Di Montezemolo s’en prend au bilan et à l’attitude de Marchionne chez Ferrari
Un peu d’aigreur ?
Quatre ans après, Luca di Montezemolo a-t-il digéré son éviction de Ferrari en 2014, en raison des résultats insuffisants de la Scuderia comme d’une mésentente croissante avec Sergio Marchionne, le PDG de Fiat/Chrysler (et président de Ferrari aujourd’hui) ?
Les derniers propos de Luca di Montezemolo, à l’occasion de l’inauguration d’une exposition consacrée à Michael Schumacher en Allemagne, montrent au contraire que le ressentiment est toujours présent entre les deux hommes.
Pour Luca di Montezemolo, Sergio Marchionne serait en effet désormais « très jaloux » des succès de Ferrari obtenus sous l’ère Schumacher.
Comme pour mettre en balance son bilan avec celui de Marchionne, Luca di Montezemolo n’hésite pas à citer le nombre de titres remportés par lui chez Ferrari et à le comparer au bilan de son successeur à la tête de la Scuderia.
« Une telle attitude est mauvaise… être jaloux du passé signifie que vous avez quelque chose de bizarre à l’esprit. Je suis très fier de ce que nous avons fait, avec Michael, Ross Brawn, Jean Todt… très heureux. »
« Bien sûr Ferrari est toujours là, et j’espère qu’elle va être de nouveau en condition de gagner, parce que Ferrari doit gagner. Et pour la F1 Ferrari est toujours importante. »
« Je suis toujours en contact avec quelques personnes chez Ferrari, mais après 24 ans, j’ai été très chanceux de gagner avec Niki, avec Michael, avec Kimi, 19 titres de champion, c’est assez. »
Sebastian Vettel pourrait néanmoins ramener Ferrari au sommet dès cette année – et y est presque parvenu l’an dernier.
Mais Luca di Montezemolo, qui n’entend pas reconnaître des faits d’arme à Sergio Marchionne, rappelle que c’est lui qui a poussé pour que l’Allemand signe chez les Rouges…
« Je pense à Michael très souvent. Je pense à lui lors de chaque week-end de course encore. »
« Il était un bon supporter de Sebastian Vettel, et quand je l’ai fait signer – parce que c’est moi qui a fait signer Sebastian, quelques semaines avant de quitter l’équipe en 2014 – Michael était bien sûr ravi. »
« Il m’avait dit quelques semaines auparavant que Vettel, selon lui, était un bon pilote pour Ferrari. »
Comme pour mieux rappeler une nouvelle fois le bilan de Marchionne depuis 2014, Luca di Montezemolo précise ensuite que « Michael avait gagné de nombreux championnats avec nous, et Sebastian aucun, malheureusement. »
« J’espère qu’il va bientôt inaugurer une nouvelle ère, comme l’ère Michael. Obtenir les mêmes résultats qu’avec Michael n’est pas si facile, même s’ils ont un pilote solide, un bon pilote, et finalement une voiture très compétitive cette année. »
« J’espère que Seb n’aura pas trop de pression sur lui. Il est solide, sa voiture est bonne. Mercedes, jusqu’à présent, ne semble pas être si compétitive. »
« Il y aura beaucoup d’occasions [de gagner]. Peut-être que cette année pourrait être la bonne. »
Avec moins de ressentiment, Luca di Montezemolo est enfin revenu lors de ce vernissage, sur sa tentative de faire revenir Michael Schumacher chez en 2009, pour remplacer Felipe Massa blessé.
« J’ai appelé Michael et je lui ai dit ‘Michael, écoute, tu dois faire ça pour moi, pour Ferrari, tu dois revenir’. »
« Pendant une demi-heure, il était impossible de le convaincre, et après une heure il a dit ‘OK, je ne peux pas dire non’. »
« Il est venu à l’usine, il était comme un enfant, un jeune pilote, rempli d’enthousiasme. »
« Il s’est rendu au Mugello, a réalisé un très bon test avec de vieilles voitures, mais malheureusement après ce test le docteur a dit qu’il n’était pas prêt [en raison d’une blessure au cou]. Et ce fut mauvais pour nous tous. »