Derek Warwick veut laisser les pilotes se battre en piste
Et ne pas les faire participer à l’élaboration des règles
Derek Warwick a régulièrement été nominé au poste de commissaire de course et a, de fait, une vue précise sur les règles appliquées en piste. Toutefois, l’ancien pilote ne comprend pas que des incidents puissent être réglés par les pilotes eux-mêmes, puisque les pilotes du haut de la grille participent à l’élaboration de règles, comme on a pu le voir avec les drapeaux bleus présentés aux retardataires.
"Les commissaires sont majoritairement issus de la FIA, ils connaissent les règles et savent comment les appliquer selon les incidents" explique l’Anglais. "J’essaie aussi de convaincre les pilotes, car je pense que les règles sont surtout faites pour les pilotes du haut de la grille. Les pilotes qui parlent lors des briefings de Charlie Whiting, comme Vettel, Webber quand il était là, ou Alonso, ce sont des gars expérimentés qui veulent faciliter leur propre course. Ce sont eux qui ont insisté sur les drapeaux bleus, sur la possibilité de dépassement des voitures sous voitures de sécurité, et ce genre de règles".
"Nous devons penser également aux pilotes en fond de peloton, enlever les drapeaux bleus et ces pénalités stupides, et revenir à une course plus disputée, à une lutte plus intense".
Selon lui, les pilotes doivent prendre leurs responsabilités et réapprendre leur métier : "Laissons les se rappeler comment dépasser quand ils prennent un tour à une autre voiture, comme nous le faisions. La F1 sera encore meilleure si des pilotes comme Lewis Hamilton, qui était très bon dans le trafic sans drapeaux bleus, l’est encore plus, et les gens voudront venir voir un tel spectacle".
"La F1 est devenue trop portée sur la sécurité et la santé" déclare-t-il au sujet des pénalités, distribuées en nombre. "On ne veut pas que les voitures soient plus dangereuses, des gens pensent que nous le voulons mais on ne peut pas le faire. Mais nous devons laisser les pilotes se battre, nous devons leur laisser faire des erreurs. Le problème se pose uniquement quand un pilote enchaîne les erreurs ou qu’il interfère avec la lutte pour le titre mondial".
Warwick a cependant reconnu qu’il n’est pas réaliste d’autoriser les pilotes à régler eux-mêmes les conflits les opposant : "Si un pilote me ralentissait en qualifications, on réglait ça directement. Ce ne serait pas possible, il y a trop de médias, trop de pression et l’image est trop importante, il y a trop d’argent en jeu".
Warwick continuera à officier en tant que commissaire désigné pour accompagner le collège qui sévit à temps plein en 2017. Il aidera à prendre les décisions concernant les pénalités appliquées aux pilotes.
"Je ferai quatre courses cette saison. Charlie Whiting m’a demandé d’être là en Australie car la course pourrait être agitée, puisque ce sera la première avec le nouveau règlement. J’aime beaucoup faire ça, c’est intéressant de voir la quantité de données que nous avons à notre disposition : la pression des freins, l’angle de braquage, la vitesse en sortie de virage... nous avons toutes les données instantanément".
"Il y a un ingénieur avec nous qui enregistre tout cela afin que nous puissions revenir sur chaque incident en ne nous basant pas uniquement sur ce que nous voyons à la télé, puisqu’il y a également 60 caméras sur le circuit et les caméras embarquées, on peut analyser chaque incident. Mon idée en tant que commissaire est de les laisser courir, nous leur laissons faire des erreurs car ça fait partie de ce qu’ils font. Plus on revient à ces fondamentaux, mieux c’est" conclut Warwick.