Max Verstappen continue de diviser, mais pour d’autres raisons

L’ascension fulgurante de Max Verstappen est l’un des sujets brûlants depuis maintenant 18 mois, date à laquelle il disputait son premier Grand Prix de Formule 1. Une promotion chez Red Bull, une victoire et 35 courses plus tard, le jeune pilote continue de diviser, entre admiration et scepticisme, les acteurs et spectateurs de la F1. Il est cependant intéressant de voir que ce clivage a toujours été présent autour de lui, mais pas toujours pour les mêmes raisons.

Lorsque Toro Rosso l’annonce dans le rôle de titulaire pour l’année 2015, il vient d’entamer sa 18e année et se présente comme le pilote le plus jeune à débuter en Formule 1. Un âge si peu avancé que la FIA changera, dans les semaines qui suivent, les critères d’attribution de la superlicence nécessaire à l’accession en catégorie reine, de manière à ce qu’un tel cas de figure ne se présente plus.

Fort logiquement, ses performances et son comportement sont mis en lumière dès son premier départ, beaucoup d’observateurs ayant prédit qu’il n’était ni assez mature, ni assez préparé. En affichant le plus grand nombre de dépassements dès la deuxième course en Malaisie, terminant au passage septième, Verstappen fait taire une partie des sceptiques.

Son agressivité en piste et sa faculté à ne pas faire de différences selon qu’il lutte face à un pilote expérimenté ou face à un débutant agacent, comme le rappelle l’incident de Monaco qui n’arrange rien à son image. Pour rappel, c’est en cette occasion qu’il percute Romain Grosjean à pleine vitesse à Sainte Dévote et rejette publiquement la faute sur le Français. Verstappen a ensuite conclu sa saison sans faire de vagues, avec deux courses terminées au pied du podium, et se voyait logiquement prolongé chez Toro Rosso.

Toujours encadré par son père, le batave n’attirait pas plus la sympathie du public en début de saison 2016, après un caprice pour ne pas laisser passer son équipier en Australie. Son talent, indéniable, ne lui laisse pourtant pas tous les passe-droits, et il ne s’y fait pas, pensant très régulièrement que ses aptitudes en piste lui offrent le choix de se comporter comme il l’entend. Ses nombreuses luttes en piste face à Kimi Räikkönen, surtout à Spa Francorchamps, n’en sont qu’une preuve supplémentaire.

Malgré un père moins présent dans son entourage depuis son passage chez Red Bull, Verstappen a su se mettre Helmut Marko dans la poche comme l’avait fait Vettel en son temps et en profite allègrement en se défendant de son comportement, soutenu par ses dirigeants.

C’est bien là que réside l’étonnement de tous, puisque Max semble autorisé en interne à faire ce qu’il veut. Et l’absence de réaction des commissaires à son égard ne pourra que le convaincre qu’il est dans son droit.

Un an et demi après les nombreuses questions que soulevait son potentiel manque de préparation, Verstappen continue de diviser et d’attirer les critiques sur son manque de maturité. Il n’en est plus question au sujet de sa préparation physique, ou de sa capacité à dépasser et être performant en piste, mais plutôt du problème que posent son jeune âge et l’insouciance qui va avec.

Max Verstappen est un adolescent et son ascension ainsi que son palmarès le font parfois oublier, mais c’est bien ce qui constitue le principal problème. Ce manque d’expérience, en course et sur le plan humain, le pousse à refuser de se faire dépasser, quel que soit l’adversaire et la manœuvre qu’il entreprend. Une sorte de mauvaise foi aveugle, fruit de l’esprit d’un gamin qui ne semble pas capable d’une analyse froide de la situation.

On a déjà vu ça chez d’autres grands pilotes, car il ne fait aucun doute que Verstappen est de ceux-là, mais la complaisance à son égard induit un manque de remise en question qui pourrait faire beaucoup de tort à sa carrière, au moins pour les prochaines années. S’il n’est pas puni, il risque d’aller trop loin et de franchir des limites qui lui amèneront un grand nombre de retombées négatives, ce qui serait un gâchis énorme.

Une chose est sûre, le débat sur son manque de maturité n’est pas près de s’arrêter.