Wolff : Lewis sait qu’il a un boulot dans la voiture et en dehors

Toto Wolff gère une équipe de 1500 personnes avec le succès que l’on connaît depuis trois ans, mais reconnaît sans hésiter que Lewis Hamilton est le plus délicat à vivre, tant le champion du monde peut parfois surprendre par son comportement hors piste. Mais Wolff ne considère pas que l’Anglais pose un problème pour lui ou l’image de son équipe.

"C’est une expérience très intéressante" explique-t-il. "Je n’ai jamais été dans une situation où je gérais une telle star. C’est un individu exceptionnel sous beaucoup d’aspects".

La prise de position contre son équipe après le Grand Prix du Japon, suite à la plainte contre Max Verstappen, fait partie des remous entre le pilote et son équipe : "Ça fait partie de ce qu’est Lewis. Il a mal jugé la situation, dans son esprit il ne voulait certainement pas rabaisser qui que ce soit dans l’équipe. C’était simplement une situation extrême, il y a des choses que je ferais comme lui et d’autres que je ferais différemment, mais je ne porte pas de jugement. Je l’accepte comme il est car il a un grand cœur".

Une situation compliquée qui ne laissera toutefois aucune trace dans l’équipe selon Wolff, qui est pourtant tenu de défendre l’image de marque de Mercedes auprès du conseil d’administration du constructeur à Stuttgart.

"Ce sont des petits ratés, dans quelques années on regardera en arrière et on parlera d’un petit incident. C’était un week-end très compliqué pour lui après la Malaisie où il avait perdu la victoire. On a tendance à sous-estimer la pression que ces gars subissent. Le pilote doit être performant et représenter l’équipe et la marque positivement. Du moment qu’il apprend de ses erreurs, qu’il passe à autre chose et que nous n’avons pas besoin d’y revenir, il n’y a rien de grave. Si ça devient régulier c’est dangereux, mais ce n’est pas le cas".

"Il ne reste qu’une poignée de courses avant la fin de saison, tout est à gagner ou à perdre et je pense que la Malaisie, où il menait et allait prendre les 25 points avant que son moteur explose, a été une situation difficile à accepter. Autant il peut paraître calme de l’extérieur, certaines situations l’ont rongé de l’intérieur, et je pense que le week-end à Suzuka a été très compliqué pour lui émotionnellement, mais il sait qu’il a un boulot à accomplir dans la voiture et en dehors".

Si Hamilton se laisse aller parfois à des comportements discutables hors piste, Rosberg est en revanche beaucoup plus calme cette année, et Wolff lui-même reconnaît ne pas souvent voir le vrai Rosberg : "Le travail de discipline de Nico a atteint de nouveaux niveaux cette année. Il ne lirait même pas un article qui est mauvais à son égard pour ne pas être ennuyé. Il élimine tout ce qui pourrait le distraire. Il n’est pas aussi ouvert, justement du fait de cette discipline. Je ne vois pas souvent le vrai Nico, et je ne crois pas que grand monde le voie. Je vois parfois derrière ce bouclier, mais ça le protège".