Roberto Merhi : Mon objectif est toujours la F1

De retour en monoplaces après deux années en DTM, Roberto Merhi entame la pause estivale en occupant la deuxième place du classement général, mais aussi la position de meilleur débutant. Auteur d’un podium dès le début de saison, le pilote Zeta Corse est désormais l’homme fort de la Formula Renault 3.5 Series avec deux victoires lors des trois dernières courses. Au point de devenir le principal rival du leader du championnat, son compatriote Carlos Sainz (DAMS).

Durant sa longue et fructueuse carrière en karting, Roberto Merhi couvait le désir d’être en Formule 1. Au moment de débuter son parcours en monoplaces, la Formula Renault 2.0 était alors le chemin naturel à emprunter.

« Mon père adorait vraiment le sport automobile. Quand il a eu assez d’argent pour courir, il l’a fait. Puis il m’a acheté un karting et j’ai vraiment aimé piloter ! », se souvient le pilote espagnol. « Débuter en Formule Renault était le bon choix. En karting, vous n’avez pas toujours le bon équipement et il devient difficile de s’imposer alors que les championnats organisés par Renault vous forment à devenir un excellent pilote. Et vous avez beaucoup de courses pour apprendre. »

D’entrée, l’Espagnol se montrait comme l’un des pilotes les plus rapides dans les championnats italiens et européens malgré son jeune âge, 16 ans.

« En Italie, je jouais le titre. Hélas, un pilote m’a percuté lors de la dernière course. En Eurocup, j’ai eu moins de succès au début : j’étais rapide le vendredi, mais pas le reste du week-end ! Je pense que je ne savais pas comment gérer la pression car j’étais vraiment jeune ! À la fin de l’année, tout allait mieux et j’ai poursuivi en Eurocup, mais aussi en West European Cup. »

Avec trois victoires et treize podiums en quinze courses, Roberto Merhi manquait de peu le titre en WEC face à Daniel Ricciardo. En Eurocup, il s’offrait en moyenne un top trois sur deux, mais il devait s’incliner face au sacre de Valtteri Bottas, qui évolue en F1 aujourd’hui.

« Ici encore, tout s’est joué dans le dernier meeting. Nous avons perdu les deux championnats, mais il était important de se pouvoir se battre jusqu’à l’ultime week-end de la saison. Je luttais avec Daniel Ricciardo et Valtteri Bottas pour le titre, tous deux parmi les meilleurs pilotes de l’élite aujourd’hui ! Valtteri était très impressionnant déjà, son talent naturel est énorme. »

Performant pour ses premiers essais en Formula Renault 3.5 Series avant même d’atteindre ses 18 ans, la carrière de Roberto Merhi prenait un virage inattendu. Le jeune homme réalisait de belles performances pour son premier Grand Prix de Macao, ce qui poussait Mercedes à le prendre sous son aile.

« J’ai disputé le Grand Prix de Macao juste après ma saison en Formula Renault 2.0. Je m’étais qualifié sixième. Si la course s’est avérée plus difficile, cela montre à quel point la catégorie est formatrice ! Mes prestations ont amené Mercedes à me contacter. Ils voulaient me soutenir et c’est pour cela que je suis finalement parti en F3. Quand un constructeur vous appelle et que vous avez 17 ans, vous ne pouvez pas dire non. »

Evoluant trois ans en F3, l’Espagnol y développait son talent. Sur le podium la première année, il rejoignait le cercle des vainqueurs en 2010 avant de remporter le titre en 2011. En parallèle, il s’était offert trois podiums lors de son passage en GP3 Series. Des performances qui lui ouvraient les portes du DTM.

« En F3, tout comme en Formula Renault 2.0, le niveau des pilotes est extrêmement relevé. Cela se voit au nombre de pilotes de F1 qui sont passés par l’une ou l’autre catégorie, si ce n’est les deux ! Ensuite, mon parcours en DTM était vraiment dur. Nous n’avions pas le matériel pour jouer la victoire, et de nombreuses personnes quittaient l’équipe. Je n’ai pas vraiment apprécié l’expérience, sauf la dernière course en 2013 où je suis parti vingt-et-unième pour finir sur le podium ! »

Durant l’hiver, le chemin de Roberto Merhi allait retrouver celui des monoplaces. Contacté par les nouveaux propriétaires de Zeta Corse, il effectuait ses premiers tests dans la Formula Renault 3.5 dernière génération, avant d’être confirmé pour la saison. Signant un podium dès son retour en course à Monza, il a ensuite offert la première victoire à son écurie, sur le Moscow Raceway à domicile, avant d’entamer la pause estivale en tant que deuxième du championnat !

« Zeta Corse voulait que je réalise des essais, mais ce n’était pas très concluant. Physiquement, je n’étais plus au niveau exigé par les monoplaces : trop d’appui, trop d’adhérence. J’étais vraiment surpris de voir à quelle vitesse on pouvait aller avec cette voiture, mais j’ai réussi à m’adapter. Et l’équipe était vraiment intéressée pour que je sois parmi eux. Ils veulent devenir une équipe de pointe. Ils ne vous laissent pas seul, ils vous poussent à donner le meilleur, ils travaillent dur, et tirent le meilleur de chacun. La structure est relativement nouvelle, mais nous réalisons une belle saison. C’est un peu inattendu, mais tant mieux car mon objectif est toujours la F1 ! »