Le réalisme a rattrapé Renault

Robert Kubica s’élancera demain à Singapour de la huitième position sur la grille. Face aux trois top teams, il n’a rien pu faire en qualifications et ce n’est pas près de s’arranger d’après le Polonais.

"Je pense qu’il faut rester réalistes à ce moment de la saison, parce que les trois équipes de tête sont très agressives dans leur développement, alors que nous n’avons apporté qu’une petite nouveauté ici. Mercedes et Williams se sont déjà montrées aussi rapides que nous depuis plusieurs courses, nous savions donc que nous allions nous battre pour les 5 dernières places du top 10 aujourd’hui. Faire mieux que 8ème, dans ces conditions, aurait été difficile. La voiture manque d’adhérence en général et glisse beaucoup, de l’avant comme de l’arrière. Cela dit, je suis assez satisfait de mon tour. Notre timing imposait de ne réaliser qu’un tour lancé en Q3, c’était donc tout ou rien, et je pense avoir extrait quasiment tout le potentiel de la voiture," indique Kubica à la fin de la qualification.

Pour Vitaly Petrov, ce n’est pas le mur du réalisme qui s’est imposé à lui mais un mur en béton en Q2. Déception pour le Russe qui doit pourtant éviter les erreurs s’il veut voir 2011 dans un baquet Renault.

"En regardant les chronos, je me rends compte qu’il aurait été possible pour moi d’entrer en Q3 aujourd’hui, mais j’ai commis une légère erreur dans ma première tentative en Q2. J’ai passé Q1 avec les pneumatiques prime, j’attaquais fort avec le type option lorsque j’ai manqué mon freinage au virage n°5. J’ai perdu le contrôle de la voiture et j’ai touché le mur avec la roue arrière droite. Le virage était encore un peu humide après la pluie de l’après-midi et je me suis fait piéger. Je sais que la course sera difficile demain, surtout car il est très difficile de dépasser à Singapour," commente Petrov.

Eric Boullier, le directeur, vient ajouter à la mine un peu grise des Jaunes ce soir. "Nous avons connu une séance de qualifications frustrante ce soir. Avec Robert, notre approche en Q3 était trop conservatrice. Nous ne pensions pas qu’il y aurait le temps de faire deux runs et avons tout misé sur un tour lancé. Cela lui a coûté du temps de roulage, même s’il est évident que notre package n’est pas idéalement calibré pour ce circuit. Vitaly a fait du bon travail ce matin pour prendre ses marques après une première journée d’essais difficile, et il a été dommage de la voir taper le mur parce qu’il avait de réelles chances d’entrer dans le top 10."