Une ministre congolaise interpelle la F1 pour le projet de GP au Rwanda

La F1 va-t-elle devenir un sujet de tensions entre deux pays en Afrique ? C’est ce que l’on peut craindre, après que la République Démocratique du Congo a demandé à la Formule 1 de mettre un terme à ses discussions avec le Rwanda pour l’organisation d’un Grand Prix.

Les deux pays sont en conflit depuis plusieurs années, et ce dernier s’est aggravé fin janvier, notamment après que les troupes du M23 (soutenus par le Rwanda comme l’ont étayé les rapports de l’ONU, ce que le Rwanda dément) ont réussi à rentrer dans la grande ville de Goma. Des milliers de citoyens ont été déplacés à la suite de cet affrontement militaire et politique.

Le Rwanda a soutenu ce mouvement rebelle du M23 en RDC, pour lancer une attaque en 2022, et les tensions entre les deux pays ne cessent d’escalader.

Un affrontement politique qui vient désormais de toucher la Formule 1, puisque la ministre des Affaires Etrangères du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a écrit à Stefano Domenicali, le PDG de la catégorie reine, pour que le Rwanda n’accueille pas de Grand Prix à l’avenir.

"Je vous écris pour vous faire part de ma profonde inquiétude concernant les négociations que la Formule 1 aurait entamées avec le Rwanda en vue d’organiser un Grand Prix dans sa capitale, Kigali" a écrit la ministre.

"Le Rwanda occupe actuellement une grande partie de l’est de la République démocratique du Congo en collaboration avec son mandataire, le M23, déplaçant plus de 700 000 citoyens congolais."

"La Formule 1 veut-elle vraiment que sa marque soit salie par une association sanglante avec le Rwanda ? Est-ce vraiment le meilleur pays pour représenter l’Afrique dans le sport automobile mondial ?"

Le Congo préférerait ainsi voir la Formule 1 choisir l’Afrique du Sud, alors que Kyalami espère recevoir le sport : "Vous avez le choix. Il y a des alternatives. Je crois savoir qu’une candidature sud-africaine est sur la table pour accueillir le Grand Prix, que la RDC soutiendrait sans réserve."

"Ce serait une décision appropriée (et facile) à prendre ; des soldats sud-africains, en mission de maintien de la paix dans mon pays, ont été tués par le régime même avec lequel vous cherchez à faire des affaires. Par égard pour ceux qui ont donné leur vie au nom de la paix, faites le bon choix et donnez au moins de la valeur à leur sacrifice."

La Formule 1 assure qu’elle surveille les tensions dans la région, même si des conflits impliquant des pays ne l’empêchent jamais d’organiser des courses, comme avec l’Azerbaïdjan.

"Nous avons suivi de près les développements relatifs à la RDC et au Rwanda et nous continuons à le faire" a déclaré un porte-parole de la F1. "Nous avons reçu des demandes de plusieurs endroits dans le monde qui souhaitent accueillir une future course de Formule 1."

"Nous évaluons chaque demande potentielle en détail et toute décision future sera basée sur des informations complètes et sur ce qui est dans le meilleur intérêt de notre sport et de nos valeurs."

Seul le Grand Prix de Russie a perdu sa place au calendrier pour des raisons liées à un conflit ou une guerre.

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