Sainz : à Bakou, la voiture de sécurité n’était pas… sécuritaire pour les pilotes

Un paradoxe expliqué

Par Alexandre C.

27 juin 2017 - 17:38
Sainz : à Bakou, la voiture de (...)

Si le Grand Prix de Bakou fut particulièrement animé, ce fut aussi en raison des multiples relances de la course derrière la voiture de sécurité – une relance de la voiture de sécurité provoquait un accident, qui appelait une nouvelle voiture de sécurité, qui appelait un nouvel incident…

Le caractère étroit de certaines portions du circuit urbain de Bakou n’a bien sûr pas aidé à apaiser une course devenue rapidement chaotique. Mais Carlos Sainz – qui a fini 8e de l’épreuve après être parti en tête-à-queue au premier tour – pointe une autre caractéristique dangereuse du circuit : la ligne blanche de voiture de sécurité (après l’avoir dépassé, les pilotes peuvent attaquer) n’est pas franchie avant le virage 20, juste avant la ligne droite d’entrée aux stands.

Par conséquent les pilotes sont amenés à ralentir entre les virages 16 et 20, qui se passent pourtant à fond ou quasiment à fond en temps normal.

« La relance de la course, c’était probablement le moment le plus dangereux. Les leaders attendaient derrière la ligne de la voiture de sécurité pour redémarrer et dans le même temps, ils étaient à la fois lents et rapides. Pour les gars à l’arrière, eh bien, nous étions toujours dans les virages, et il y a des murs qui nous séparent des leaders, donc nous ne pouvions pas voir si leur allure était lente ou rapide. Donc soudainement, nous sommes à fond, en 6e, 7e vitesse, et alors, les leaders freinent de nouveau. Pour moi, c’est un peu dangereux. »

Le pilote Toro Rosso veut donc que la situation change l’an prochain et a d’ores et déjà une suggestion à offrir à Charlie Whiting.

« Probablement, l’an prochain, ils devraient mettre une règle selon laquelle le leader serait obligé d’accélérer à partir du virage 16, et d’être à fond à partir de ce virage, parce que vous ne pouvez pas aller lentement après, en ralentissant, en freinant tout le temps dans une si longue ligne droite. Soudainement, vous accélérez et puis vous freinez de nouveau. »

« Si j’avais été à la place des leaders, alors j’aurais probablement fait la même chose. Ce n’est pas de leur faute. Nous aurions tous, je pense, essayé d’éviter au maximum d’être suivis de près durant cette ligne droite. C’est simplement à cause de la règle. Si vous voulez être un peu plus prudent et vous assurer de n’avoir plus d’accident, alors, il faut changer la règle. Sinon, encore plus de choses se passeront à Bakou. »

Carlos Sainz pense-t-il enfin que le drapeau rouge était nécessaire afin d’évacuer les débris sur la piste ? Une simple voiture de sécurité n’aurait-elle pas suffi ?

« Je pense qu’en général, toutes les interventions [des commissaires de piste] lors de ce week-end ont été assez lentes. Je ne sais pas si le drapeau rouge était indispensable, peut-être que oui, parce qu’il y avait beaucoup de débris, je ne sais pas. »

« Je comprends que la FIA ait pris ce genre de décision, parce que vous voulez simplement éviter que les voitures refroidissent leurs pneus, et vous voulez aussi éviter des relances totalement folles. Je pense que la FIA en avait un peu assez de ces relances folles. Ils ont dit : faisons grimper les températures des pneus [avec les couvertures chauffantes] grâce à un drapeau rouge, nettoyons la piste proprement, évitons toute crevaison à haute vitesse, et redémarrons la course. »

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