Entretien avec Jenson Button

Le pilote McLaren fait le point après la Turquie

Par Franck Drui

12 mai 2011 - 08:15
Entretien avec Jenson Button

La Turquie semble être une course où vous aviez toutes les bonnes cartes mais qui n’ont pas été jouées au bon moment ?

Oui on peut résumer ça comme ça. Je pense, comme tout le monde, que nous avons abordé la course en pensant que trois arrêts seraient la meilleure stratégie. Et quand il est devenu rapidement apparent que la plupart des pilotes en ferait quatre, j’ai cherché à préserver mes pneus lors de mon premier relai, ce qui m’a permis de gagner quelques tours en piste sur les voitures proches de moi au classement car je voulais faire fonctionner ma stratégie à trois arrêts.

On était en lice pour un bon résultat mais j’ai souffert lorsque l’équipe m’a rappelé au stand un peu trop tôt par rapport à la vie de mes pneus. Ils voulaient me permettre de repartir avec une piste libre mais je me suis finalement retrouvé dans le peloton à cause d’un problème lors du changement d’une roue et pour mon dernier relai j’ai donc dû faire plus de tours que de raison avec des pneus qui ont finalement bien dépassé performance optimale dans les derniers tours.

Qu’avez-vous donc tiré de cela ?

D’abord de la déception car, du point de vue du cockpit, je n’ai vraiment pas fait d’erreurs. J’ai fait une course limpide et solide, j’ai bien géré les pneus mais j’ai un peu trop souffert de ma stratégie en termes de performance et de rythme global.

Ensuite, comme on l’a vu lors des trois premières courses, toutes les équipes et tous les pilotes sont encore en train d’apprendre ces pneus. Il faut donc prendre cela comme une nouvelle expérience, l’intégrer et aller de l’avant. On apprend tous des courses et on pourra réutiliser cela de manière positive aussi tôt que possible.

Enfin, il faut dire que nous n’avions pas vraiment une voiture pour la gagne dimanche. Quand vous avez une voiture très performante, cela rend toujours la stratégie plus facile. Et quand vous êtes obligés de piloter à la limite, vous êtes parfois poussé à prendre un risque ou à trouver la stratégie plus que parfaite. Nous n’avons jamais dit que c’était facile et c’est aussi une bonne chose que d’avoir la confiance nécessaire pour prendre des risques avec les arrêts aux stands. J’aborde les deux prochaines courses en étant plus confiant sur notre capacité à retrouver notre position habituelle en tête ou proche de la tête.

Justement, il semble que les performances de l’équipe étaient en baisse en Turquie ? Pouvez-vous rebondir en Espagne et à Monaco ?

En Turquie nous avions prévu d’introduire de nombreuses nouveautés très utiles pour la performance mais, pour plusieurs raisons, nous n’avons pas été en mesure de les avoir sur la voiture. Comme on l’a déjà dit, la bataille pour le titre est fondamentalement une bataille des développements et on a un peu stagné en Turquie car les progrès attendus n’étaient pas vraiment là.

Mais je sais maintenant comment notre équipe réagit et je sais que nos gars n’ont pas aimé notre performance en Turquie. Je suis donc assez confiant que nous pourrons avoir les pièces prévues pour la Turquie sur la voiture à Barcelone, et d’autres, et qu’elles apporteront performance et fiabilité.

Je sais que les designers font tout pour développer de nouvelles solutions et qu’ils poussent sur tous les fronts pour qu’on soit en mesure de gagner plus de courses.

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