Wolff prévient la FIA : sans mode ’qualif’, Mercedes F1 serait plus performante en course
Binotto ne pense pas que Mercedes soit visée
L’interdiction envisagée des modes qualifications pour les moteurs, à compter du Grand Prix de Belgique, à la fin du mois, continue de faire parler dans le paddock. Lewis Hamilton y a vu de la part de la FIA, une claire volonté de limiter les performances de Mercedes et de favoriser la concurrence et le suspense. Il faut dire que l’unité de puissance Mercedes disposerait d’un net avantage le samedi, avec ce mode « fête », contrairement à Honda et surtout Ferrari.
Plus largement, la FIA entend obliger chaque équipe à utiliser un même mode moteur pour tout le week-end, et ceci, afin de faciliter le contrôle des cartographies.
Toto Wolff et Mattia Binotto étaient présents ensemble en conférence de presse ce vendredi à Barcelone, pour confronter leurs points de vue.
Rejoignant les propos de Lewis Hamilton, Toto Wolff a estimé que la FIA pourrait manquer le coche avec cette règle, visant a priori Mercedes : car l’unité de puissance allemande pourrait en réalité trouver plus de performance en course si les modes moteurs étaient standardisés.
« Je pense que l’objectif premier de la FIA était de mettre en œuvre la règle pour mieux comprendre et mieux analyser ce qui se passe réellement avec les moteurs. »
« C’est une méthode très complexe entre le moteur à combustion et tous les systèmes de récupération d’énergie. Et je pense qu’en ayant un seul mode, il devient plus facile pour la FIA de voir vraiment si tout est conforme. »
« En Formule 1, faire reculer les leaders, c’est toujours arrivé, c’est quelque chose de bon pour le sport. Nous considérons cela comme un défi. Nous avons un bon mode qualifications, nous sommes capables de lui donner un peu plus de puissance lors de la dernière séance, et si cela n’est plus possible, parce que tout doit être aplani sur la course, ce n’est pas un déficit pour nous. »
« Au contraire, nous pensons que nous pouvons traduire cela par plus de performance en course. Et c’est un grand défi, que nous relèverons une fois la règle mise en œuvre. »
De manière ironique, l’an dernier, c’était Ferrari qui était accusée de contourner le règlement avec l’utilisation de son mode moteur, surtout en qualifications. Cette année, l’unité de puissance Ferrari disposerait d’un mode qualifications anémique, voire n’en aurait plus du tout… Charles Leclerc a ainsi estimé, logiquement, que la nouvelle règle de la FIA pénaliserait moins son équipe.
Ancien responsable moteur, Mattia Binotto a lui analysé avec prudence cette nouvelle règle.
« De nombreuses directives techniques ont été émises ces derniers mois sur les unités de puissance. Je pense qu’elles ont toutes fini par toucher tous les manufacturiers, et je pense que ce sera aussi le cas de la prochaine. »
« Est-ce qu’elle affectera plus l’un ou l’autre ? Je pense que nous ne pourrons le comprendre que lorsque nous aurons la directive technique. Nous devons en voir le véritable contenu. »
Mais Mercedes n’est-elle pas la vraie cible de la FIA dans cette affaire ? Pas selon Mattia Binotto…
« Il est évident que si vous avez la meilleure voiture en piste, le statu quo serait évidemment la solution la plus facile pour avancer. Mais je pense qu’au bout du compte, ce n’est pas une directive technique qui sera émise uniquement pour être opposée à l’un des autres motoristes. »
« C’est simplement, encore une fois, le fait que ces relations sont si complexes que des clarifications sont nécessaires. »
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