Hamilton a dû ‘jongler’ entre les réglages moteur pour éviter l’abandon au Brésil
Il raconte son émotion puis son soulagement
Mercedes et Toto Wolff se sont faits peur sur le muret des stands, dimanche dernier à Interlagos. L’usine Mercedes, en soutien depuis l’Angleterre, a prévenu qu’une défaillance moteur était « imminente » en course. Dans le même temps, Lewis Hamilton disait qu’il sentait quelque d’anormal avec sa voiture…
Finalement, tout fut bien qui finit bien, mais le pilote Mercedes est passé par toutes les émotions durant le Grand Prix.
« Je pouvais le sentir. Je conduis ce moteur depuis le début de l’ère hybride, donc je sais l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le moteur et sur son comportement. Je connais presque chaque note du moteur, presque sur le bout des doigts. »
« C’était OK au début mais ensuite, j’ai commencé à sentir que le moteur n’opérait pas comme d’habitude, l’harmonie habituelle n’était plus là. Je ne pouvais pas me permettre de laisser ces pensées négatives et inquiétantes dominer dans mon esprit, donc je suis juste resté concentré. J’ai fait un peu plus de lift-and-coast, j’ai appuyé un peu moins à fond sur la pédale d’accélérateur, pour s’assurer d’y aller aussi doucement que possible avec le moteur, tout en faisant le job. »
Les ingénieurs Mercedes ont réussi à stabiliser la situation, en procédant à de nombreux ajustements sur les réglages de l’unité de puissance. L’aide de l’équipe de soutien restée en Angleterre a été à cet égard décisive, poursuit Lewis Hamilton.
« Beaucoup de travail a été abattu en coulisses grâce aux ingénieurs, sur le circuit et en Grande-Bretagne. Ils ont vraiment travaillé dur pour comprendre les réglages qu’il fallait ajuster. »
« Ils me donnaient beaucoup de balles avec lesquelles jongler, alors que je devais jongler aussi avec d’autres balles de mon côté ! Ils me disaient de faire tel changement de réglages, de revenir aux réglages par défaut, de faire cet ajustement, puis d’appuyer sur ‘plus, plus, plus’ et ensuite, de passer à un autre réglage et d’appuyer sur ‘moins, moins, moins’. Ils n’ont cessé de me donner des balles avec lesquelles jongler. »
Cette pression inhabituelle explique pourquoi Lewis Hamilton a vu revenir, durant les derniers tours, Max Verstappen dans ses rétroviseurs. La victoire d’Interlagos n’en est que plus précieuse à ses yeux…
« Je suis vraiment reconnaissant d’avoir fini la course avec ce moteur. Durant les dix derniers tours, je ne cessais de lui parler, de lui crier dans la voiture ‘allez, vas-y, tu peux le faire, reste avec moi !’. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’était fou. Mon rythme cardiaque a dû dépasser les 190 battements durant ces 10 derniers tours. Je souffrais avec les pneus pour garder la Red Bull derrière, qui était beaucoup plus rapide, il ne fallait pas qu’elle puisse activer son DRS. »
« Le sentiment était incroyable à la fin quand j’ai réussi à passer la ligne d’arrivée, sans que la voiture n’aie une défaillance. Je me suis senti juste euphorique, juste très reconnaissant. »