Ghosn : Renault doit gagner à nouveau d’ici trois ans

Carlos Ghosn a finalement fini par dire "oui" à un retour de Renault en Formule 1 en tant que constructeur. L’annonce officielle publiée hier à 22 heures n’a toutefois pas précisé beaucoup de choses sur les modalités de ce retour, si ce n’est qu’il passe bien par un rachat de l’équipe Lotus, qui n’est encore pas totalement finalisé.

Dans les colonnes du Figaro de jour, le patron du groupe Renault-Nissan justifie davantage cette décision, qui devrait impliquer Renault en F1 pour 10 ans environ, avec un investissement global aux alentours du milliard d’euros.

"Il faut d’abord se rappeler que nous avons opté pour la position de motoriste en 2010, après la crise financière. À cette époque, beaucoup d’autres constructeurs ont tout simplement abandonné la Formule 1, comme Toyota, Honda et BMW. Nous non. Cependant, depuis quelques mois, il nous fallait choisir : soit revenir en tant qu’écurie, soit sortir définitivement," rappelle Ghosn.

"La position de motoriste ne permet pas un retour sur investissement suffisant. Nous avons donc mené une réflexion économique, mais il y a eu également une réflexion liée à l’histoire de Renault. Renault a associé son nom à la Formule 1 depuis 40 ans. Nous sommes le deuxième constructeur qui a gagné le plus de courses et de titres en Formule 1, derrière Ferrari et devant Mercedes. Il y a un attachement à cette compétition en interne et j’ai pu aussi mesurer combien il y avait un attachement à Renault de la part des membres du monde de la Formule 1, aussi bien de la FIA, de la FOM, voire d’un certain nombre de concurrents."

Ghosn confirme également que "un certain nombre d’accords obtenus permettent le retour de Renault dans de bonnes conditions" du côté des finances, grâce à un accord avec Bernie Ecclestone et CVC arraché à Abu Dhabi.

"La répartition des gains provenant des droits TV est aujourd’hui plus favorable à ce qu’elle était en 2009," confirme-t-il.

Pour Ghosn, la justification de la présence de Renault en F1 se trouve dans "le développement technologique et l’innovation" ainsi que le renforcement de la marque sur certains marchés mondiaux comme le Brésil, la Russie ou l’Inde.

"Nous avons besoin de renforcer la marque Renault dans ces marchés. L’écurie de Formule
1 Renault sera un excellent moyen de le faire. C’est une compétition très importante dans ces pays émergents. En Europe, elle est également très populaire, mais la marque Renault est déjà très connue. Dans le monde, il y a 450 millions de téléspectateurs annuels, malgré
la limitation de la diffusion à des chaînes payantes. C’est très important. Et Renault sera la seule marque généraliste présente en Formule 1 avec sa propre écurie."

Renault revient pour gagner et Ghosn donne "trois ans pour être compétitif". Il confirme que "nous continuerons d’ailleurs de développer notre activité motoriste, mais en fonction de l’intérêt de notre propre écurie. Nous discutons notamment avec Red Bull."

Enfin, un chamboulement dans le duo prévu pour 2016 (Maldonado - Palmer) n’est pas à exclure ! Lorsqu’on lui demande si un pilote français est prévu, Ghosn répond : "Il faut attendre quelques semaines. Je vous donne rendez-vous en janvier 2016. On vous expliquera l’organisation, les objectifs, les pilotes, la stratégie, les partenaires."