Boullier se confie sur le caractère de ses pilotes

« La personnalité de Romain est assez complexe »

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15 mai 2012 - 19:21
Boullier se confie sur le caractère de

En changeant son duo de titulaires cette saison, l’écurie Lotus (ancienne LRGP) a pris le pari de faire revenir en F1 deux pilotes qui avaient du quitter la discipline de façon plus ou moins forcée à la fin de l’année 2009. Un pari qui se révèle déjà payant pour l’équipe d’Eric Boullier tant les deux hommes donnent en ce moment entière satisfaction. Mais s’est-il posé beaucoup de questions durant l’hiver ?

« Oui, il y a eu des maux de tête », a répondu Boullier dans une interview donnée au site officiel de la Formule 1. « Nous avons eu une discussion très longue en interne qui portait sur le côté technique de l’équipe, ainsi que sur l’aspect commercial et bien sûr, nos actionnaires devaient prendre la bonne décision. Après, nous avons décidé de prendre un pari. Donc oui, il y a eu quelques maux de tête car nous ne savions pas comment les choses allaient évoluer ».

S’attardant sur le retour de Romain Grosjean, le patron de Lotus-Renault s’est souvenu du passage du franco-suisse dans l’équipe l’espace de 7 courses en 2009. « Heureusement nous n’avons pas changé la culture de l’équipe, nous avons juste changé la façon dont nous fonctionnons », a-t-il déclaré. « La personnalité de Romain est assez complexe. Il est très fort, d’une part, mais d’autre part, il est également très sensible. Il faut donc trouver une façon d’équilibrer ces deux extrémités de sa personnalité. La dernière fois qu’il a couru en F1, il était très jeune et il n’était pas au bon endroit au bon moment. Cela collerait à n’importe qui pendant une longue période. Mais maintenant qu’il est au bon endroit au bon moment, avec un bon soutien, regardez ce qu’il peut offrir ! ».

« Kimi est comme un animal sauvage »

Autre revenant cette saison qui a déjà signé deux podiums, le champion du monde Kimi Raïkkonen. Eric Boullier ne regrette pas non plus d’avoir misé sur le Finlandais qui faisait du rallye depuis deux saisons. « Je pense qu’il est juste bien. Nous à Enstone, nous avons l’esprit de la course », a livré le Français. « Je dirais que nous ne pouvons être comparés à aucune autre équipe même si je suis conscient que chaque équipe a sa propre culture et sa propre personnalité. Nous essayons de garder la politique à l’extérieur et nous essayons de donner à nos pilotes ce dont ils ont besoin ».

« Nous savons que Kimi n’aime pas les relations publiques, ni les médias », a poursuivi Boullier. « Alors pourquoi devrions-nous le déranger avec ça ? Bien sûr, nous devons trouver un équilibre entre ses exigences et les demandes de nos sponsors. Mais il sait que nous nous soucions beaucoup de son emploi du temps et que nous essayons de minimiser ses obligations. C’est tout. C’est un pilote, il court pour gagner et il ne se soucie guère du reste. Kimi est comme un animal sauvage et il faut le laisser courir de la façon dont il a envie. Nous n’avons pas à lui dire ce qu’il doit faire car c’est un professionnel. Malheureusement pour lui, sa personnalité le rend très attrayant pour les fans et il est donc très célèbre. Lui et nous, nous devons composer avec le fait qu’il a de nombreux fans et dans une certaine mesure, il joue le jeu. Nous limitons ses obligations au maximum et je vois qu’il est très bien avec ça ».

Mais comment ces deux personnalités assez opposées peuvent s’entendre au sein de l’équipe ? « Eh bien, ils sont très différents et je ne crois qu’ils ne partiront pas un jour en vacances ensemble », a convenu le team principal. « Mais ils n’ont pas besoin d’être amis. C’est seulement mon opinion. Ce que j’attends d’eux, c’est qu’ils se respectent mutuellement et qu’ils n’oublient jamais qu’ils travaillent pour l’équipe. Tous deux savent que nous ne serons jamais en faveur de quiconque. C’est à eux de bien se qualifier et d’avoir un bon résultat en course. Nous leur donnons les outils pour courir dans les mêmes conditions ».

« Je veux deux pilotes rapides parce que c’est la seule façon d’aller de l’avant dans le championnat constructeurs », a répondu Boullier à la question de savoir s’il y avait un leader dans l’équipe. « Ainsi, les deux pilotes ont le même statut. Evidemment, Kimi, avec son expérience, son caractère et sa personnalité a tendance à avoir un certain degrés de leadership. Mais en fait, il n’est pas numéro 1. D’autre part, Romain se fait peu à peu sa place et reçoit beaucoup de respect de la part de l’équipe chaque week-end. Vous ne devez pas oublier que Kimi a quelque chose comme 160 Grands Prix dans les jambes et Romain vient juste de boucler son douzième Grand Prix ce week-end ».

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