Taffin : Des améliorations du V6 Renault arriveront tout au long de la saison
Directeur Technique Moteur du Renault Sport Formula One Team
Rémi assume la responsabilité des groupes propulseurs Renault développés sur le site de Viry-Châtillon. Travaillant étroitement avec Nick Chester, Rémi s’assure que l’équipe d’ingénieurs produise un ensemble optimisé et harmonisé avec le châssis.
Rémi rejoint Renault Sport en 1999 pour collaborer avec les partenaires emblématiques de Renault tels que BAR, Arrows, Benetton puis le Renault F1 Team. Il travaille en relation étroite avec deux Champions du Monde, Jenson Button et Fernando Alonso, accompagnant l’Espagnol lors de ses deux titres.
Rémi prend la direction des activités piste lors de la création de Renault Sport F1 en 2011, assumant la responsabilité de la performance moteur auprès des écuries partenaires de Renault Sport F1. Présent sur toutes les courses et les séances d’essais, Rémi supervise le support apporté aux équipes propulsées par Renault, contribuant ainsi aux quatre titres mondiaux décrochés par Red Bull Racing durant l’ère du moteur V8.
En 2015, il est nommé Directeur des Opérations, encadrant les équipes d’ingénieurs et de techniciens des bancs d’essais et du département d’assemblage de Viry. Assurant la transition sur la piste, il supervise également les ingénieurs intégrés aux équipes partenaires de Renault.
Comment a été accueilli le retour de Renault en tant que constructeur à Viry-Châtillon ?
Tout le monde était bien évidemment très enthousiaste lors de l’annonce à Viry. Après une longue période de succès durant l’ère du moteur V8, la saison 2014 était décevante et nous avons dû attendre mi-2015 pour revenir sur la bonne voie et sortir la tête de l’eau. En 2016, nous devrions pouvoir de nouveau respirer et savoir où nous allons. Nous sommes conscients que l’année sera difficile. Nous nous préparons tous au défi, mais il est important d’avoir une vision et une direction à long terme.
Quelles sont les principales modifications portées au groupe propulseur Renault cette année ?
Rétrospectivement, nous avons introduit de nouveaux concepts fin 2015 avec la spécification « D » du groupe propulseur. Si nous n’en avions pas utilisé tous les développements, les essais au Brésil nous ont fourni des informations extrêmement positives. Nous avons notamment travaillé sur la chambre de combustion et sur le turbo pour gagner en performance sans sacrifier la fiabilité. Le Power Unit qui sera exploité à Melbourne s’inscrit dans la continuité de ce que nous avons entamé l’an passé, tout en poussant nos idées encore plus loin. Nous examinons également d’autres domaines. Des améliorations arriveront tout au long de la saison. Si ce que nous verrons à Melbourne représente déjà un important pas en avant par rapport à 2015, nous devons aussi vivre cette saison en posant les fondations pour 2017, lorsque notre partenariat aura mûri.
Quels sont les objectifs réalistes pour cette année ?
Nous savons que l’intégration du groupe propulseur au châssis s’est faite très tardivement. Malgré les circonstances, nous faisons de notre mieux tout en restant réalistes sur nos chances en 2016. Nous devons continuer à fournir un Power Unit fiable et performant, tout en devant établir des liens forts et durables avec l’équipe châssis d’Enstone. C’est un avantage de connaître une grande partie de leurs employés et leurs méthodes de travail, mais il faut du temps pour tirer le meilleur l’un de l’autre. Collaborer en bonne intelligence nous permettra à terme de développer le groupe propulseur et le châssis plus rapidement et plus efficacement. Nous voyons donc cette saison comme une année de transition nécessaire pour fonder l’avenir. L’objectif est que la collaboration porte ses fruits en 2017.
Avez-vous procédé à de gros changements à Viry suite au retour comme constructeur ?
Pendant qu’Enstone se relance, nous voulons poursuivre sur notre rythme à Viry. Depuis l’annonce, il n’y a pas eu de bouleversement. Nous mettons les choses en ordre. Avec l’introduction des nouveaux groupes propulseurs, nous avons réalisé d’énormes investissements sur les bancs, les logiciels et le personnel notamment. Les conditions sont désormais idéales pour en profiter pleinement. Si nous n’en avions malheureusement pas eu l’occasion ces dernières années, l’engagement de Renault à long terme avec une plateforme forte nous permet aussi d’établir des stratégies sur le long terme.