’Quand il parlait, on l’écoutait’ : les patrons rendent hommage à Niki Lauda

L’actualité de cette semaine en Formule 1 aura été marquée par la disparition de Niki Lauda, le triple champion du monde. En conférence de presse hier à Monaco, les directeurs d’écurie invités ont logiquement tenu à rendre hommage à la carrière et la personnalité de l’Autrichien…

« C’est une autre triste nouvelle pour la communauté F1 » a déploré Cyril Abiteboul pour Renault. « Franchement, je n’avais pas beaucoup d’interactions avec Niki, mais clairement, c’était un modèle pour notre jeunesse, une des raisons qui font que nous admirons la F1 – car c’était un ’animal’ fantastique. C’était un modèle de résilience. Il avait une combativité très, très impressionnante. Chaque réunion avec lui était amusante ; vous ne saviez jamais ce qui pourrait arriver. »

« C’est une immense perte pour la F1 » a, pour sa part, commenté Christian Horner pour Red Bull. « Et pour tout le paddock. Aussi, bien sûr, pour Mercedes, car Niki était vraiment très actif dans l’équipe. Ce fut un choc pour tout le monde. Oui, sa santé n’était pas excellente ces 12 derniers mois. »

« C’était une personne emblématique. Ce qu’il a réussi dans le sport, c’est phénoménal. Le film Rush est une représentation assez honnête de la réalité historique, de son combat pour revenir [après son grave accident]. Quand je l’ai rencontré, il travaillait comme commentateur, il était assez expansif. Il était davantage que ce qu’en disait son caractère propre. Il passait beaucoup de temps avec nous, puisque nous sommes une équipe autrichienne, avec Helmut Marko, qui était un de ses très proches amis, puisqu’ils avaient quasiment grandi ensemble. Le petit-déjeuner que nous prenions, presque chaque matin, avec Helmut et lui, nous manquera. Il était comme les deux gars dans le Muppet Show, Waldorf et Statler, il commentait tous les aspects de la vie… Et je ne répéterai rien de ce qu’il disait ! Mais sa franchise, son sens de l’humour, sa capacité à dire ‘comment tu t’y es pris pour faire merder tout cela ?’ ou ‘c’est tout pourri, ça’, nous manquera. C’était un gars formidable, une personnalité géniale. »

Claire Williams ne connaissait pas intimement Niki Lauda, mais a toujours vu dans l’Autrichien « la voix de la raison » dans les réunions du Groupe Stratégie.

« Quand Niki parlait, les gens écoutaient. Personnellement, nous plaisantions toujours de mon célibat ! Je ne me serais pas marié aussi vite si Niki n’avait pas mis la pression à mon mari… C’était une icône dans le sport, nos pensées vont à sa famille. »

« C’était une légende absolue du sport » surenchérit Zak Brown. « Une perte pour nous tous. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme lui. C’était un gars très appréciable, un vrai compétiteur. Il avait des opinions bien arrêtées et c’était une vraie source d’inspiration. »

« Peu d’entre-nous aurions été aussi courageux que lui – pas seulement revenir après son accident, mais aussi gagner des titres. Il a gagné son dernier titre avec McLaren, donc beaucoup de personnes à notre usine, dont Mansour Ojjeh, étaient super proches de lui. Donc c’est comme si l’on avait perdu un membre de notre famille. »