Quand Boullier était ‘sûr à 100 %’ qu’Alonso abandonnerait McLaren en rase campagne
Un documentaire revient sur les coulisses d’une intersaison calamiteuse
Le documentaire Grand Prix Driver, sorti cette semaine sur Amazon Prime, revient sur les coulisses de la préparation hivernale de McLaren-Honda pour la saison 2017.
De l’intérieur, le documentaire livre un témoignage unique sur les désillusions croissantes de McLaren envers Honda, puisque les essais de Barcelone apportent leur lot invraisemblable de casses moteur. Attention, spoilers...
Dès l’allumage du moteur (« fire-up »), les corbeaux volaient au-dessus de Woking : Honda n’était pas même arrivé à démarrer le V6 pour la première fois, et il a fallu que les ingénieurs japonais s’y prennent « à l’ancienne », manuellement !
Surtout, le documentaire montre un Eric Boullier, le directeur de la compétition de McLaren, de plus en plus inquiet à mesure que les essais de Barcelone tournent à la déconfiture.
Le Français, lors d’une discussion informelle avec Jonathan Neale, le directeur des opérations, confie alors son pessimisme sur la situation de Fernando Alonso.
« On doit parer à toutes les éventualités. Les commentaires de Fernando Alonso posent problème » avance Jonathan Neale.
« Fernando va me dire… ‘Vous savez quoi ?’ » poursuit Eric Boullier. « Ciao bello ! Je me tire ! Il ne restera pas. J’en suis certain à 100 %. »
L’entrevue terminée, et devant la caméra, Eric Boullier explique alors qu’il s’efforce de maintenir tout simplement McLaren en vie lors de cette passe difficile.
« Après ces tests, Fernando Alonso était exaspéré. Il a dit à demi-mot : ‘Je vais peut-être reconsidérer ma décision de courir cette saison, car je ne vais pas de nouveau être en mode survie une autre année’. »
« Ma principale préoccupation dans ces moments, c’est de faire en sorte que l’écurie ne s’effondre pas. Sinon, c’est l’effet domino. (…) Quand vous êtes faible, les autres viennent recruter qui ils veulent chez vous. Il faut des années pour créer une bonne équipe de F1, mais elle peut disparaître en six mois. »
En divorçant de Honda pour passer chez Renault, McLaren a finalement réussi à convaincre Fernando Alonso de rester, contrairement aux craintes d’Eric Boullier. Mais cette année, nul doute que l’écurie de Woking n’aura plus le droit à l’erreur. ..