Exclu. Vergne était ‘super content’ de voir Ricciardo gagner à Monaco

Il le méritait absolument pour lui

Par Alexandre C.

15 juin 2018 - 14:33

Depuis son éviction de Toro Rosso, Jean-Eric Vergne a gardé la F1 « dans son cœur » comme il nous l’a confié, lors d’une interview exclusive dans le paddock du Mans – Jean-Eric Vergne court en LMP2 avec G-Drive cette année.

Pour autant, JEV, qui a parfaitement réussi sa reconversion en Formule E, tout aussi passionné qu’il soit par la F1, avoue désormais s’ennuyer lorsqu’il regarde certains Grands Prix – notamment celui de Montréal. Il faut dire que ce Grand Prix fut qualifié de soporifique par beaucoup d’observateurs… Mais JEV ne voit pas pour autant la Formule E remplacer la F1 à moyen terme en termes de popularité.

« Une menace ? Non. La F1 reste la F1. Les fans regardent plus la F1. Mais aujourd’hui tout le monde peut s’ennuyer devant la F1, à part sur un Grand Prix ou deux. Ne pas voir les voitures se doubler, voir les mêmes stratégies, ça tue le sport. »

Observateur attentif de cette saison de F1, consultant pour TF1 à l’occasion du Grand Prix de Monaco, JEV a vu en direct gagner en Principauté son ancien coéquipier chez Toro Rosso, Daniel Ricciardo… même si l’ennui fut une fois de plus le meilleur ennemi des téléspectateurs.

« Monaco était un week-end intéressant pour moi, voir Daniel gagner… il le méritait tant, j’étais super content. »

« Montréal, j’ai arrêté de regarder au milieu de la course, c’était ennuyeux à mourir. La F1, c’est quelque chose que j’ai dans mon cœur, j’adore cette catégorie, ce sport, tous les gens qui y sont. Mais c’est vrai que le format actuel des courses… C’est parfois un peu difficile pour les fans qui se lèvent à 7h du matin ! »

« Mettre une course sprint ? Je ne sais pas ce que je ferais, je ne suis pas la FIA ! J’ai été un pilote de F1, je ne le suis plus. Mais ce que j’aime bien en Formule E, c’est les circuits urbains. Le meilleur Grand Prix, cette année, était celui de Bakou. Il y a un côté NASCAR, il faut que le danger existe dans le sport. Il faudrait mettre plus de murs et moins de dégagements de 500 mètres de large. En Formule E ce n’est pas le cas. »

« De plus, on n’a pas d’aérodynamique, qu’on enlève ou non les ailerons ne change pas énormément. Et ça nous permet de nous suivre comme en karting, pour pouvoir doubler et rester dans la boîte de vitesses. En F1 ce n’est pas le cas. »

De Pierre Gasly, Charles Leclerc ou Romain Grosjean, quel pilote français ou francophone aurait les faveurs des pronostics de JEV pour devenir, un jour, champion du monde ? Lequel de ces pilotes aurait le plus de potentiel ?

« Vous oubliez quelqu’un, non ? » réagit Jean-Eric Vergne, suite à notre question qui ne mentionnait pas Romain Grosjean pour citer d’éventuels champions du monde potentiels. « Honnêtement, les trois [Ocon, Gasly, Leclerc] ont montré un gros potentiel avec de super belles courses. C’est difficile de juger [qui a le plus gros potentiel] par rapport à leurs voitures. »

Vu ses performances avec Sauber, Charles Leclerc ne pourrait-il pas prétendre à un volant chez Ferrari dès 2019 ? Ferrari osera-t-elle faire le pari de la jeunesse pour remplacer Kimi Räikkönen selon Vergne ?

« Non, avec Ferrari on peut rêver ! Pas l’an prochain. Je pense qu’ils vont continuer avec Kimi Räikkönen, et Ferrari ne prendra jamais un pilote qui n’a pas fait de podiums. Peut-être qu’ils vont faire une exception avec Leclerc… Mais ça me semblerait logique que Ferrari, avec les connexions avec Haas, le place là-bas. A moins que Sauber soit capable de faire une très belle voiture l’an prochain. Ce qui n’est pas impossible car leur pilote [Leclerc] est top et Fred Vasseur est top aussi, en général, il fait tout pour gagner. »

« L’an prochain, dans tous les cas, je pense que Leclerc sera dans une bonne équipe. Ferrari, ça m’étonnerait même si ce serait génial pour lui. S’il fait une très belle saison, peut-être que 2019 sera la dernière année de Kimi Räikkönen, et du coup, peut-être que Ferrari va être logique dans son choix de pilotes. »