Défier Ferrari, une chimère pour Force India ?

Une opportunité en 2017

Par Alexandre C.

22 septembre 2016 - 17:31
Défier Ferrari, une chimère pour (...)

Directeur adjoint de Force India, Bob Fernley est conscient que son écurie peut réaliser la meilleure saison de son histoire si elle réussit à ravir la 4e place du championnat des constructeurs à Williams – et cela, avec moins de moyens que l’écurie de Grove. N’est-ce pas une saison miraculeuse pour Force India ?

« Non, je ne pense pas que ce le soit vraiment, et je ne pense pas que nous luttons au-dessus de nos moyens. Je pense que nous avons montré ces dernières années une progression constante en termes de performance, et ce n’est pas un accident. C’est le fait d’un investissement, c’est grâce à notre personnel – notre équipe est très dévouée et très talentueuse. De ce point de vue, je pense que notre performance est telle qu’elle devrait l’être. »

« Vous n’avez pas besoin de lancer de l’argent par la fenêtre pour avoir des résultats, et c’est clairement prouvé. D’un autre côté, vous avez toujours besoin d’avoir un budget suffisant pour être capable de maintenir ce processus de développement. Je pense que toute la F1 dépense trop de toute façon. »

Force India n’a peut-être pas plus de moyens que son concurrent, mais n’est-elle pas tout simplement plus fine, plus maligne, apte à saisir toutes les opportunités qui se présentent à elles ?

« Non », répond Fernley, « je pense que le secret de Force India est de pouvoir faire ce qu’il faut faire, et nous le faisons très bien. Nous n’avons pas des grosses ressources, d’un point de vue financier ou humain, pour être capable de poursuivre plusieurs cibles et de regarder différents éléments dans le développement. De notre point de vue, l’équipe technique doit décider de sa direction pour trouver la meilleure performance, et ensuite ils espèrent la dénicher, et nous ne sommes pas distraits par d’autres domaines. Je pense que telle est la clef : rester simple, et faire ce que vous faites très bien. »

Le développement en effet semble être un des points forts de Force India, qui a su dépasser Williams en cours de saison grâce à des évolutions bienvenues.

« Si vous revenez quelques années en arrière, la conversation était exactement l’inverse. Nous commencions bien et notre pente était descendante. (…) A l’hiver 2014, nous avons procédé à notre transition de notre propre soufflerie vers celle de Toyota, et pour faire cela, nous avions besoin d’une période où nous ne pourrions pas progresser. C’était le cas pour le design, parce qu’il était temps de le faire pour rattraper ensuite à nouveau le temps perdu en réglant les problèmes actuels. Cette année, c’est une année normale, mais si vous regardez nos quatre premières courses et que vous les analysez, ce n’était pas un manque de performances, c’était dû aux circonstances. Lors de deux courses, les deux voitures ont été éliminées dans les deux premiers tours. En soi, la voiture n’était pas ‘mauvaise’ durant les quatre premières courses, vous avez simplement vu une grosse évolution arriver, et ensuite la performance, mais tout ce qui est vraiment arrivé, c’est que nous avons performé ainsi que nous le devrions. L’évolution était importante, mais au début de la saison, la voiture était vraiment capable de rester dans le top 10. »

Bob Fernley est présent chez Force India depuis les débuts de l’écurie (ancienne Spyker, Midland et Jordan). Croyait-il vraiment que cette structure serait capable de jouer les podiums, comme à Bakou cette année ?

« C’est toujours l’objectif. Je crois que ce qui est sympathique avec Force India, c’est l’équipe que nous avons, le personnel que nous avons, qui est très, très motivé. Je pense que tout est possible. Même si nous sommes dans notre programme de l’an prochain, et disons que nous finissons 4e cette année… nous serions très précautionneux pour penser que c’est la première année où nous développons une voiture avec un temps de soufflerie limité pour toutes les équipes, et nous sommes à égalité avec elles. Pourquoi ne pourrions-nous pas défier Ferrari ? Je pense que c’est l’esprit, nous ne nous fixons pas nous-mêmes des limites, nous essayons de nous pousser jusqu’au plus haut niveau. »

Jusqu’au titre, donc ? « Si vous regardez notre budget, et si vous regardez ceux des trois écuries de pointe devant nous, il y a une différence d’au moins 200 millions. Pouvons-nous lutter contre ces équipes avec notre budget ? Probablement pas. Mais nous en avons effrayé quelques-unes par le passé. Williams a fait un travail fantastique eux aussi, avec un budget qui n’est pas bien plus important que le nôtre. Bien sûr, ils n’ont pas beaucoup plus de ressources que nous, pour le moment, mais nous pouvons le faire. Je pense qu’il s’agit d’une attention portée sur les détails. Ce que vous recherchez, c’est de pouvoir progresser si des équipes plus grosses sous-performent. »

« Je pense que nous avons été toujours innovants. Nous avons été la première équipe à conclure ce genre d’accord [partenariat technique] avec McLaren – c’était visionnaire, du jamais vu en F1. Nous étions la première équipe à faire rouler durant les essais libres nos pilotes de réserve, pour s’assurer qu’ils soient prêts. Il y a un certain nombre de choses, si vous regardez en arrière, que Force India a trouvées en innovant. Comme petite équipe, nous avions besoin de penser différemment, et nous le faisons toujours aujourd’hui. »

L’ambiance chez Force India semble être naturellement moins pesante que dans de grandes structures, plus familiale. « Je pense que vous pouvez le voir. Nous sommes une écurie de course et j’aime penser que nous sommes une équipe de la vieille école. » Cette saison, cette grande famille doit pourtant compose sans son père, Vijay Mallya, qui ne peut quitter le territoire britannique pour des raisons judiciaires. « Il me manque beaucoup. J’aime quand Vijay est là », confie Fernley. « C’est son équipe, ce n’est pas la mienne. Nous adorons qu’il soit ici comme tête de proue, parce que c’est un personnage, il fait du très bon boulot. »

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