Grosjean compte sur le public français pour redresser la tête

Pour Romain Grosjean, le Grand Prix de France serait bien sûr l’occasion idéale d’ouvrir enfin le compteur points. Le pilote Haas aura de plus un avantage : il a déjà couru au Ricard, en GT…

« C’était en 2010 avec Matech Competition. Je ne pense pas que notre course fut incroyable, mais c’est formidable de revenir courir sur le circuit. »

« Le simulateur est notre seule option pour s’y préparer. Et j’ai passé toute la journée de mercredi dedans. »

Le simulateur n’est pourtant pas en parfaite adéquation avec le réel, surtout sur une nouvelle piste au calendrier, ce dont Romain Grosjean est bien conscient.

« Il vous donne une idée générale, mais ce n’est au début pas facile d’arriver sur une nouvelle piste, parce que la corrélation peut ne pas être encore optimale. Le simulateur vous donne une idée de la direction générale du circuit, mais ce n’est pas comme à Barcelone par exemple. »

« Le simulateur ne sert pas à comprendre le tracé et les points de freinage, ça va au-delà. Il s’agit aussi de configurer les réglages de la voiture et de la développer, plutôt que de se concentrer seulement sur le ressenti du pilote ou sur le pilotage en lui-même. »

Un nouveau Grand Prix aplanit théoriquement les différences entre rookies et vieux briscards. Une même égalisation des performances est-elle aussi envisageable du côté des écuries ? On sait que Haas demeure la dernière venue en F1…

« En fait, c’est le contraire. Plus vous avez d’expérience, plus vous pouvez vous préparer pour un nouveau Grand Prix. Nous ferons de notre mieux. Notre voiture est bien située dans la hiérarchie, donc je pense que ce devrait être bon. »

Romain Grosjean a doublement la pression au Ricard : il court devant « son public », mais doit aussi enfin ouvrir son compteur points… Ressent-il cette pression ?

« Je veux réussir un bon week-end, être un peu chanceux, marquer mes premiers points, et recevoir beaucoup de soutien de la part des fans. »

« Nous allons sur un Grand Prix pour bien figurer. C’est la priorité numéro 1. Bien sûr, je veux tout donner, autant que possible, devant les fans, mais je veux surtout bien figurer le dimanche, et c’est sur cela qu’il faut se concentrer. »

A Montréal, même parti de la dernière place, Romain Grosjean avait fini devant son coéquipier Kevin Magnussen en course. De quoi être optimiste pour le Ricard ?

« J’ai aimé les évolutions que nous avons reçues. J’ai vraiment senti qu’elles m’ont apporté ce qu’il me manquait depuis le début de la saison. Je pense que la 7e place aurait été la nôtre [sans partir de la dernière place]. Ne pas pouvoir participer aux qualifications ne nous a pas aidés, mais nous avons rattrapé beaucoup de terrain en course. Malheureusement, il y avait un retard trop important à combler… »

« J’espère que nos évolutions seront encore plus bénéfiques au Ricard qu’à Montréal. Juste en raison de l’appui qu’il y a sur le circuit. Ces évolutions nous ont donné plus d’appui à l’avant comme à l’arrière, et elles m’ont vraiment aidé. »

Le calendrier de la F1 tend à devenir infernal en ce début d’été : après le Ricard, deux courses (Autriche et Silverstone) s’enchaîneront, sans pause. Comment Romain Grosjean parviendra-t-il à tenir le coup, sur le plan sportif comme personnel ?

« Ce sera difficile, rude, et très fatigant. J’espère que nous commencerons sur une bonne note au Ricard et que nous pourrons garder cette positivité, ce qui rendra ces trois semaines plus faciles. »

Liberty Media pourrait décider d’ailleurs d’augmenter le nombre de courses au calendrier les prochaines saisons… jusqu’à 21 voire 25. Romain Grosjean aurait-il un nombre alternatif à proposer ?

« Pas vraiment. J’adore la course, mais c’est difficile pour tout le monde parce que nous voyageons beaucoup. Probablement, la première chose à faire, ce serait de ne plus se rendre à Melbourne pour la première course, ou de rapprocher le Grand Prix d’Australie du Grand Prix de Singapour – Singapour n’est pas très loin de Melbourne. Ainsi nous n’aurions pas à voyager autant. Mais j’imagine que c’est difficile à mettre en place. »