Spectacle en F1 : Sommes-nous trop exigeants ?

La discipline cherche à nous plaire

Par Emmanuel Touzot

16 février 2017 - 16:57
Spectacle en F1 : Sommes-nous trop (...)

Très souvent sujette aux critiques de ses acteurs et de ses spectateurs pour cause de manque de spectacle, la Formule 1 n’arrête pas pour autant de se réinventer, époque après époque, pour satisfaire une envie générale de courses trépidantes. Bien que l’insatisfaction domine encore, et que les craintes soient élevées en vue de la saison 2017, on ne peut pas dire qu’aucune initiative n’est prise.

Après les années de domination de Ferrari et Schumacher, et plus globalement après les années 2010, la principale critique faite au sujet de la F1 l’était à propos du manque de dépassements en piste, et l’effet du F-duct, cet appendice trouvé par les équipes pour améliorer l’efficience aérodynamique des voitures grâce à l’action du pilote, a donné des idées à la FIA qui a finalement créé le DRS. Cet aileron à géométrie variable fait gagner de la vitesse pour dépasser la voiture précédente et il faut reconnaître que l’effet fut immédiat avec une augmentation du nombre de manœuvres.

Passée l’euphorie des courses aux nombreux dépassements, les observateurs ont pris le parti de critiquer cette solution artificielle qui, selon eux, ne mettait pas en avant les qualités intrinsèques du pilote. Pourtant, les dépassements tant demandés étaient enfin là.

On peut également constater l’envie commune de voir des courses disputées et incertaines puisque les plus populaires restent celles qui se jouent au dernier moment ou sur un rebondissement, mais celles où la stratégie prend trop de place sont également critiquées, encore une fois parce que le rôle du pilote en est amoindri.

Cependant, la Formule 1 n’a jamais été aussi serrée en termes de performance que ces dernières années, et c’est aussi ce qui compliquait les dépassements. Dans les années 80 et 90, ils étaient légion, tout comme les qualifications où l’on pouvait voir plus d’une seconde entre le poleman et son dauphin. Quand une voiture rend une ou deux secondes à sa principale rivale, il est logique que les dépassements soient plus évidents et les courses n’en étaient pas toujours plus intéressantes. Les courses rentrées dans l’histoire étaient plus nombreuses à cette époque, mais celles qui étaient inintéressantes étaient encore plus pénibles à regarder.

En ce sens, et en dépit de toutes les craintes affichées, on devrait revenir à ce cas de figure cette saison avec des voitures entièrement neuves qui devraient être moins proches en performances qu’elles ne l’étaient l’année dernière. Malgré le grand rôle de l’aérodynamique qui pourrait entraver la capacité des pilotes à dépasser, il est dommage d’affirmer dès maintenant, alors qu’aucune voiture n’a posé ses roues en piste, que la saison sera ennuyeuse.

La Formule 1 se réinvente, année après année, époque après époque. Bien qu’elle ne choisisse pas toujours les solutions évidentes ou logiques, on ne peut pas nier qu’elle cherche à plaire et à coller aux attentes des spectateurs. Alors que les prévisions ne sont pas des plus optimistes, il serait pourtant intéressant de lui accorder le bénéfice du doute et se dire que, parfois, on n’est pas à l’abri d’une réussite.

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