Retour de la F1 en Afrique du Sud : gâchis ou atout économique ?

Un retour bouclé dans les prochains mois ?

Par Alexandre C.

18 juin 2022 - 16:46

Le retour de la F1 en Afrique et plus précisément en Afrique du Sud semble plus proche que jamais : les négociations s’accélèrent pour un retour du Grand Prix à Kyalami dès l’an prochain (voir notre article).

Stefano Domenicali s’est envolé pour l’Afrique du Sud cette semaine pour rencontrer les promoteurs et représentants du circuit comme Warren Scheckter, le neveu du seul champion africain de F1, Jody Scheckter.

Pourtant il y a peu, les doutes s’amoncelaient sur la possibilité d’un retour crédible du Grand Prix, compte tenu du retard accumulé sur le circuit, sans compter la crise profonde que traverse la nation arc-en-ciel (voir notre article).

Mais pour Warren Scheckter justement, répondant à la BBC, le Grand Prix peut participer au renouveau économique de la région de Kyalami. Avec un coup de pouce de la F1 pour organiser la course ?

« Il faut voir ce qu’un événement de Formule 1 apporte réellement à un pays. »

« Tout le monde considère qu’il s’agit simplement d’un sport très glamour, mais la réalité de ce qu’il fait pour un pays est qu’il crée un énorme élan.

« D’un point de vue économique, vous pouvez voir ce qu’il a fait pour les événements autour du globe. Il y a une énorme contribution au PIB. »

« Il s’agit d’une contribution de plusieurs milliards de rands [sud-africains] au PIB, qui crée des milliers d’emplois, attire des dizaines de milliers de touristes et crée essentiellement un énorme stimulus économique pour le pays. »

« Cela apporte donc beaucoup à la communauté et au pays. C’est un tel élan pour le pays dans son ensemble que l’investissement en vaut vraiment la peine. »

« Il y aura davantage de fonds pour toutes les autres initiatives dont le pays a cruellement besoin - davantage de logements, d’écoles, de soins de santé et d’autres choses de cette nature. Il y aura plus d’entrées de devises dans l’économie et l’économie s’en trouvera renforcée. »

Le neveu de Jody continue ainsi de rassurer les polémiques qui ne manqueraient pas de naître dans son pays - pourquoi financer un Grand Prix quand les coupures d’électricité sont fréquentes ? De plus Warren Scheckter assure que la course coûtera le minimum aux pouvoirs publics.

« Cette initiative est principalement financée par le secteur privé, il est donc très important de le comprendre. »

« Il est certain que le gouvernement apporte son soutien à cette initiative. Par le biais d’une taxe nationale sur le tourisme, qui aide à financer l’événement. »

Quoi qu’il en soit Warren Scheckter négocie en position de force, tant il est conscient de l’importance pour la F1 d’avoir une course en Afrique.

« En tant que sport mondial, il est très important d’avoir une course sur chaque continent et l’Afrique est le dernier continent où la Formule 1 n’est pas présente. »

« Je pense que c’est très important pour [Liberty Media], c’est aussi important pour le développement du sport. L’Afrique est un marché très important pour la Formule 1, avec une population de plus de 1,3 milliard d’habitants. Cela offrira l’opportunité à beaucoup plus de personnes de s’impliquer dans le sport - pour toutes les catégories démographiques, non seulement du point de vue des fans, mais aussi du point de vue des participants. »

Une confirmation bientôt ?

Dès lors, à quand l’officialisation possible d’un retour de la F1 à Kyalami ? Warren Scheckter temporise mais est optimiste.

« Les conversations se sont toutes très, très bien passées. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour que cela devienne une réalité. »

« Il y a tellement de parties prenantes impliquées dans un événement de cette ampleur qu’il y a beaucoup d’accords qui doivent être conclus pour que le proverbial accord final soit fait. »

« Je ne peux pas donner de date exacte pour la mise en place des éléments définitifs, mais il faut que ce soit dans les prochains mois. Le temps presse donc. »

Un soutien de poids pour le retour du Grand Prix est enfin Lewis Hamilton, et Warren Scheckter remercie le pilote Mercedes de son soutien.

« Il a un tel pouvoir et est capable d’influencer la perception du sport. Il a souligné à quel point il y a un désir pour un Grand Prix d’Afrique du Sud. »

« Lewis est tourné vers l’avenir et même pendant qu’il court dans sa F1, ce serait fantastique qu’il soutienne l’événement, ainsi que tous les programmes de développement et les initiatives que nous aurons dans et autour de l’événement. »

« Nous voulons créer plus d’opportunités pour que de nouvelles personnes puissent s’impliquer dans ce sport - du point de vue de l’éducation, de l’ingénierie et de l’accès aux personnes pour qu’elles puissent essayer de s’impliquer en tant que pilotes également. »