Retour sur la saison 2008 : Interlagos

Une nouvelle fois, le circuit d’Interlagos accueille la finale du championnat du monde de Formule 1, mais surtout son dénouement puisque Lewis Hamilton et Felipe Massa sont tous deux en lice pour obtenir le titre mondial. L’Anglais, avec sept points d’avance, est toutefois le favori, mais le soutien populaire dont bénéficie Massa au Brésil a toujours la possibilité de galvaniser le pilote Ferrari.

Ce sont encore les deux hommes qui se mettent en évidence lors de la première séance d’essais libres du vendredi matin, Massa devançant Hamilton pour à peine deux dixièmes. Kimi Räikkönen et Robert Kubica, qui se disputent une place sur le podium final du championnat, suivent devant Heikki Kovalainen.

L’après-midi, les McLaren ne parviennent pas à trouver un bon rythme et c’est Fernando Alonso qui place sa Renault, redoutable en cette fin de saison, en tête du classement. Il devance Massa, Jarno Trulli et Räikkönen, devant Mark Webber et Sebastian Vettel qui seront équipiers dès la course suivante, en 2009.

En effet, c’est le dernier Grand Prix en carrière de David Coulthard qui arbore pour l’occasion une livrée spéciale aux couleurs de l’association Wings for Life. C’est également le dernier Grand Prix pour Honda, qui annoncera quelques semaines plus tard son départ imprévu et immédiat de la F1. L’équipe deviendra Brawn GP l’année suivante, avec le succès que l’on sait.

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Fin de carrière pour Coulthard avec une livrée spéciale

Le samedi matin, c’est de nouveau Alonso qui s’illustre, mais cette fois devant les deux McLaren, et toujours par une marge infime. Massa, quatrième, est à moins de deux dixièmes tandis que Vettel complète le top cinq.

Les qualifications sont disputées sur le sec. Massa signe le meilleur temps de la Q1 en étant le seul à passer sous la minute 12 secondes. Les deux Force India sont éliminées ainsi que, c’est une surprise, les deux Williams, et la Honda de Jenson Button.

En Q2, c’est Heikki Kovalainen qui sonne la charge et signe le meilleur temps du week-end, de peu devant Hamilton et Massa qui se tiennent en deux centièmes de seconde. Nelson Piquet Jr, Webber, Kubica, David Coulthard et Rubens Barrichello sont les victimes de cette deuxième phase des qualifications.

Felipe Massa signe finalement la pole position devant le surprenant Jarno Trulli qui s’offre son meilleur résultat en qualifications de l’année. Il devance Räikkönen et Hamilton, dont on soupçonne qu’il soit plus chargé en carburant. Ce sont Kovalainen et Alonso qui partagent la troisième ligne devant Vettel, Nick Heidfeld, Sébastien Bourdais et Timo Glock.

C’est une pluie torrentielle qui s’abat sur le circuit au moment du départ et qui repousse le départ de 10 minutes. Tous les pilotes décident de passer aux pneus intermédiaires sauf Kubica qui tente le coup de poker pour compenser sa 13e place en qualifications mais repasse aux stands à la fin du tour de formation et prend le départ depuis la voie des garages.

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C’est un déluge typique du Brésil qui retarde le début de course

Le premier virage voit les cinq leaders conserver leur place. Derrière, Coulthard est percuté par Nico Rosberg qui l’envoie sur l’autre Williams de Kazuki Nakajima. L’Ecossais finit dans le mur et abandonne sa dernière course en carrière au deuxième virage.

Dans le troisième virage, c’est Nelsinho Piquet qui part en tête à queue et écrase sa Renault dans les murs de protection. Plus loin, Alonso passe Kovalainen. La voiture de sécurité est envoyée en piste pour nettoyer les débris dans les premiers virages.

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Nelson Piquet Jr termine sa saison dans le mur

C’est au 5e tour qu’elle rentre et laisse le peloton se relancer. Deux tours plus tard, les premiers pilotes s’arrêtent et changent de gommes pour passer les intermédiaires, suivant l’exemple donné par Giancarlo Fisichella pendant l’intervention de la voiture de sécurité.

Une fois tout le peloton repassé par les stands, au 11e tour, l’Italien et sa Force India sont remontés jusqu’au 5e rang. L’Italien tiendra sept tours face à la McLaren de Lewis Hamilton tandis que devant, Massa s’échappe en tête devant Vettel, toujours aussi à l’aise dans des conditions difficiles, et désormais deuxième.

Pour son équipier en revanche, la course n’est pas aussi positive puisqu’il s’accroche au 20e tour avec Jarno Trulli. Bourdais repart en fond de peloton. Glock dépasse Fisichella pour le gain de la 6e place dans la même boucle.

Vettel, plus léger en carburant, est le premier à s’arrêter pour la deuxième fois et ressort sixième derrière Glock. Lors des six tours suivants, les deux hommes ne parviendront pas à suivre le rythme des leaders.

Massa s’arrête au 38e tour, soit deux avant Alonso et Hamilton, tandis que Räikkönen s’arrête au 43e tour. Vettel s’arrête peu après et au 51e tour, Massa mène devant Alonso, Räikkönen, Hamilton, qui est virtuellement champion, et Vettel.

Au 53e tour, Massa possède 10 secondes d’avance sur Alonso tandis que Vettel se rapproche de Lewis Hamilton, qui a encore une place de marge pour être champion.

La pluie refait son apparition au 63e des 71 tours prévus pour cette course et Heidfeld est le premier à repasser par les stands, comme à Spa quelques mois plus tôt. Une stratégie qui lui a permis, en Belgique, de terminer sur le podium.

Au 66e tour, Alonso et Räikkönen s’arrêtent, juste avant Hamilton et Vettel qui font une pause sur leur duel. Le seul à parier sur une brève averse est Timo Glock, qui décide de rester en pneus pour le sec. Massa, en revanche, est le dernier à s’arrêter pour chausser des intermédiaires.

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Hamilton lutte face à Vettel pour gagner le titre... une vision d’avenir !

A deux tours de l’arrivée, la pluie se transforme en un déluge similaire à celui observé en début de course. Hamilton se fait piéger par la pluie et sort large, ce qui l’oblige à laisser la 5e place à Vettel. Le Britannique perd virtuellement la couronne à deux tours du but !

Au prix d’une longue bataille avec Vettel, il ne parvient toutefois pas à reprendre son bien et à quelques virages de l’arrivée, il est condamné à laisser le titre à Massa qui remporte la course, sous les hourras de son public et dans l’euphorie de son équipe.

La liesse sera toutefois de courte durée puisque dans le dernier virage, la Toyota de Glock est à l’agonie et laisse passer Vettel et Hamilton, qui le distancent de six secondes sur la simple montée vers la ligne d’arrivée !

Hamilton franchit contre toute attente la ligne d’arrivée en cinquième position et remporte le titre mondial ! Chez McLaren, l’entourage du Britannique exulte et n’arrive pas à croire en le scénario qui vient de se dérouler.

Une incrédulité qui se retrouve aussi dans le camp Ferrari où la joie laisse place à la colère, voire même à la rage lorsqu’un mécanicien casse l’intérieur du box du Brésilien. Massa montrera, lui, une grande résignation après avoir fait son maximum.

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Massa semble dire qu’il a fait de son mieux en gagnant la course

Le dernier tour de Glock fera polémique après la course, certaines voix médisantes insinuant qu’il a volontairement laissé passer Vettel et Hamilton. Néanmoins, il sera avéré que la pluie arrosant le circuit était trop importante pour qu’il puisse résister, comme le prouvent les six secondes perdues dans la montée.

Hamilton exulte donc et bien qu’il ne soit pas sur le podium pour fêter son titre, rejoint quand même son équipe pour partager sa joie. Sur le podium, c’est un Massa digne mais ébranlé qui reçoit la coupe du vainqueur. Le Brésilien traverse l’avancée du podium et va brandir son trophée sous les yeux médusés de son public.

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L’image forte du jour, Massa vient remercier son public

Hamilton est champion pour un seul point et Räikkönen prend la troisième place à Kubica au nombre de victoires seulement. Maigre consolation pour Ferrari, le titre constructeurs vient récompenser la belle saison de son duo de pilotes. Alonso subtilise la cinquième place du championnat à Heidfeld, qui termine devant Kovalainen et Vettel.

C’est dans des conditions folles et sur un scénario palpitant que la Formule 1 clôt une page. En effet, le règlement technique en vigueur part à son apogée puisque doivent arriver en 2009 les voitures à l’aileron arrière étroit et haut, à l’aileron avant bas et large, et aux pontons bien plus épurés. Avec à la clé, une énorme redistribution des cartes...