Jean Todt soutient les autorités de Bahreïn
Avaient-elles vraiment besoin de ça ?
La FIA avait donné jusqu’au 1er mai aux organisateurs du Grand Prix de Bahreïn pour une réintégration de cette course dans le calendrier 2011, mais ces derniers ont demandé un délai supplémentaire, car la répression mise en place par les autorités locales n’a probablement pas encore eu les effets escomptés.
"Nous compatissons sans retenue vis-à-vis des problèmes qui sont survenus et nous comprenons tous qu’il n’était pas possible d’organiser à Bahreïn la première manche du championnat. Heureusement, la situation s’est améliorée, mais ils ne sont pas encore en position de prendre un engagement ferme. (...) Ils nous ont donc demandé un mois de plus et la décision sera donc prise lors du prochain Conseil mondial du 3 juin et je suis d’accord avec ça," explique Jean Todt, le président de la FIA.
Le Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme s’est inquiété jeudi passé de la détention de centaines de manifestants, des poursuites judiciaires contre une quarantaine de professionnels de la santé et la condamnation à mort par un tribunal militaire à huis clos, de quatre jeunes manifestants. Les autorités du petit Royaume de Bahreïn ont par ailleurs décidé de prolonger l’Etat d’urgence.
"Le jugement de civils devant les tribunaux militaires est toujours une cause d’inquiétude. L’application de la peine de mort suite à un procès mené dans le secret est illégale et absolument inacceptable. Les accusés ont le droit à un procès équitable devant les tribunaux civils dans le respect des standards du droit international et des obligations en matière de droits de l’homme qui incombent à Bahreïn," déclare Navi Pillay, la Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme, dans un communiqué de presse.
"Nous avons reçu des informations particulièrement préoccupantes sur la mort d’au moins quatre personnes en détention. Mon bureau a également reçu des informations sur des actes de torture infligés à des défenseurs des droits de l’homme qui sont actuellement en détention," ajoute-t-elle.
Jean Todt n’est-il pas au courant de cette situation détestable ? "Avez-vous été à Bahreïn ces dernières semaines ? Moi non plus je n’y ai pas été et je n’ai donc aucune information," affirme Jean Todt aujourd’hui à Istanbul.
"Ce que j’ai comme information, c’est qu’heureusement la paix est revenue à Bahreïn. (...) Je ne crois pas que nous devions nous mêler de ce qui est normal ou pas normal. Espérons seulement qu’il y aura plus de paix dans ce monde et que nous pourrons nous divertir avec le sport," ajoute le président de la FIA.