L’ACO dit oui au futur du GTE et non aux GT3 au Mans

Il est prévu qu’à compter du meeting European Le Mans Series de Donigton qui sera tiendra le mois prochain, les GTC (GT3) puissent venir garnir la grille. Il était inéluctable que les GT3 viennent rouler dans les séries Le Mans, vu l’implication des nombreux constructeurs.

L’Automobile Club de l’Ouest a tenu à apporter quelques précisions quant au futur de la catégorie GTE qui reste la catégorie GT de référence dans les courses d’Endurance type Le Mans. L’ensemble des constructeurs engagés ou ayant en projet de s’impliquer dans la catégorie GT ont clairement exprimé leur souhait de conserver le GTE comme règlement technique unique admis aux 24 Heures du Mans et en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA.

L’ACO précise également partager cet avis en fournissant des garanties solides sur l’avenir du GTE. A l’heure où Dodge fait son retour en GT et où l’on parle de l’arrivée probable d’Audi, Mercedes, BMW et McLaren, la catégorie GT ne semble donc pas morte, même s’il faudra pour cela trouver les budgets (importants) à faire rouler une GTE. L’ACO indique travailler sur le long terme de la catégorie GTE en collaboration avec la FIA, tout en fermant la porte aux GT3 aux 24 Heures du Mans ainsi qu’en WEC.

C’est donc du côté des autres séries Le Mans que l’on verra les GT3, où selon l’ACO, cela devrait permettre à de nouvelles équipes de faire leurs premiers pas en endurance avec un budget limité, comme c’est le cas avec les LMPC. Afin de garantir un plateau plus fourni, les GT3 pourront rouler dès le prochain meeting European Le Mans Series, sachant que l’ACO et Peter Auto n’ont aucune intention de concurrencer les promoteurs qui ont fait le choix de s’investir dans cette catégorie.

Il a d’ailleurs été établi un cahier des charges :

— Seules les voitures homologuées par la FIA en GT3 sont admissibles.

— Seules les voitures permettant de modifier leurs performances afin de les placer en dessous de la catégorie GTE-Am sont admissibles.

— Il n’est en aucun cas question d’inciter des concurrents déjà engagés sur d’autres championnats à se retirer pour s’engager en ELMS. Il s’agit au contraire de proposer aux équipes de pouvoir amortir leurs investissements de coûts de fonctionnements sur deux évènements complémentaires.

L’ACO tient à rappeler aux concurrents et constructeurs que seul leur engagement dans la catégorie LM GTE offre des perspectives d’avenir dans les courses d’endurance de type Le Mans avec la possibilité d’intégrer le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA et Les 24 Heures du Mans. 
Le GTC (dont les voitures de catégorie GT3) offre aux concurrents une possibilité d’intégrer les championnats continentaux tel que l’European Le Mans Series avec du matériel existant et des moyens limités, possibilité offerte dans le même esprit que la Formula Le Mans pour les voitures de sport-prototypes.
Ces deux catégories, GTC et Formula Le Mans constituent des portes d’entrée qui n’ont pas vocation à exister en dehors des séries continentales que sont European Le Mans Series, American Le Mans Series, et Asian Le Mans Series (en cours d’étude).

On ne sait pas encore si des concurrents vont répondre présents en ELMS le mois prochain, surtout à si peu de temps des 24 Heures de Spa. Il est vrai que les GT3 sont nombreuses sur le marché et que des teams peuvent venir s’essayer à l’Endurance. De l’autre côté de l’Atlantique, DragonSpeed est déjà sur les rangs avec une Audi R8 LMS ultra. C’est en Asie que l’on pourrait bien retrouver bon nombre d’équipes. On rappellera qu’en 2011, un certain Mika Häkkinen était venu s’essayer à la discipline avec une Mercedes SLS AMG lors d’un meeting ILMC. Stépahe Ratel a compris depuis longtemps que le continent asiatique était un marché porteur pour les GT de luxe et Rémy Brouard du côté de l’ACO l’a aussi bien compris, d’où la relance prochaine de l’Asian Le Mans Series.

Si on s’en réfère à ce que l’on connaît aux Etats-Unis qui fait le plein avec le LMPC, il y a fort à parier que les GT3 remportent un certain succès. Pour ce qui est de l’Europe, nous sommes pour le moment plus dubitatifs. A l’heure où beaucoup se plaignent des différences de vitesse entre LMP1 et GTE-Am, le tout associé à des niveaux de pilotage bien différents, la donne sera la même entre LMP2 et GTC. De plus, vu qu’il n’y a aucune carotte prévue à l’issue de la saison, quels intérêts vont avoir les équipes d’aller rouler en GTC ? Les coûts étant tellement exorbitants (environ 2.5 millions pour une GTE-Pro en WEC) pour aligner une GTE, les équipes ont choisi le GT3 et rares sont celles qui font les deux ou qui passe à la catégorie supérieure. C’est d’ailleurs pourquoi la Blancpain Endurance Series est en plein boom, avec une bonne cinquantaine de GT3 par meeting et environ 80 aux 24 Heures de Spa. Une dernière précision de taille : sans gentlemen, pas de GT3...