuits sont utilisés en Moto GP. Ce ne peut être une décision prise pour la F1 elle-même. »

« Nous avons des courses avec des murs, comme ceux conçus autour des villes, à Singapour et Monaco. Vous n’auriez aucun dépassement si vous faites cela partout. Il faut un équilibre entre infliger une pénalité pour avoir commis une erreur, et empêcher tout dépassement. »

En définitive, le problème est ailleurs pour le champion du monde 2009 : « Si vous aviez trois équipes se battant pour la victoire, vous ne penseriez même pas que l’asphalte soit un problème. »