L’IRC en terrain mondial

au Rallye d’Argentine

Par Franck Drui

15 mars 2010 - 21:09
L'IRC en terrain mondial

Cela fait trente ans que l’Argentine est un des terrains favoris du rallye Mondial. Après leur excursion – réussie – au Brésil, l’Intercontinental Rally Challenge et Peugeot ne pouvaient laisser s’échapper l’occasion de rendre visite aux spectaculaires chemins de terre de la province de Cordoba.

Il y a dix jours à peine, Kris Meeke et Peugeot, champions IRC en titre, remportaient au Brésil leur première victoire 2010. Si la plupart des équipages et mécaniciens sont rentrés pour quelques jours en Europe, voitures de course et pièces de rechange ont été envoyées à 2200 km plus au sud, à Villa Carlos Paz, station balnéaire située sur les rives du Lago da Roque et centre traditionnel du Rallye Argentina. « Au Brésil, au contraire de mes rivaux, j’avais l’avantage de l’expérience du terrain », reconnaît Kris Meeke. « En Argentine, ce sera l’inverse : plusieurs de mes adversaires ont déjà couru là-bas tandis que moi je me suis contenté de prendre part une seule fois aux reconnaissances. » Encore était-ce en 2005 ! Cela n’empêche pas le Britannique d’avoir une certaine idée des difficultés qui l’attendent : « Les chemins de terre argentins ont un revêtement nettement plus dur, plus cassant, avec de nombreuses saignées de nature à mettre à mal les roues ou les suspensions, et de nombreux franchissements de rivière. » Selon les observateurs locaux, les pluies ont été fréquentes ces derniers mois et certaines routes sont en moins bon état que jamais. Même si les organisateurs ont eu la bonne idée d’éviter les tronçons de Giulio Cesare et de El Condor, par le passé théâtres de trop d’abandons, de nombreuses embûches se dresseront sous les roues des concurrents, dont les célèbres La Cumbre – Agua de Oro et Ascochinga – La Cumbre. Omniprésents, le brouillard et les nuages y empêchent souvent de découvrir à temps les obstacles.

Pour l’occasion, Peugeot Sport propose un « set up » spécifique à tous les teams alignant une 207 Super 2000 : « Le terrain argentin est nettement plus sinueux et comporte beaucoup de « vertical », comme nous le disons dans notre jargon », analyse Bertrand Vallat, l’ingénieur chargé du développement de la 207 Super 2000. « Cela signifie qu’il faut maximiser la capacité d’absorption des chocs sans trop perdre en équilibre. La dégradation des revêtements entre le premier et le deuxième passage sur les spéciales est un autre problème. Les équipes sont amenées à jouer sur les réglages, voire sur les hauteurs de caisse. Enfin, il y a les multiples gués. » Ceux-ci sont particulièrement nombreux dans la région de Santa Rosa de Calamuchita, à 100 km au sud de Villa Carlos Paz, où la première étape est concentrée. « L’essentiel est de mener à bien le traitement préventif de protection du moteur et, surtout, de l’électronique » poursuit Bertrand Vallat. « Dans ce domaine, il reste souvent une part d’inconnue… que nous tentons de réduire au maximum. »

Le déclic pour Bruno Magalhaès ? En soutien de Kris Meeke, le Portugais Bruno Magalhaès et le Brésilien Daniel Oliveira seront eux aussi au volant de 207 Super 2000. « J’ai profité de la manche brésilienne pour retrouver mon rythme sur la terre et adapter la Peugeot à mon pilotage sur ce terrain », précise Magalhaès. « En Argentine, mes ambitions sont de réussir un résultat. »

Kris Meeke est plus clair encore, il veut vaincre : « Il va falloir faire preuve d’intelligence, de modération et d’endurance dans les efforts car le kilométrage de spéciales est nettement plus élevé qu’au Brésil. » On peut compter sur la maturité du Britannique pour que ce soit le cas.

Recherche

Info Motorsport

Photos

Vidéos