Retour sur... le GP du Brésil 1980

Et la victoire de René Arnoux

Par Franck Drui

21 novembre 2012 - 19:40
Retour sur... le GP du Brésil 1980

Renault a remporté de nombreuses et belles victoires au Brésil, mais aucune n’a surpassé la première d’entre elles, réalisée par René Arnoux en Janvier 1980.

C’était le tout premier succès pour ce pilote français populaire, et le deuxième seulement pour le moteur V6 turbo.

C’est à Dijon que Jean-Pierre Jabouille avait offert à Renault sa première victoire, en Juillet 1979. Arnoux avait terminé troisième de cette course à l’issue de son célèbre duel avec Gilles Villeneuve, et il était également monté sur le podium à Silverstone et à Watkins Glen. Cependant, malgré ses pôles positions en Autriche et en Hollande, et ses deux meilleurs tours en course, une première victoire échappait encore au pilote de Grenoble.

Il était déterminé à y remédier en 1980, mais sa saison avait pris un mauvais départ en Argentine où, après avoir connu quelques soucis en qualifications, il avait du abandonner très tôt dans la course à cause d’un problème de suspension.

La fois d’après, sur le circuit d’Interlagos, il ne semblait pas beaucoup plus chanceux quand il a qualifié sa RE21 à une modeste sixième place, après que des problèmes survenus le samedi signifiaient qu’il ne devrait compter que sur son temps du vendredi. La bonne nouvelle pour l’écurie Renault était que Jabouille était en pôle, devant Didier Pironi (Ligier), Gilles Villeneuve (Ferrari), Carlos Reutemann (Williams) et Jacques Laffite (Ligier).

Au départ Villeneuve a jailli du peloton dans son style coutumier et son envie irrépressible de prendre la tête devant Jabouille, Pironi et Laffite. Reutemann ayant cassé un arbre de transmission sur la ligne de départ, Arnoux avait déjà repris une place pour se retrouver cinquième.

Villeneuve le leader a connu des problèmes de pneus dès le départ, et lors du deuxième tour il est redescendu à la cinquième place, dépassé par Jabouille, Pironi, Laffite et Arnoux, ce qui donnait 4 français aux 4 premières places. Dans la chaleur étouffante Pironi a également connu des problèmes de pneus prématurés et a du rentrer aux stands dès le quatrième tour, après avoir perdu une place au profit de son coéquipier Laffite. Arnoux héritait donc d’une confortable troisième place

L’ordre est resté inchangé jusqu’au tour 14 quand un problème électrique a coupé net le moteur de Laffite, mettant un terme à sa course. Soudain, Jabouille et Arnoux se retrouvaient un et deux - tout le monde retenait son souffle chez Renault, car il restait encore 26 tours de cette piste sinueuse longue de 7,8 kms à courir, et Jean-Pierre avait déjà rencontré des problèmes lors du warm-up.

Les voitures jaunes ont continué à fonctionner en toute sérénité en tête de peloton jusqu’à ce que le premier signe de malchance n’arrive lors du tour 25. Après avoir connu un problème de turbo, Jabouille a ralenti avant de rentrer aux stands.

Arnoux est passé en tête, devant la Lotus de Elio de Angelis et la Williams d’Alan Jones. Il restait encore 15 tours à couvrir, et les observateurs étaient sceptiques quant à la capacité de la voiture d’Arnoux de survivre à de telles conditions difficiles, compte tenu de l’abandon de Jabouille. Mais René a continué à tourner et après 40 tours compliqués, il a franchi la ligne avec près de 22 secondes d’avance sur De Angelis.

Lors du tour d’honneur il a dû s’arrêter pour cause de panne sèche, mais le résultat était là - à l’âge de 31 ans, il venait de remporter son premier Grand Prix.

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