Webber évoque l’étiquette de ’numéro 2’ en Formule 1
Injuste, mais c´est ainsi
Mark Webber revient sur le tour de force que Nico Rosberg a réussi cette année, en remportant le championnat du monde face à Lewis Hamilton.
En effet, selon l´ex pilote Red Bull, Rosberg a su sortir de son statut de « 2e pilote » qui lui collait à la peau.
L´Australien ne sait que trop bien ce que c´est d´être toujours relégué à la 2e place dans une équipe. Lorsqu´il pilotait pour le Taureau Rouge, Sebastian Vettel a remporté 4 titres de champion du monde à la suite. Webber avait raté l´occasion en 2010 de devenir champion face à son rival. Cette occasion ne s´est jamais représentée ensuite.
« Des pilotes comme moi et Felipe Massa sont souvent catalogués comme numéro 2 » admet Webber.
Le Brésilien a en effet manqué de très peu d´être lui-même couronné en 2008, alors qu´il pilotait pour Ferrari.
« Felipe a tenu le championnat du monde jusqu´à la dernière course. Nico aurait pu être menacé du même destin. Jenson n´est sûrement pas un numéro 2, mais s´il n´avait pas gagné le championnat du monde de 2009, aujourd´hui on l´évaluerait comme s´il en était un. Nico sait cela. Il serait un numéro 2 sans ce titre. »
Webber trouve que cette étiquette de numéro deux ne rend vraiment pas justice aux pilotes qui le portent.
« Nico n´était certainement pas un numéro 2 lors de ces 3 dernières années. Mais il ne peut y avoir qu´un seul vainqueur et il était deuxième. C´est vrai. Mais maintenant, c´est Lewis le numéro 2. »
Quant aux nombreux problèmes de fiabilité rencontrés par Hamilton lors de cette saison, qui peuvent faire penser à certains que le Britannique méritait plus le titre que Rosberg, Webber ne l´entend pas de cette oreille.
« Nico, dans la même voiture ces trois dernières années, a été toujours vraiment proche d´un pilote qui est incontestablement l´un des meilleurs de toute sa génération. Ce n´est pas comme si Lewis avait complètement détruit Nico. Il a piloté de manière irrésistible et il n´y a personne pour dire le contraire. Lewis a eu quelques problèmes techniques, mais Nico en a eu aussi en 2014 et en 2015. »
Il est intéressant de constater que lors de cette saison, Hamilton a remporté 10 courses et Rosberg 9, même si bien sûr, le nombre de victoires ne fait pas tout en Formule 1.
« Cela fonctionne parfois comme ça. Cela arrive de ne pas pouvoir compenser les pannes par de très bons résultats. » explique Webber, qui a été lui-même victime de ce phénomène aussi bien cette année en Endurance que lors de la saison 2010 de Formule 1.
« Lorsqu´en 2010 Sebastian est devenu champion du monde, il ne menait le championnat que d´une seule course. Est-il pour autant un champion du monde indigne ? J´ai mené le championnat avec beaucoup plus de courses remportées, mais je ne suis pas devenu champion du monde, car Sebastian était devant moi lors de la dernière course. Il n´y a que cela qui compte. »
Un autre facteur évoqué par l´Australien donne à réfléchir. Car devenir champion du monde, ce n´est pas seulement ce que l´on voit durant les courses.
« Qui règle la voiture, qui réalise le sale boulot ? Nous ne voyons que le chronomètre. Mais qui travaille le plus avec les ingénieurs, qui s´implique le plus dans l´équipe ? Je peux imaginer que Nico était une composante très active chez Mercedes. Il faut avoir une vue d´ensemble. »