Le défi de Yas Marina, côté moteur

Renault nous explique cela

Par Franck Drui

31 octobre 2012 - 13:45
Le défi de Yas Marina, côté moteur

Une semaine tout juste après la manche indienne, le Championnat du Monde de Formule Un de la FIA reste en Asie avec le Grand Prix d’Abu Dhabi, organisé sur le circuit de Yas Marina. Constitué d’une série de virages à basses et moyennes vitesses, le tracé de 5,554 kilomètres serpente autour de la marina du même nom avant de passer sous le célèbre Yas Hotel.

Le moteur Renault possède un beau palmarès avec deux tiers des meilleurs tours, des pole positions et des victoires décernées sur ce circuit.

Les faits marquants du Grand Prix d’Abu Dhabi

Le besoin de puissance est assez élevé à Yas Marina avec deux longues lignes droites. 55 % du tour sont couverts à pleine charge avec une vitesse moyenne de 190 km/h. Selon ces chiffres, Abu Dhabi ressemble à Montréal. La ligne droite entre les virages 7 et 8 mesure près de 1,2 kilomètre. Le RS27 reste à pleine charge durant 14 secondes pour permettre à la monoplace d’atteindre 310 km/h.

Dans la seconde partie du circuit, une concentration de courbes à basse et moyenne vitesse réclame moins de puissance. Le virage 7, le plus lent, est similaire à la grande épingle de Monaco. Le frein moteur doit être particulièrement efficace pour que le train arrière soit le plus stable possible en entrée de courbe. Le moteur doit être aussi réactif, car la sortie de l’épingle amène vers la longue ligne droite. Le moindre temps perdu à cet endroit peut coûter de la vitesse de pointe et pénaliser la performance.

La troisième portion, qui va des virages 11 à 21, est une succession de virages à droite à prendre sur les deuxième et troisième rapports. La vitesse moyenne de cette section est de 160 km/h. Le RS27 doit être le plus disponible possible dans cette portion lente tout en ayant un temps de réaction optimal entre les virages.

La sélection de l’étagement de la boîte de vitesses peut être complexe. Les lignes droites réclament une septième très longue, mais toute la section de virages à droite nécessite des rapports très proches pour les courtes accélérations reliant les changements de direction.
Après l’Inde et son atmosphère polluée, Abu Dhabi est un autre circuit où le sable et d’autres poussières peuvent être ingérés par le moteur. Les filtres à air dessinés par Renault Sport F1 seront bien utiles pour éliminer ces particules sans faire baisser les performances.

Pastor Maldonado, Williams F1 Team

Abu Dhabi est un circuit moderne assez commun avec une longue ligne droite et une séquence de virages serrés. Il est nécessaire d’avoir un bon étagement de boîte pour être efficace entre les virages, mais il faut aussi un septième rapport assez long pour avoir une bonne vitesse de pointe dans la ligne droite de stands. Le moteur doit être très efficace, à tous les niveaux.

Rémi Taffin, Responsable des opérations piste Renault Sport F1

Yas Marina est une piste moderne composée de tous les attributs de ce type de circuit. Il y a deux longues lignes droites et une variété de virages à basse ou moyenne vitesse avec de grands dégagements. Le tracé est assez compliqué pour les moteurs, dans la lignée de Montréal ou Silverstone.

Les conditions et les horaires rendent encore plus difficiles les choix de réglages. Les réactions de la monoplace évoluent selon le moment de la journée. Lorsque l’on commence à 30°C et que l’on termine à 20°C, l’adhérence de la piste change. Le moteur doit s’adapter à ces nouveaux paramètres.

La consommation d’essence est également supérieure à la moyenne, en particulier à cause de la nature du dernier secteur. Cette caractéristique est accentuée par la faible altitude de Yas Marina. Nous sommes au niveau de Melbourne en termes de poids embarqué en début de Grand Prix.

Nous sommes impatients d’être au départ de cette course. En Inde, la moitié des monoplaces du top 10 était propulsée par un moteur Renault. Alors que le championnat est en train de se jouer, nous sommes encore plus motivés.

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