Eddie Jordan : L’hypocrisie a assez duré

Si la manoeuvre de Ferrari hier a été quasi unanimement décriée, il y a certains partisans qui comprennent ce que la Scuderia a fait, dans l’optique du championnat du monde. Felipe Massa n’a vraiment plus aucune chance de titre, il le déclarait lui-même avant Silverstone, et Alonso a besoin de tous les points possibles pour être titré, dans un des championnats du monde le plus serré et le plus indécis qui ait pu exister.

Eddie Jordan est de ces partisans, bien qu’il critique la forme. "La façon dont cela s’est passé en course a été catastrophique ! Ferrari pense que le meilleur moyen de gagner le championnat c’est de déclarer Alonso comme premier pilote. C’est le déroulement du championnat qui en a décidé ainsi, pas de problème... mais Ferrari a très mal géré cela," analyse Eddie Jordan.

L’ancien patron d’écurie, aujourd’hui consultant pour la BBC, va même plus loin : il faut éliminer cette règle sur l’interdiction des consignes d’équipe, instaurée en 2002 après que Barrichello ait offert la victoire à Schumacher lors du Grand Prix d’Autriche, sur ordres de Jean Todt et Ross Brawn.

"Interdire les consignes d’équipe, c’est un non-sens, il faut revenir en arrière. L’hypocrisie a assez duré. De tout temps les équipes ont donné des consignes, maintenant elles sont juste déguisées. C’est à la FIA de régler cela. Au prochain conseil mondial, il faut effacer cette règle. Ferrari se pensait au dessus de ça hier mais pour le moment ce n’est pas le cas," conclut l’Irlandais.

La FIA devra choisir son camp lors du conseil mondial : punir sévèrement Ferrari ou reconnaître que les consignes d’équipe font partie intégrante de la Formule 1, même sous la forme déguisée qu’elle a pris ces huit dernières années. Les premières voix commencent en tout cas à s’élever ici ou là serait pour une libéralisation de ces consignes une fois le cap de la mi-saison ou des deux tiers de la saison passés...