Peugeot, Jacques Chirac, contrôles fiscaux : le cauchemar de Prost GP
Cela a été "la pire experience" de son fondateur
Lors de sa rencontre la semaine passée avec des lecteurs du journal français "L’Equipe", Alain Prost a été questionné sur ce qui reste certainement l’une des plus grandes déceptions de son aventure en Formule 1, celle de sa propre équipe.
Fondée en 1997, Prost Grand Prix n’a opéré que 5 ans, jusque fin 2001, avant d’arrêter ses activités. Le doute est venu du changement de ton de Peugeot, qui est passé d’un contrat de partenariat de 5 ans à trois seulement avant même le lancement de l’aventure.
La dernière année en particulier a eu un gros impact sur le quadruple champion du monde déjà en difficulté...
"J’ai signé avec Peugeot, et trois mois plus tard, ils annonçaient leur retour en rallye, qui est leur ADN... Ils n’ont rien investi."
"La dernière année, on a cassé 45 moteurs. Ajoutez à cela cinq contrôles fiscaux en cinq ans. L’Urssaf sur le dos toutes les cinq minutes. À l’origine, un engagement de Jacques Chirac, président de la République, de nous soutenir, mais trois mois plus tard, c’était la dissolution de l’Assemblée nationale."
"Ça restera la pire expérience de ma vie," lance-t-il.
"On touche au sport, à l’industrie du sport, au caractère atypique de la France entrepreneuriale et aux structures de fonctionnement d’une PME. Je me suis posé la question jusqu’à trois jours avant, s’il fallait concrétiser ou pas l’opération..."
"Vous vous rendez compte, j’avais une masse salariale avec 190 employés légèrement supérieure à celle de Ron Dennis chez McLaren avec 450 personnes."
Une équipe de F1 n’est pas proche de revenir en France dans ces conditions, y compris Renault / Alpine F1.
"Vous me parlez de Renault devenu Alpine, mais ça n’a rien à voir, c’est une écurie basée en Angleterre à Enstone. On ne peut pas vraiment parler d’une équipe française."