Renault Sport présente le défi de Yas Marina
Le circuit, côté moteur
Yas Marina Circuit : trois sections en détail
Virage n°7
Yas Marina est considéré comme un circuit ‘moyenne puissance’, bien que l’importance de la puissance pure soit pondérée par la haute concentration de virages à basse vitesse dans la portion qui serpente autour de la Marina. Le virage n°7 est une épingle où la vitesse est la plus basse du circuit. Ses caractéristiques sont similaires à celles de l’épingle du Grand Hôtel de Monaco. Le frein moteur doit être particulièrement efficace pour stabiliser le train arrière en entrée. En sortie, la réponse doit être également parfaite en vue de la longue ligne droite de retour. La moindre hésitation à cet endroit a un impact direct sur le temps au tour.
Ligne droite de retour (entre les virages n°7 et 8)
Environ 55% du circuit est passé à pleine charge, avec une vitesse moyenne de 190 km/h. Ces caractéristiques sont similaires à celles de Montréal. Cette proportion est essentiellement due aux deux lignes droites, la plus longue étant celle qui relie les virages n°7 et 8. Sur les 1200 mètres, le RS27 est à pleine charge pendant 14 secondes et la vitesse maximale est de 310 km/h. Le choix des rapports de boîte de vitesses est crucial : la septième doit être relativement longue pour permettre une bonne vitesse maximale lorsque le DRS est activé. Toutefois, les courbes à droite du troisième secteur nécessitent des rapports rapprochés pour favoriser les courtes accélérations reliant ces virages serrés. Les ingénieurs motoristes devront trouver un compromis entre les deux.
Virage n°21
La troisième partie du tracé débute au virage n°11 pour s’achever au virage final, le n°21. Ce secteur est essentiellement constitué de courbes à droite, négociées en deuxième ou troisième. Le n°21 est typique de cette portion. La vitesse moyenne est basse, de l’ordre de 160 km/h. Le RS27 sera donc réglé pour offrir une bonne souplesse tout en été réactif pour les courtes accélérations entre les virages. La stabilité du train arrière est la clé, car plusieurs dixièmes peuvent être gagnés si la monoplace est ‘scotchée’ au sol dans ces virages lents.
Rémi Taffin, Directeur des prestations piste Renault Sport F1
Yas Marina fait partie de ces circuits qui réclament des réglages neutres. Il y a de longues lignes droites, mais aussi des virages lents et serrés. Le moteur doit donc être performant dans toutes les circonstances plutôt que de favoriser un paramètre en particulier.
Les facteurs extérieurs au tracé nécessitent une attention particulière. Comme en Inde, la concentration de poussière et de sable dans l’atmosphère signifie que nous devons surveiller les filtres à air pour éviter qu’ils ne se bouchent. C’est particulièrement important au vu de la température ambiante. Pendant la journée, elle peut dépasser les 30°C. Si l’air admis est réduit d’une petite fraction, cela peut avoir des conséquences néfastes sur le refroidissement du moteur.
Il faut en outre prendre en considération la consommation de carburant, qui est une des plus élevées de l’année. La nature du tracé est exigeante dans ce domaine, particulièrement dans le dernier secteur avec cette succession de ‘on-off’. La consommation est également augmentée par le fait que nous soyons au niveau de la mer. Mais la variation la plus importante provient du changement de température d’une session à l’autre. Pendant la journée, la consommation est plus basse. De nuit, elle augmente. Cette nuance sera prise en compte pour la course, afin d’éviter de terminer avec trop ou trop peu d’essence.
Au-delà de ces différents challenges, nous attendons avec impatience ce Grand Prix. Bien que les championnats Pilotes et Constructeurs soient décernés, les jeux sont ouverts pour les accessits. Nous aimerions permettre à Lotus de décrocher la deuxième place sur les deux tableaux. Pour Williams et Caterham, il y a encore trois opportunités de marquer des points. Pour y parvenir, nous devrons rester concentrés et continuer à pousser jusqu’au Brésil.