De Villota parle des conséquences de son accident et de ses doutes

L’Espagnole s’exprime enfin

Par Franck Drui

10 octobre 2012 - 12:42
De Villota parle des conséquences (...)

Avant la conférence de presse qu’elle a prévu demain à Madrid, Maria de Villota s’est confiée au magazine espagnol Hola sur son accident et les conséquences. Après s’être battue pour sa survie, elle doit vivre aujourd’hui avec des séquelles : outre la perte de son œil droit, elle doit vivre avec des migraines et des sens de l’odorat et du goût fortement dégradés.

"Je me souviens de tout, même du moment de l’impact. Quand je me suis réveillée, tout le monde était autour de moi et personne ne savait si j’allais pouvoir parler ou comment. J’ai commencé à parler en anglais parce que je croyais être à un check-up de la FIA et que l’infirmier était un entraineur. Ensuite mon père m’a demandé de parler en espagnol parce que mère ne comprenait que la moitié de ce que je disais. C’est là que je me suis rendu compte de tout, de ce qui était arrivé, où j’étais et pourquoi."

De Villota a maintenant une autre vision de la vie. "L’accident m’a donné une autre perspective sur la vie, sur les choses qui comptent. Maintenant je n’ai plus qu’un œil mais je vois plus de choses qu’avant. Avant, ma vie était une course contre la montre mais maintenant je mesure les choses autrement, sur une autre échelle de temps."

Elle a eu peur lorsqu’elle s’est vue pour la première fois dans un miroir. "Au début ils me couvraient l’œil avec un bandage et je ne pouvais pas le voir. Quand j’ai pu me voir dans un miroir, j’étais terrifiée. J’avais 140 points de suture au visage, comme si c’était du cordage pour bateau... et j’avais perdu mon œil droit. Je vais d’ailleurs devoir repasser une opération pour ça mais le plus dur est derrière moi maintenant."

Les séquelles sont importantes. "J’ai de gros maux de tête, des migraines. Les médecins ne savent pas combien de temps cela durera. Peut-être des années. Je dois aussi contrôler mes efforts pour ne pas augmenter la pression intra-cranienne. J’ai aussi perdu une grande partie de l’odorat et du goût. Maintenant j’aime les choses qui ont un goût très, très fort."

Que va maintenant faire Maria de Villota ? Elle n’a pas décidé si elle souhaitait un jour reprendre la compétition.

"Je ne sais pas, cela dépend aussi de savoir si l’on va à nouveau m’accorder une licence. Aux USA, il y a des pilotes qui court avec un seul œil et qui ont toujours une licence. Ce qui est vrai c’est que vous perdez la profondeur de champ, la perspective. Je me demande maintenant si mon futur est toujours d’être pilote ou si je dois faire autre chose dans ma vie. Je ne sais pas encore. Ma vie va maintenant au-delà de mon rêve dêtre pilote de F1. J’avais réussi à l’être."

De Villota sait déjà une chose : elle veut en tout cas aider à faire progresser la sécurité pour que de tels accidents n’arrivent plus. "Nous voulons tous voir des leçons tirées de ce qui est arrivé, pour éviter d’autres accidents à l’avenir. Mon intention est d’aider à améliorer la sécurité, surtout sur ces tests aérodynamiques parce que sur des circuits normaux, tout est sous contrôle. Pas dans ce genre de tests en ligne droite."

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