Bon anniversaire à Mark Webber !

36 ans aujourd’hui

Par Franck Drui

27 août 2012 - 06:50
Bon anniversaire à Mark Webber !

Né le 27 août 1976 à Queanbeyan, Mark Webber, fils d’un vendeur de motocycles, débute sa carrière sur deux roues.

En 1991, à l’âge de 14 ans, il commence à courir en Karting. Deux ans plus tard il est champion régional de Nouvelle-Galles du Sud. L’année suivante son père lui achète une Formule Ford Van Diemen ayant appartenu au champion de V8 Super Car Craig Lowndes. En parallèle Mark exerce la profession de professeur de pilotage pour financer sa carrière. Quatorzième du championnat australien de Formule Ford en 1994, il remporte ses premières victoires en monoplace en 1995 et termine la saison quatrième au classement général. Cette année-là il s’associe avec Ann Neal qui va devenir son manager et obtient un contrat de parrainage avec la société australienne Yellow Pages, qui va le soutenir pendant sept ans.

Fin 1995 Mark, poussé par Neal, quitte son Australie natale pour l’Europe. Engagé par l’équipe Van Diemen, il termine troisième du Formula Ford Festival de Brands Hatch. En 1996, Mark remporte plusieurs succès et termine vice-champion de Grande-Bretagne de Formule Ford. Il est aussi le vainqueur du prestigieux Formula Ford Festival.

Il passe en F3 anglaise en 1997, avec l’équipe Alan Docking Racing. Cette saison sera très difficile pour l’Australien, en proie à des soucis financiers. Le rugbyman David Campese lui viendra finalement en aide et Mark peut finir la saison, avec une quatrième place finale.

Mercedes décide alors de faire confiance à ce jeune pilote pour son équipe d’Endurance. Il est ainsi associé à l’expérimenté Bernd Schneider pour disputer le championnat FIA-GT 1998. Cette première saison est très positive puisque son équipage remporte cinq victoires et le titre de vice-champion. Il fait également ses débuts aux 24 heures du Mans sur une Mercedes CLK-LM, mais doit très vite abandonner, après dix-neuf tours.

Pour 1999 Mercedes se retire du FIA GT afin de se concentrer sur les 24 heures du Mans. Webber est choisi pour piloter une CLR de la marque à l’étoile aux côtés de Jean-Marc Gounon et Marcel Tiemann. Mais l’épreuve manque à deux reprises de tourner au drame. La Mercedes possède en effet un problème aérodynamique qui l’a fait s’envoler. Aux essais Webber connaît ainsi un terrible accident dans le virage d’Indianapolis dont il sort miraculeusement indemne. Au warm up, il est victime d’un accident similaire à Mulsanne. La voiture part dans les airs et s’écrase sur le toit. Mark s’en titre une nouvelle fois sans blessure mais le week-end s’arrête là pour lui. Lors de la course, La Mercedes de Peter Dumbreck connaît le même sort, sans dommage pour le pilote, mais ces incidents contribuent au retrait de Mercedes du monde de l’Endurance.

Fin 1999, Mark Webber décide de revenir en monoplace et négocie avec l’écurie Arrows pour obtenir un volant, sinon en Formule 1 du moins en F3000. Il est nommé pilote essayeur de l’équipe de F1 et est engagé par European Arrows, l’écurie de F3000 de la marque de Leafield. Ce team est dirigé par un compatriote de Mark, le milliardaire australien Paul Stoddart. Pour cette saison 2000, Webber l’emporte dès la seconde manche à Silverstone et signe en tout quatre podiums, ce qui lui permet de finir troisième du championnat international de F3000.

Pour 2001, Webber quitte Arrows et est approché par Benetton-Renault. Testé au cours de trois jours d’essais libres sur une F1, il est engagé par cette équipe comme pilote essayeur. Flavio Briatore, le patron de l’écurie, devient le manager de Mark, en échange de quoi il finance sa deuxième saison de F3000. Mark dispute celle-ci avec la prestigieuse écurie Super Nova. Il connaît un début de saison difficile, avec trois scores vierges en quatre courses, contrebalancés il est vrai par une victoire à Imola. A partir de la mi-saison cependant, il devient un sérieux candidat au titre face au Britannique Justin Wilson, grâce à deux succès à Monaco et à Magny-Cours. Hélas, il vit ensuite une fin de saison catastrophique, marquée par quatre abandons consécutifs, et laisse ainsi les lauriers à Wilson. Il finit tout de même vice-champion du monde de F3000.

A la fin de la saison, Benetton remplace Webber par Fernando Alonso au poste d’essayeur. Toutefois Briatore ouvre enfin les portes de la F1 à son client en lui offrant un volant chez Minardi, écurie dirigée par une vieille connaissance de Mark : Paul Stoddart.

2002 marque donc les débuts de Mark Webber dans la catégorie reine des sports mécaniques. A 26 ans, il est le premier Australien à y apparaître depuis David Brabham en 1994. Dés sa première course à domicile à Melbourne, il parvient à arracher les deux points de la cinquième place, grâce notamment à un violent carambolage au départ qui a éliminé près de la moitié du peloton. Dans les derniers tours de la course il a du farouchement résister à la Toyota de Mika Salo, mais c’est le très expérimenté Finlandais qui est finalement parti à la faute. Le reste de la saison le voit retourner à un niveau habituel pour une Minardi : le fond de grille, même s’il obtient quelques résultats honorables, comme une huitième place en France. Dans la fournaise hongroise, il réalise un petit exploit en terminant la course bien que privé de tout ravitaillement en boisson.

Mark Webber termine cette première saison quinzième, avec les deux points marqués en Australie, deux unités qui permettent à Minardi de terminer devant Toyota et Arrows au classement des constructeurs.

L’Australie pense avoir trouvé son nouveau prodige et pour 2003, Mark passe à l’étage au-dessus en signant chez Jaguar.

Il y fait une belle saison malgré un début de championnat difficile (quatre abandons, dont un violent accident au Brésil, lors des quatre premières courses), sa grande régularité lui permet ensuite de marquer dix-sept des dix-huit points de Jaguar cette saison, et même de mener le GP des États-Unis durant deux tours (à la faveur des ravitaillements). Toutefois, il ne parvient pas à faire mieux que sixième (au Nürburgring, à Magny-Cours et à Budapest), et son meilleur résultat reste alors celui obtenu avec Minardi en 2002. De plus, il fait du petit bois de ses deux équipiers, le maladroit Antonio Pizzonia dans un premier temps puis son ancien rival de F3000 Justin Wilson. Il finit le championnat à la neuvième place, ce qui le meilleur résultat obtenu par un pilote Jaguar.

L’année 2004 est beaucoup moins bonne pour Mark. Cependant il la commence par un exploit en Malaisie : il se qualifie en première ligne aux côtés de Michael Schumacher. Malheureusement, une trop grande pression lui fait rater son départ, et il abandonne peu après sur tête-à-queue. Par la suite, il s’aperçoit que la Jaguar R5 est une monoplace médiocre qui ne peut lui permettre d’accrocher les points à la régulière. Il n’inscrit que sept points, son meilleur résultat étant une sixième place à Hockenheim. Il aurait certes pu faire mieux si la Jaguar avait été plus fiable ou s’il n’avait été pris dans des incidents stupides, notamment avec son équipier Christian Klien. En effet il s’accroche à deux reprises avec celui-ci : au départ du GP du Canada et surtout au Brésil, où leur incompréhension dans les Esses de Senna entraîne l’abandon de Webber.

Treizième au général, Mark Webber peut être déçu de cette seconde saison avec Jaguar, mais un autre défi l’attend.

Mark est devenu une valeur sûre de la F1. Frank Williams ne s’y est pas trompé et fait signer pour 2005 ce jeune prodige. Chez Williams-BMW, on espère beaucoup en début de saison : voiture hors de la lignée des précédentes monoplaces, moteur fiable... La saison s’annonce bonne.

Mais en début d’année, Mark ne se montre pas sous meilleur jour. Ratant souvent ses départs et provoquant plusieurs accrochages (avec Fisichella à Sepang et avec Montoya au Nürburgring), il est en plus dominé par son équipier Heidfeld. Il obtient malgré tout son premier podium à Monaco, mais derrière le pilote allemand.

En deuxième partie de saison, Mark est bien meilleur et rapporte à l’équipe quelques places d’honneur, mais hélas, sa Williams n’est alors plus à la hauteur, la faute à une situation devenue insoutenable après l’annonce de BMW qui quitte Williams pour racheter Sauber. Les monoplaces de Sir Franck se retrouvent alors plus proches du fond de grille que des Renault et autres McLaren...

Mark réussit tout de même à terminer quatrième à Spa et Suzuka. A Interlagos, comme l’année précédente avec Klien, il voit sa course ruinée à cause d’un accrochage avec son équipier Pizzonia, qu’il avait déjà côtoyé chez Jaguar. Il finit le championnat au dixième rang, ce qui est décevant pour un pilote qui était placé en début de saison parmi les outsiders pour le titre de champion du monde.

En 2006, Mark continue chez Williams, passée au moteur Cosworth, et une nouvelle fois, on attend beaucoup de lui et de son équipe. Mais la saison est un cauchemar pour lui, la faute à une voiture à la fiabilité aléatoire.

Pourtant, tout avait bien commencé : à Bahreïn, pour l’ouverture du championnat, il finit sixième. En Malaisie, les ennuis commencent avec une casse moteur. Le sort s’acharne sur Webber, à domicile, en Australie, il mène la course durant deux tours avant de se ranger sur le côté : transmission cassée. Trois points à Imola et un dépassement sur Raikkonen plus tard, il retombe dans les oubliettes, abandon en Europe, neuvième en Espagne. A Monaco, il se qualifie deuxième, derrière Alonso et devant Raikkonen. Troisième après une erreur, il mène durant un tour... avant d’abandonner à nouveau sur un problème technique. Le reste de la saison est pire encore.

Il s’accroche au départ en Grande Bretagne puis réussit à finir le GP du Canada, mais en douzième position seulement. Nouvel accrochage aux Etats-Unis puis c’est un pneu qui éclate en France, et quinze jours plus tard, en Allemagne, c’est à nouveau le moteur qui le trahit alors qu’il était cinquième... Après une sortie de piste en Hongrie, il voit le bout du tunnel en Turquie, avec une dixième place à la clef.

Ironie du sort, à Monza, circuit où les moteurs sont terriblement sollicités, il finit la course avec son médiocre Cosworth. Mark marque les premiers points de Williams depuis le Grand Prix de Chine à Shanghai, où il termine huitième. Victime d’un accident au Japon, il est bousculé par son équipier Rosberg au Brésil... C’est la troisième fois de suite que Mark abandonne au Brésil après un accrochage avec son équipier. Une saison cauchemardesque donc pour l’Australien.

En 2007, Mark quitte Williams, en pleine restructuration (arrivée de Toyota) pour la jeune équipe Red Bull, motorisée par Renault. Une équipe qu’il connaît déjà, puisque issue du rachat de Jaguar.

La RB3, qui ressemble aux précédentes McLaren (en raison de l’arrivée d’Adrian Newey) présente un bon potentiel, pourtant, le début de saison est difficile pour Webber, tout comme pour son équipe. Il ne marque pas de points sur les six premières courses de l’année, avant de terminer septième aux Etats-Unis. Il remarque ensuite des points au GP d’Europe, disputé sur le Nürburgring. Ce Grand Prix est neutralisé au bout de quatre tours à cause de la pluie, puis repart. Mark, profitant des déboires de ses concurrents, remonte à la troisième place, qu’il garde jusqu’au bout malgré la pression de Wurz, empochant ainsi le deuxième podium de sa carrière.

Il se fait également remarquer au mont Fuji. Ce jour-là, alors qu’un déluge s’abat sur le circuit, l’Australien parvient à éviter les pièges et à obtenir la deuxième place jusqu’à l’intervention de la voiture de sécurité à vingt tours du but. Durant cette phase, il est percuté par le jeune Vettel et doit abandonner, perdant ainsi un podium assuré. Il finit le championnat avec dix points, derrière son équipier David Coulthard. Malgré cette saison en demi teinte, il est reconduit par Red Bull pour une saison supplémentaire.

Le début de la saison 2008 est cependant excellent pour Mark. La Red Bull est rapide et enfin fiable, ce qui lui permet de finir six fois dans les points lors des huit premières courses. Il réalise sa meilleure performance à Monaco, avec une quatrième place. De plus il semble avoir pris un réel ascendant sur Coulthard, qui se rapproche de plus en plus de la retraite.

La deuxième partie de saison est en revanche très mauvaise. La Red Bull perd peu à peu toutes ses capacités, au profit de l’équipe B Toro Rosso, qui elle vient se mêler à la lutte pour le podium, sinon la victoire ! Webber, seul pilote Red Bull à pouvoir sauver l’honneur car Coulthard est complétement transparent, obtient encore quelques points grâce à trois huitième place obtenues à Spa, Monza et au Mont Fuji. Au Grand Prix d’Italie, il avait réussi la performance de se qualifier troisième, mais l’auteur de la pôle position n’était autre que le pilote Toro Rosso Sébastien Vettel, vainqueur le lendemain tandis que Webber doit se contente d’un petit point...

Ainsi, même s’il termine avec deux fois plus de points qu’en 2007, Webber peut garder de cette saison 2008 un souvenir très mitigé.

En 2009, l’Australien poursuit avec Red Bull. Coulthard enfin retraité, son nouvel équipier n’est autre que le jeune prodige Sebastian Vettel. Durant l’hiver, Mark subit un grave coup dur : il est renversé par une voiture alors qu’il circulait à vélo et se fracture ainsi la jambe. Grâce à une intense rééducation, il parvient à être prêt pour le premier Grand Prix à Melbourne, mais il boitera encore pendant de nombreux mois.

Mark aurait eu tort de rater le championnat 2009. La nouvelle réglementation technique a en effet bouleversé la hiérarchie entre les écuries, et la Red Bull RB5 créée par Adrian Newey se révèle comme une des meilleures voitures du peloton. Ce sont malgré tout les Brawn-Mercedes de Button et de Barrichello qui vont dominer la première partie de la saison.

Le début de championnat de Mark est certes comme souvent difficile : accrochage au départ en Australie, sixième place en Malaisie. Au GP de Chine, disputé sous la pluie, il est le parfait dauphin de Vettel et signe avec lui le premier doublé Red Bull. Cette deuxième place est aussi son meilleur classement en carrière. Néanmoins ce résultat ne reflète la hiérarchie qui s’est installée dans l’équipe austro-britannique : Webber parvient à faire jeu égal avec son jeune coéquipier. Après une course catastrophique à Bahreïn, Mark entame une série de très bons résultats : troisième en Espagne, cinquième à Monaco, deuxième en Turquie, il se rapproche de plus en plus de son premier succès en carrière tout comme des premières places du classement général.

A nouveau deuxième derrière Vettel à Silverstone, Mark connaît son premier moment de gloire au GP d’Allemagne disputé au Nürburgring. Le samedi, il signe facilement la première pole position de sa carrière et se place en favori pour la course. Le départ de celle-ci se déroule pourtant mal puisqu’il subit deux légers contacts avec Barrichello puis Hamilton, et se retrouve second derrière le Brésilien. Pis encore, la FIA le juge très arbitrairement responsable du choc avec Barrichello et lui inflige une pénalité. Qu’à cela ne tienne, la Red Bull est si rapide que Webber parvient à remonter sur Barrichello et à reprendre la tête de la course après le ravitaillement de celui-ci. Il remporte ainsi enfin sa première victoire en carrière, à bientôt 33 ans et après 130 courses disputées, un record de patience ! Surtout, il se place comme un sérieux prétendant au titre mondial. Après une troisième place à Budapest, il est deuxième au général à dix-huit points et demi de Button.

Il ne pourra toutefois pas rêver longtemps. En effet, il enchaîne ensuite une série de cinq couses consécutives sans marquer de point, ce qui annihile ses chances de titre. Désormais dominé par Vettel, l’Australien est souvent impliqué dans des incidents de course, comme à Monza où il est expédié dehors à la première chicane par Kubica. Il se rattrape cependant au Brésil avec une seconde victoire, toutefois éclipsée par l’acquisition du titre mondial par Button. Lors de la dernière course à Abou Dhabi, il parvient justement à conserver in extremis sa deuxième place devant le Britannique, très pressant en fin de course.

Mark Webber finit ainsi quatrième du championnat du monde 2009, le meilleur résultat de sa carrière.

Il dispute en 2010 sa quatrième saison avec Red Bull, et apparaît comme l’un des favoris pour le titre, tant la nouvelle RB6 est supérieure à la concurrence. Comme d’habitude cependant, il rate son début de saison. Ce n’est que lors de la troisième course en Malaisie que celle-ci débute vraiment. En pôle position, il se fait déposer au départ par son équipier Vettel qui remporte la course, Mark ne pouvant qu’assurer le doublé.

C’est le début d’une grande rivalité entre les deux hommes, entre le jeune loup couvé par Red Bull, et le vétéran blanchi sous le harnais, bien décidé à ne pas laisser passer sa dernière chance d’être titré. Car en effet, alors que tout le monde pense que Vettel a enfin pris l’ascendant dans l’équipe austro-britannique, Webber démontre lors du retour en Europe qu’il n’en est rien. Exploitant mieux ses pneumatiques que son jeune rival, il surclasse le Grand Prix d’Espagne en signant la pôle et la victoire. Il récidive à Monaco tandis que « Baby Schumi » finit deuxième. Les deux hommes sont alors en tête du championnat du monde.

Au Grand Prix de Turquie, Mark signe sa troisième pôle consécutive. En course, il est toutefois harcelé par Vettel et les deux McLaren d’Hamilton et Button. Au 40ème tour, dans la ligne droite précédent la dernière chicane, l’Allemand tente de dépasser l’Australien par l’extérieur. Vettel parvient à doubler malgré la farouche résistance de son coéquipier, mais il se rabat trop tôt et les deux voitures se touchent. Vettel abandonne tandis que Webber s’en tire avec un simple aileron cassé. Il sauve une troisième place, mais cet incident offre un doublé à McLaren...

Dès lors deux clans vont apparaître dans l’écurie : un parti favorable à Webber, plutôt minoritaire, et un groupe pro-Vettel dirigé par Helmut Marko, l’homme-lige de la direction de Red Bull. Le team manager Christian Horner reste officiellement neutre, mais fait bien sentir qu’il ne veut pas faire porter la responsabilité de l’accrochage à Vettel. Néanmoins pour l’heure, il apaise la situation et l’abcès ne crève pas.

S’en suivent deux courses décevantes pour Mark. Il finit modeste cinquième au Canada, et surtout manque de perdre la vie sur le circuit urbain de Valence. En effet, au huitième tour de ce Grand Prix d’Europe, il tente de dépasser la Lotus de Kovalainen, beaucoup plus lente, mais les deux hommes se comprennent mal. La Red Bull décolle sur la Lotus et part dans un effrayant looping, rebondissant sur le toit avant de s’échouer dans les murs de pneus. Il s’en tire avec une petite commotion cérébrale dont l’existence n’est révélée qu’en fin d’année. Sur le plan sportif, Hamilton a entre-temps pris la tête du championnat tandis que Vettel est repassé devant Webber.

Ce dernier va alors subir deux camouflets de la part d’Horner et de Marko. Tout d’abord, son châssis ayant été détruit dans l’accident de Valence, on décide de lui donner un vieux châssis de Vettel que celui-ci jugeait médiocre. Surtout, le samedi avant la course, Vettel ayant cassé son aileron avant aux essais, Horner fait monter sur la RB6 de l’Allemand un nouvel aileron plus performant monté à l’origine sur la voiture de Webber. Celui-ci se retrouve donc obligé de disputer la course avec une ancienne version de l’aileron. Ayant bien compris le rôle de porteur d’eau qu’on veut lui faire jouer, l’Australien est fou de rage et bien décidé à en découdre le lendemain.

Second sur la grille tandis que Vettel est en pôle, ce dernier le tasse au premier virage mais Webber force le passage. Vettel est obligé de s’écarter, sort de la piste et crève un pneu, ce qui ruine sa course. Mark réalise ensuite une démonstration et remporte l’épreuve devant Hamilton. Alors qu’Horner veut le féliciter, il lui réplique un cinglant « Pas mal pour un numéro 2 ? » Désormais, les deux équipiers vont plus ou moins s’ignorer jusqu’à la fin de la saison.

Après un mauvais GP d’Allemagne où il ne fit que sixième, Webber remporte une nouvelle victoire en Hongrie, après que Vettel a reçu une sévère pénalité tandis qu’il menait. Il reprend alors la tête du championnat tandis que les critiques pleuvent sur son rival. A l’automne, il commence à gérer la situation. Deuxième derrière Hamilton à Spa, il assure une septième position à Monza, circuit difficile pour sa machine. A Singapour il s’accroche avec Hamilton, mais si le Britannique abandonne et perd toute chance de titre, le pilote Red Bull continue et finit troisième. Comptant onze points d’avance sur un Alonso revenu de nulle part, c’est en solide leader qu’il aborde les quatre dernières manches.

Mais juste avant le GP du Japon, il est victime d’un nouvel accident de vélo qui lui fracture légèrement l’épaule. De nouveau il cache la gravité de sa blessure et peut malgré tout piloter mais, conséquence ou coïncidence, il est dès lors incapable de devancer Vettel et finit ainsi second derrière l’Allemand à Suzuka. Au championnat, avec 14 points d’avance sur Alonso et Vettel, il peut toutefois voir venir. Mais en Corée, sous la pluie, Mark commet sa première grosse erreur de la saison qui lui coûté très cher : il tape le mur avant de revenir en piste percuter Nico Rosberg. Vainqueur, Alonso s’empare de la tête du championnat. Au Brésil, Vettel mène la course devant Webber et Alonso. L’Australien espère qu’Horner va demander à son protégé de s’effacer généreusement, mais celui-ci a encore ses chances au championnat et les trois hommes finissent dans cet ordre.

Avant la dernière manche à Abou Dhabi, Alonso est en tête avec 246 points contre 238 à Webber et 231 à Vettel. Mark peut donc être sacré assez aisément avec une voiture aussi performante, mais il se loupe complètement en qualifications : il n’y signe que le cinquième temps tandis que Vettel est en pole et Alonso troisième. Inexistant en début de course, il perd définitivement le titre en frottant un mur avec une de ses roues arrières. Obligé de stopper pour changer de pneus, il se retrouve englué dans le peloton. Alonso et Ferrari copient bêtement sa « stratégie » et se retrouvent dans la même situation, laissant la couronne à Vettel, tranquille leader. Webber finit ce qui devait être la course de sa vie à la huitième place...

Cette fin de saison 2010 est donc très cruelle pour Webber qui, après avoir été exemplaire s’est écroulé dans les dernières courses. Le titre de Vettel est pour lui la pire des nouvelles, car désormais le jeune Allemand est de plein droit le leader de Red Bull. Comme Irvine en 1999, comme Massa en 2008, il a laissé échapper une chance unique d’être titré. L’histoire ne repasse pas toujours les plats...

Et de fait, Mark ne va pas se remettre de cet échec. Pourtant, la RB7 de 2011 est une excellente machine, encore plus performante et plus fiable que la RB6. Cependant Vettel est désormais l’incontestable meneur de l’équipe. Jamais cette saison-là il ne sera menacé par son équipier. Ainsi le jeune Allemand va remporter un deuxième titre après avoir survolé la saison : onze victoires en dix-neuf courses. Pour expliquer ses contreperformances, Webber évoque ses difficultés d’adaptation aux nouveaux pneus Pirelli, explication qui ne convainc pas grand monde.

Pour lui les ennuis commencent dès le Premier Grand Prix : des soucis techniques l’handicapent tout le week-end, et il finit cinquième, à l’agonie. Pendant toute la première partie de la saison il subit des petits dysfonctionnements mécaniques, notamment au niveau du SREC. D’où des départs souvent ratés et des courses compromises dès leur début. Il réalise néanmoins parfois de belles courses : seulement dix-huitième sur la grille en Chine, il finit troisième et l’aurait sûrement emporté si la course avait duré quelques tours de plus, tant son rythme était infernal. Mais hélas, ce ne sont que quelques soubresauts dans un océan de places d’honneurs, bien loin de chevauchées fantastiques de Vettel. A Barcelone, il signe sa première pole de l’année mais loupe son départ, il ne sera que quatrième à l’arrivée. Il récidive en Grande Bretagne où cette fois, contrairement à l’année précédente, Vettel le déborde sans accroc au premier virage. Il obtient une troisième pole en Allemagne, et aurait pu gagner sans une erreur de stratégie. Finalement, il monte dix fois sur le podium et n’abandonne qu’une seule fois, à Monza après un accident. Mais ce qui est inquiétant, c’est qu’il n’est que deux fois second derrière Vettel, en Turquie et en Belgique. Le reste du temps, l’Australien a maille à partir avec les McLaren de Button et Hamilton et les Ferrari d’Alonso et Massa, des machines pourtant bien inférieures à sa Red Bull. Ce qui donne certes lieu à de splendides bagarres. A Spa, il ose et réussit un incroyable dépassement sur Alonso dans le Raidillon de l’Eau Rouge.

Finalement, il doit attendre la dernière course au Brésil pour remporter enfin une course. Encore ce succès est-il fort suspect : au 30e tour, Vettel s’efface devant lui suite à un soi-disant problème de boîte de vitesses, qui ne l’empêchera pas de terminer tranquillement deuxième derrière Mark. Qu’importe, cette septième victoire en carrière lui offre la troisième place au championnat du monde, comme en 2010. Mais quel médiocre tableau !

Alors que beaucoup de journalistes le voyaient sur le départ, Webber a prolongé son contrat avec Red Bull pour la saison 2012. A qui veut l’entendre, il annonce que sa piètre année 2011 ne doit pas être prise en compte et qu’il fera bientôt de nouveau jeu égal avec Vettel. Cette année, les 11 premières courses ont montré qu’il pouvait avoir une nouvelle fois une belle chance de remporter son premier titre. Et s’il n’y arrive pas, il pourra toujours essayer en 2013 puisqu’il a décidé de continuer.

Biographie : notre partenaire, www.statsf1.com

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos