Susie Wolff veut voir ’plus de jeunes femmes’ en sport auto

Susie Wolff pense que plus de femmes aurait leur chance au plus haut niveau si elles étaient plus nombreuses à courir dans les échelons inférieurs. L’ancienne directrice de Venturi en Formule E et ancienne pilote d’essais de Williams F1 demande plus d’ouverture de la part des équipes dès les plus jeunes catégories.

"Nous avons juste besoin de plus de jeunes femmes qui arrivent dans le sport, il n’y a tout simplement pas assez de femmes qui concourent pour que l’on en voie une se hisser au sommet" a déclaré Wolff.

"Naturellement, cela aiderait d’avoir une jeune femme en course, je crois que quand on peut le voir, on peut le croire. Ouvrez le sport, rendez-le plus accessible, et vous inspirerez la prochaine génération."

"Pas d’amertume" après la période Williams

Wolff n’a pas de regrets d’avoir manqué son opportunité chez Williams F1, avec qui elle avait effectué des essais en 2014, et notamment les EL1 du Grand Prix de Grande-Bretagne. En revanche, elle se rappelle d’un sexisme ambiant et sous-jacent.

"À l’époque où j’étais chez Williams, il y avait Felipe Massa et Valtteri Bottas, c’était une équipe très forte, donc je n’ai aucune amertume de ne pas avoir eu ma chance. Mais il y a eu des moments très difficiles en cours de route."

"Si je suis performante, mon genre n’a pas d’importance pour entrer dans les meilleures équipes, j’ai plus de chances de réussir. Le sport automobile est l’un des rares sports où l’on ne voit pas l’athlète, quand je portais mon casque, on ne me voyait même pas. Je me contentais donc de mettre mon casque et de ne pas me laisser distraire."

Les "limites" des W Series

Wolff n’est pas convaincue par le fonctionnement des W Series, dont la triple championne Jamie Chadwick ne trouve pas de débouché. Elle explique pourquoi une catégorie 100 % féminine a des difficultés à trouver sa place dans le paysage du sport automobile.

"La limite de cette catégorie est que la gagnante aurait au moins dû être soutenue pour continuer et grimper plus haut dans l’échelle. Il n’y a pas de ségrégation dans ce sport, si vous voulez gagner votre vie en tant que pilote de course, vous devez vous mesurer aux hommes."

Elle revient sur sa période à la tête de Venturi, aujourd’hui Maserati : "Ca ne va pas changer du jour au lendemain, c’est un redressement sur trois ans. Au départ, j’ai dû faire beaucoup de restructuration. Dès la première année, nous avons gagné une course, ce qui était inattendu, mais j’ai gardé des objectifs réalistes."

"C’était une équipe qui ne savait pas comment gagner des courses, qui n’avait pas l’habitude de se battre pour les points, mais lentement mais sûrement, nous avons commencé à croire les uns en les autres et nous avons fini par prendre beaucoup d’élan, cela a apporté une grande énergie dans l’équipe."