‘Hitler était efficace’ : Ecclestone, une fin de règne tout en polémiques
Les dérapages de trop ?
Bernie Ecclestone a confondu pendant 40 années sa vie professionnelle avec la Formule 1. Le grand argentier, comme on le surnommait, n’a jamais été avare en déclarations franches, souvent osées, parfois insultantes. Alors que la plupart des habitués du paddock sont maintenant tenus à la langue de bois, Bernie, malgré ses responsabilités, n’a jamais tu ses opinions… quitte à parfois déraper. Retour sur ses dernières polémiques les plus marquantes…
En 2009, Bernie Ecclestone avait ainsi qualifié de bonne nouvelle pour la F1 la mort d’Ayrton Senna. Certes, le décès prématuré du Brésilien fut « triste », selon Bernie, « mais la publicité qu’elle a générée fut telle… qu’elle fut bonne pour la F1 ».
« Ce fut une grande peine de perdre Ayrton », poursuivit Ecclestone (qui plus est dans un média brésilien !). « Il était populaire mais beaucoup de gens ne le connaissaient pas en tant que pilote avant toute la publicité faite autour de sa mort. » Tout est bon à prendre pour faire un peu de publicité pour la F1…
Notons qu’Ecclestone n’évoquait pas même l’amélioration des conditions de sécurité pour les pilotes, conséquence la plus visible du décès de Senna. Quant à la publicité pour la F1, on ne peut pas dire qu’elle ait été franchement positive à l’époque…
En 2016, Bernie Ecclestone a encore multiplié les propos polémiques, sur bien des sujets différents. Le Britannique de 86 ans, interrogé sur l’éventuelle féminisation de la discipline, avait renvoyé catégoriquement son interlocuteur à ses chères études.
« Je ne crois pas qu’une femme aurait les capacités physiques pour conduire rapidement une F1. Elle ne serait pas prise au sérieux. C’est le nœud du problème. » En 2015 pourtant, Bernie Ecclestone avait évoqué la création d’un championnat du monde de F1 100 % féminin.
Bernie s’est également aventuré l’an dernier sur le terrain de la politique. En cette année électorale aux Etats-Unis, son cœur ne balançait pas : il soutint ainsi la candidature de Donald Trump, arguant que « ce serait fantastique de le voir à la Maison Blanche » - souhait exaucé. Vladimir Poutine obtint tout autant les suffrages d’Ecclestone. « C’est quelqu’un qui devrait diriger l’Europe. Il arrangera tout ce qui se passe en Syrie. Il est bien qu’il fasse tout ce qu’il juge bon et défende sa position » estimait ainsi Bernie.
Mais c’est en 2009 qu’Ecclestone prononça ses propos les plus polémiques. « Je préfère les dirigeants à poigne », confia-t-il ainsi, avant de prendre un exemple historique pour le moins inapproprié. « C’est terrible à dire je suppose, mais à part le fait qu’Hitler s’est laissé emporter et persuader de faire des choses dont j’ignore s’il voulait les faire ou pas, il était en position de commander beaucoup de gens et d’être efficace. A la fin il s’est perdu, donc il n’était pas un très bon dictateur. »
De telles déclarations avaient immédiatement suscité une levée de boucliers de la part de nombreux responsables et associations. Bernie Ecclestone avait alors tenu à faire marche arrière.
« Tout cela était un gros malentendu », assura-t-il. Mais il conclut tout de même ses excuses pour une dernière louange du dictateur allemand ! « Je n’ai pas évoqué Hitler comme un exemple positif, j’ai seulement observé que, avant de commettre ses crimes horribles, il avait agi efficacement contre le chômage et la crise économique ».
Les propriétaires de Liberty Media craignaient-ils que Bernie Ecclestone dérape de nouveau à l’avenir ? Etant donné le poids médiatique de Bernie, il est bien possible que cette donnée ait été également prise en compte par les nouveaux investisseurs...