Cyber-sécurité en F1 : faut-il craindre le pire ?
Un expert tire la sonnette d’alarme
Acronis est une société informatique spécialisée dans la protection des données numériques. L’entreprise compte 500 000 entreprises partenaires qui utilisent ses technologies dans plus de 145 pays différents. En F1, Acronis est également investie dans le sponsoring de Toro Rosso.
C’est justement en tant qu’expert des données informatiques que le PDG d’Acronis – et docteur en physique -, Serguei Beloussov, a alerté le paddock sur la sécurité informatique des écuries de la discipline.
« Je suis surpris qu’il y ait très peu d’inquiétude autour de la sécurité informatique en Formule 1. Donc quelque part, j’imagine que la F1 n’est pas une cible importante pour le moment. C’est surprenant pour moi parce que je suis très familier avec les coulisses du monde de la sécurité informatique, et tout le monde est une cible. Par exemple, nous, nous connaissons des attaques de sécurité tous les jours, comme Microsoft, Google, comme n’importe qui. »
De nos jours, toutes les données des écuries sont enregistrées sur des serveurs. On imagine la catastrophe si une équipe venait à perdre ou à se faire voler l’ensemble de son travail ! Mais l’informatique est également présente à bord, notamment par l’intermédiaire des multiples capteurs qui informent en temps réel le muret des stands sur le comportement des monoplaces via la télémétrie.
Là encore, ces capteurs pourraient être piratés, précise Serguei Beloussov. « C’est relativement facile d’attaquer des capteurs. Je comprends, techniquement et mécaniquement, comment le faire. Et je suis surpris que personne ne les pirate. Je n’ai aucune mauvaise intention, mais je pense que ce sera une inquiétude pour la F1 et il y a vraiment des besoins de cryptage et de protection des données pour rendre meilleure Toro Rosso, et je l’espère d’autres écuries. Mais protéger leurs réseaux et leurs systèmes, je pense que ce devrait être aussi un sujet d’inquiétude pour les équipes, et ça ne l’est pas actuellement. »
Volonté de noircir le problème afin de vendre davantage de solutions ? Ou réel motif d’inquiétude ? Quoi qu’il en soit, les directeurs d’écurie ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas…