L’avenir du sport automobile : la Formule 1 doit-elle devenir plus durable ?

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20 août 2025 - 00:00
L’avenir du sport automobile : la Formule 1 doit-elle devenir plus durable ?

La Formule 1 vit de la vitesse, de l’adrénaline et du sentiment que tout peut basculer à tout moment. Mais tandis que les bolides foncent sur les circuits, un sujet qui ne se mesure pas en chevaux-vapeur ni en temps au tour prend de l’ampleur en arrière-plan : la question de la durabilité.

Depuis des années, les responsables de la catégorie reine sont sous pression pour enfin montrer comment un spectacle mondial qui rassemble des dizaines de millions de fans peut être concilié avec les exigences d’un monde soucieux du climat. Le fossé entre tradition et changement nécessaire est grand, et c’est précisément là que réside le véritable enjeu du débat.

Quelle est réellement l’empreinte écologique de la Formule 1 ?

À première vue, cela semble simple : des voitures rapides, des moteurs bruyants, donc un impact énorme sur le climat. Mais en réalité, la situation est quelque peu différente. La part directe des voitures de course dans les émissions totales n’atteint même pas 1 %. Sur les plus de 250 000 tonnes de CO₂ émises par la Formule 1 en 2019, seulement 0,7 % provenait des bolides eux-mêmes. La part du lion revient à la logistique, qui représente près de la moitié, ainsi qu’aux déplacements des équipes et des employés, qui en absorbent environ 28 %.

Le problème ne se situe donc pas sur la piste, mais dans les innombrables heures de vol, les cargos et les camions qui transportent le cirque et le matériel à travers le monde. En cela, la Formule 1 ne diffère pas tellement des autres grands événements sportifs, si ce n’est qu’elle a lieu chaque année et n’est pas un festival unique. Dans le même temps, il est frappant de constater que dans l’opinion publique, les bolides sont considérés comme les principaux responsables. Cela tient au spectacle, au rugissement des moteurs et au fait que les images de pots d’échappement fumants suscitent plus d’émotions que les statistiques sur les tonnes de fret.

Outre la durabilité, un autre débat montre à quel point la Formule 1 est devenue un produit mondial. Ceux qui souhaitent suivre les courses doivent s’accommoder de coûts croissants et de modèles d’abonnement fragmentés. À l’étranger notamment, les fans n’ont qu’un accès limité. Certains ont alors recours à des solutions techniques pour changer de pays via un VPN avec IP dédiée et continuer à profiter de leur abonnement. Cet aspect montre à quel point la Formule 1 est désormais en équilibre entre commerce, technologie et responsabilité sociale.

Entre politique symbolique et changement sérieux : la stratégie de développement durable de la Formule 1

En 2019, la Formule 1 a annoncé une vision ambitieuse : devenir neutre en carbone d’ici 2030. Une promesse qui devait non seulement avoir un impact à l’extérieur, mais aussi assurer sa propre survie. Car le débat sur la durabilité n’épargne aucun sport. Depuis lors, des premiers progrès ont été réalisés, avec notamment une réduction des émissions d’environ 26 % par rapport à 2018. Cela semble impressionnant, mais la question cruciale demeure : s’agit-il d’un véritable changement ou simplement de mesures cosmétiques ?

La stratégie repose sur plusieurs piliers. L’un d’eux est l’introduction de carburants durables, qui seront obligatoires pour toutes les voitures de course à partir de 2026. À cela s’ajoutent le développement des énergies renouvelables sur les sites, l’utilisation de biocarburants dans la logistique et une gestion plus stricte des événements avec des concepts de recyclage et de gestion des déchets. Le calendrier des courses a également été modifié à certains endroits afin que les itinéraires comportent moins de sauts d’un continent à l’autre.

La technologie comme solution miracle ? Efficacité, moteurs et nouveaux carburants

Les bolides eux-mêmes ne sont plus depuis longtemps synonymes de gaspillage technique, mais d’ingénierie de haut niveau. Avec un rendement d’environ 50 %, les moteurs atteignent des valeurs dont les voitures de série ne peuvent que rêver. Dans le même temps, la technologie hybride garantit la récupération et l’utilisation efficace de l’énergie électrique.

La prochaine grande étape est prévue pour 2026. Les règles imposeront alors l’utilisation de carburants entièrement durables, complétés par une part plus importante d’énergie électrique. Les moteurs miseront encore davantage sur la récupération, ce qui se traduira globalement par un ensemble nettement plus respectueux du climat.

Des critiques tels que Sebastian Vettel ont toutefois souligné à plusieurs reprises que la Formule 1 avait en partie perdu son rôle de source d’inspiration pour la vie quotidienne. Reste à voir si l’introduction de nouveaux carburants changera la donne. Ce qui est certain, c’est que la série s’efforce de mettre davantage l’accent sur sa force d’innovation.

Pneus, recyclage et ressources : de petits ajustements pour un grand impact

Outre les moteurs et la logistique, ce sont souvent les détails qui semblent insignifiants qui ont le plus d’impact. Les pneus en sont un bon exemple. En moyenne, 16 tonnes de caoutchouc sont utilisées chaque week-end de course, ce qui représente environ 350 tonnes sur une saison. Cela signifie non seulement une consommation de matériaux, mais aussi des coûts de transport et des émissions considérables.

Le fabricant Pirelli tente de contrer cette tendance. Dès 2024, toute la gamme de pneus pour sports mécaniques sera convertie au caoutchouc naturel certifié FSC. Parallèlement, des programmes de recyclage et de développement de mélanges plus durables sont en cours. Cependant, comparé à la Formule E, qui utilise nettement moins de pneus par saison, il reste encore beaucoup à faire. Néanmoins, ce domaine montre également que la durabilité ne fait plus seulement la une des journaux, mais qu’elle se traduit également par de nombreuses petites mesures.

Un sport entre croissance et crédibilité

La Formule 1 connaît une croissance imparable. Plus de courses, un nombre croissant de spectateurs et un marché mondial en expansion caractérisent ce sport. Dans le même temps, l’empreinte carbone doit être réduite à zéro d’ici 2030. C’est cette tension qui rend le débat si contradictoire. D’un côté, il y a les investissements dans les technologies et la logistique durables, de l’autre, l’expansion vers de nouveaux marchés, qui entraîne encore plus de vols et de transports.


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